Wisteria
Thriller
par manapany
Habitant dans la banlieue parisienne, Shou-Zhé est un jeune homme d'origine chinoise passant le plus clair de son temps entre ses livres de droit et ses jeux vidéos. Un jour, il invite un...
Pages: 1024
Mise à jour: 1mai
Bon mon comm a sauté apparemment, je le réenregistre :
poulpytooly 29/05/2012 23:00:36Je disais que je trouvais l'idée géniale, et le fait que la BD soit courte renforce le côté percutant de l'hitoire ! J'adore !
Mais d'un autre côté, je ne peux m'empêcher de vouloir qu'il y est une histoire en amont, où l'on découvrirait l'univers de cet homme etc... pour que l'on s'attache plus à lui, et qu'ainsi on ait encore plus envie de retenir son geste sans pouvoir le faire ! On se sentirait encore plus impuissant, on culpabiliserait encore plus, en tant que lecteur-monstre...
Tu as déjà pensé à développer l'histoire en amont ou c'est une volonté inaliénable que de la laisser dans ce format court ?
Auteur
poulpytooly a dit:Bon mon comm a sauté apparemment, je le réenregistre : Je disais que je trouvais l'idée géniale, et le fait que la BD soit courte renforce le côté percutant de l'hitoire ! J'adore ! Mais d'un autre côté, je ne peux m'empêcher de vouloir qu'il y est une histoire en amont, où l'on découvrirait l'univers de cet homme etc... pour que l'on s'attache plus à lui, et qu'ainsi on ait encore plus envie de retenir son geste sans pouvoir le faire ! On se sentirait encore plus impuissant, on culpabiliserait encore plus, en tant que lecteur-monstre... Tu as déjà pensé à développer l'histoire en amont ou c'est une volonté inaliénable que de la laisser dans ce format court ? bah je ne peux pas parler en tant que scenariste, mais quand je l'ai rencontré, ce que je voulais c'était une ou deux petites histoires pour pouvoir me concentrer sur le dessin et m'ameliorer, du coup se sont que des petites histoires independante, leur seul lien est qu'ils font tous partie de la meme famille, mais bon qui c'est ce qui peut arriver je ne connais jamais les scenario a l'avance!
weasel 30/05/2012 06:54:53weasel a dit:ce que je voulais c'était une ou deux petites histoires pour pouvoir me concentrer sur le dessin et m'ameliorer, du coup se sont que des petites histoires independante, leur seul lien est qu'ils font tous partie de la meme famille, mais bon qui c'est ce qui peut arriver je ne connais jamais les scenario a l'avance!
poulpytooly 30/05/2012 17:00:29En fait je me suis mal exprimée, je voulais dire développer en amont l'histoire de cette petite histoire, pas toute la BD entière
Mais avis du dessinateur bien reçu, je m'atèle à la lecture du très long comm du scénariste XD
Auteur
En fait, pour la plupart, ces contes sont adaptés de courtes nouvelles que j'ai pu écrire, étant plus jeune, pour un recueil intitulé "Maudit!" ... Du coup, le format très court est un peu assumé effectivement, vu qu'il s'agit d'autant d'exercices de style conceptuels, sur le thème de la lecture immersive (et les rapports entre le texte, les lecteurs, les personnages et les auteurs).
Norad 30/05/2012 09:53:07Si tu aimes les histoires plus longues et les univers plus détaillés, je t'encourage à lire la bd 21xx sur laquelle je travaille en parallèle !
Et en bonus, voici la très courte histoire ayant servi d'inspiration à ce conte (tu en apprendras plus sur Jean, et tu verras que la fin est différente ^^')
Être lu
Jean sentit une démangeaison, sur sa nuque. Cette même démangeaison qu’il
ressentait à chaque fois qu’il avait l’impression d’être lu.
Une impression étrange et effrayante, qui le prenait - fort à propos, d’ailleurs - à
chaque fois qu’il se trouvait dans la rame du métro qui le ramenait chez lui. Il regarda autour
de lui, personne. Bien sûr, qui s’attendait-il à voir ? Un voyageur le regardant de travers ?
Non, il était seul. Et de toutes façons, il n’avait pas ce sentiment d’être observé que l’on peut
avoir parfois… Mais véritablement l’étrange impression d’être lu.
Il en parlait souvent autour de lui, à sa femme, à ses amis ou encore à ses collègues de
bureaux, ce qui lui avait valu une réputation de doux dingue dont il se servait parfois pour
faire peur à sa secrétaire, histoire de rigoler un peu. Cette impression, disait-il, va beaucoup
plus loin que la gêne que l’on peut ressentir lorsque l’on est surpris nu ou dans une situation
embarrassante. Lorsque l’on est lu, disait-il, la personne qui vous lit apprend peu à peu tout de vous, que ce soit vos pensées, votre histoire, vos relations… vos impressions, aussi bizarres
soient-elles. Celui qui vous lit sait tout ça, mais vous ne savez rien de lui ! Il vous observe,
vous analyse, se repaît de votre quotidien, à travers le tain unilatéral des pages d’un livre
invisible. Et c’est extrêmement désagréable. D’autant que la plupart des fois où l’on est lu,
selon Jean, c’est parce qu’il va nous arriver quelque chose d’étrange, de fantastique ou
d’horrible, bref quelque chose de distrayant. Mais pas quelque chose de distrayant pour vous,
non, quelque chose de distrayant pour le fameux lecteur.
Jean, malgré tout, se croyait un peu immunisé contre cet état de chose : Effectivement,
se disait-il, comme je sais que l’on me lit lorsque l’on me lit… alors celui qui me lit ne pourra
passer à côté d’un élément si marquant de ma personnalité qui est cette même sensation que
j’éprouve d’être lu lorsqu’on me lit ! Et cet élément de ma personnalité, bien trop étrange
pour figurer dans une histoire standard, devrait à lui seul assurer le corps du récit, empêchant
ce dernier de pencher vers de glauques et déplaisantes péripéties, allant du déraillement de la rame, à la téléportation de Paris dans une faille du continuum espace-temps peuplé d’homme-lézards peut-être très sympathiques, mais visuellement repoussant.
Bien sûr, se disait ensuite Jean, ma conscience de cet état des choses m’empêche peut-
être aussi de faire l’objet d’un récit érotique tout à fait charmant, ou d’un fait divers relatant la
découverte d’une valise pleine de billet, par un salarié rentrant de son travail… Mais Jean
faisait contre cette éventuelle mauvaise fortune bon cœur, tout contenté qu’il était par les
bienfaits simples que lui apportaient son emploi, sa femme, et la vie en générale.
Aussi, Jean rentrait-il chaque soir, par la ligne 6, et regardait machinalement autour de
lui, dans l’espoir absurde d’apercevoir un quelconque indice de la présence d’un fil narratif,
d’un narrateur omniscient, ou plus improbable encore de la trace d’un lecteur.
Bref, Jean était un beau taré.
Norad a dit:En fait, pour la plupart, ces contes sont adaptés de courtes nouvelles que j'ai pu écrire, étant plus jeune, pour un recueil intitulé "Maudit!" ... Du coup, le format très court est un peu assumé effectivement, vu qu'il s'agit d'autant d'exercices de style conceptuels, sur le thème de la lecture immersive (et les rapports entre le texte, les lecteurs, les personnages et les auteurs).
poulpytooly 30/05/2012 17:09:43Si tu aimes les histoires plus longues et les univers plus détaillés, je t'encourage à lire la bd 21xx sur laquelle je travaille en parallèle !
Et en bonus, voici la très courte histoire ayant servi d'inspiration à ce conte (tu en apprendras plus sur Jean, et tu verras que la fin est différente ^^')
Être lu
Jean sentit une démangeaison, sur sa nuque. Cette même démangeaison qu’il
ressentait à chaque fois qu’il avait l’impression d’être lu.
Une impression étrange et effrayante, qui le prenait - fort à propos, d’ailleurs - à
chaque fois qu’il se trouvait dans la rame du métro qui le ramenait chez lui. Il regarda autour
de lui, personne. Bien sûr, qui s’attendait-il à voir ? Un voyageur le regardant de travers ?
Non, il était seul. Et de toutes façons, il n’avait pas ce sentiment d’être observé que l’on peut
avoir parfois… Mais véritablement l’étrange impression d’être lu.
Il en parlait souvent autour de lui, à sa femme, à ses amis ou encore à ses collègues de
bureaux, ce qui lui avait valu une réputation de doux dingue dont il se servait parfois pour
faire peur à sa secrétaire, histoire de rigoler un peu. Cette impression, disait-il, va beaucoup
plus loin que la gêne que l’on peut ressentir lorsque l’on est surpris nu ou dans une situation
embarrassante. Lorsque l’on est lu, disait-il, la personne qui vous lit apprend peu à peu tout de vous, que ce soit vos pensées, votre histoire, vos relations… vos impressions, aussi bizarres
soient-elles. Celui qui vous lit sait tout ça, mais vous ne savez rien de lui ! Il vous observe,
vous analyse, se repaît de votre quotidien, à travers le tain unilatéral des pages d’un livre
invisible. Et c’est extrêmement désagréable. D’autant que la plupart des fois où l’on est lu,
selon Jean, c’est parce qu’il va nous arriver quelque chose d’étrange, de fantastique ou
d’horrible, bref quelque chose de distrayant. Mais pas quelque chose de distrayant pour vous,
non, quelque chose de distrayant pour le fameux lecteur.
Jean, malgré tout, se croyait un peu immunisé contre cet état de chose : Effectivement,
se disait-il, comme je sais que l’on me lit lorsque l’on me lit… alors celui qui me lit ne pourra
passer à côté d’un élément si marquant de ma personnalité qui est cette même sensation que
j’éprouve d’être lu lorsqu’on me lit ! Et cet élément de ma personnalité, bien trop étrange
pour figurer dans une histoire standard, devrait à lui seul assurer le corps du récit, empêchant
ce dernier de pencher vers de glauques et déplaisantes péripéties, allant du déraillement de la rame, à la téléportation de Paris dans une faille du continuum espace-temps peuplé d’homme-lézards peut-être très sympathiques, mais visuellement repoussant.
Bien sûr, se disait ensuite Jean, ma conscience de cet état des choses m’empêche peut-
être aussi de faire l’objet d’un récit érotique tout à fait charmant, ou d’un fait divers relatant la
découverte d’une valise pleine de billet, par un salarié rentrant de son travail… Mais Jean
faisait contre cette éventuelle mauvaise fortune bon cœur, tout contenté qu’il était par les
bienfaits simples que lui apportaient son emploi, sa femme, et la vie en générale.
Aussi, Jean rentrait-il chaque soir, par la ligne 6, et regardait machinalement autour de
lui, dans l’espoir absurde d’apercevoir un quelconque indice de la présence d’un fil narratif,
d’un narrateur omniscient, ou plus improbable encore de la trace d’un lecteur.
Bref, Jean était un beau taré.
Wahou... cette histoire m'a laissée sans voix ::XD:: Vraiment elle est géniale Je me rends compte qu'elle est très différente en BD et en format nouvelle, en effet ! Mon goût pour la narration (j'adore ton style) et mon imagination me font préférer la version rédigée, mais le dessin de Weasel me fait aimer également son adaptation en BD du coup !
En fait je retrouve dans le format nouvelle tous les éléments qui me manquent dans le format BD pour pouvoir apprécier le personnage, créer un lien avec lui etc... ce que je proposais dans l'idée d'une histoire en amont de ce petit conte...
je la garde sous le coude pour me la relire de temps en temps ::XD:: Je suis fan de ces petits exercices de style :love:
Sinon oui, je comprends pour le format court Je le trouve très efficace d'ailleurs, en BD comme à l'écrit...
Et concernant 21xx, je la connais bien aussi et suis en admiration également vivement la suite d'ailleurs !
Bon courage pour tous ces écrits
Tu as un talent certain pour les histoires Norad, avec toujours cette touche d'originalité que j'adore !
Nycolas 30/05/2012 16:14:01Beau boulot tous les deux !!
ha ha Lol
patato 19/06/2012 21:28:19Auteur
patato a dit:ha ha Lol
weasel 19/06/2012 21:38:21alors vous etes un monstre?
weasel a dit:patato a dit:ha ha Lol
patato 20/06/2012 10:45:32alors vous etes un monstre?
Je pense pas mais bon je me trompe peut être....
je connaissais deja et je suis heureux de relire cette bd juste une remarque couleur un peu fade sinon j'adore ...
pacy demo 05/11/2012 23:43:32