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#26 27 Nov, 2011 20:07:04

Raynart
Fonk a écrit :

Faut arrêter de rêver ça c'est toujours passé comme ça, et Naruto est un mauvais exemple Oddeyes, rien que le premier tome ça pue le commerce. Comme toutes les autres conneries de shojo shonen & Cie j'ai rien contre les auteurs mais arrêtons de nous voiler la face, ils écrivent pour les éditeurs, pas pour eux.

Il y a un truc que je n'ai jamais compris en France, c'est cette tendance à dire "c'est commercial, c'est nul!". J'ai même souvent entendu des choses comme "pourquoi tu dessines du manga, c'est commercial!".
Alors déjà pourquoi cette réaction? Moi ce que je remarque assez fréquemment, c'est que c'est assez mal vu de réussir en France et on sent une frustration et une jalousie profonde qui dégage des personnes qui réagissent comme ça.
"Naruto c'est nul!", "DBZ c'est nul!", "Pokemon c'est nul!", "Twilight c'est nul!", etc.
Leur auteur se sont lancés, ça a plu a beaucoup de monde, ils sont devenus riches.
Que vous aimez ou non, votre première réaction est assez aggressive, et vous ne montrez aucun respect à ces auteurs.

Quel est le but de chaque artiste?
La plupart d'entre vous diront "vivre de sa passion, de son art", n'est-ce pas? Si ce n'est pas commercial, c'est que c'est de la vente à perte, donc ça ne vous permettrait pas de vivre de ça.

Quelle hypocrisie...!
Ensuite, qui vous permet de dire que c'est le lecteur qui dicte l'auteur? Le lecteur n'a que le pouvoir de s'exprimer, mais si le lecteur a suivi l'avis du public c'est qu'il en a eu envie. En France, l'éditeur oblige à faire quelques modifications quand ça ne rentre pas dans leurs lignes éditoriales. Mais au Japon, les éditeurs donnent des avis et des suggestions et c'est l'auteur qui décide de faire des modifications ou non. Il peut ou non le regretter plus tard, mais c'est un choix qu'il a fait au moment donné.

En plus de cela,

Fonk a écrit :

ils écrivent pour les éditeurs, pas pour eux.

Les éditeurs sont toujours les méchants, c'est bien connu. Mais sans eux, la majorité des artistes ne sont rien et les plus connus ne le seraient pas sans eux.
Est-ce que tu sais comment ça se déroule au niveau éditorial au Japon pour affirmer des choses comme ça?
Les éditeurs ne vous donnent jamais d'idées mais ils vous font part de leurs critiques, ce qui est très différent. Ça veut dire qu'il ne font aucune suggestion.
Masashi Kishimoto, l'auteur de Naruto, a créé un manga qui touche un public assez large, où beaucoup de jeunes s'identifient au héros (jeune, solitaire, rejeté, qui a un fort potentiel) et les fait rêver. Cet auteur a choisi d'être publié dans le Weekly Shounen Jump parce qu'il voulait faire une histoire qui cible les jeunes assoiffés d'action/combats/etc.
Tu as le droit de ne pas aimer ce qu'il fait, mais respecte au moins les auteurs et les éditeurs.

D'ailleurs, quels sont tes mangas préférés?
Je suppose que c'est sûrement dans la catégorie Young ou Seinen? Ou autre catégorie, n'importe. En tout cas, ce sont sûrement des mangas qui ont été créés et édités pour un public ciblé. Et tu penses bien sûr que les auteurs de tes mangas préférés sont tous parfait à l'état naturel et que rien ne les contraint. Mais qui te dit que ça n'a pas été adapté pour un public comme toi? Dans ce cas-là, ça serait aussi commercial que les mangas que tu n'aimes pas...

Fonk, tu dis que tu n'as rien contre les auteurs, mais déjà rien qu'à la façon de qualifier leurs oeuvres démontre le contraire.

Je suppose que ton rêve c'est de devenir mangaka et de vivre sous les ponts?
Ou même tu préférerais que tes auteurs favoris soient sans le sou et ne vivraient pas de leur art?
Bref, je ne pense pas que ça soit le cas. Alors qui est celui qui se voile la face?

Ouv a écrit :

Un exemple:  au début du roman "Dead Zone", Stephen King voulait poser le méchant comme étant un salopard.
Le gars est un représentant de commerce. il sonne à une maison mais personne ne répond. Seul le chien est derrière la barrière et aboie sans arrêt.
Quand le représentant a la certitude qu´il n´y a personne, il balance un coup de bombe lacrymogène au chien, ouvre la porte et le finit à coup de pied juqu´à ce que le chien y passe.
Puis il repart et continue sa tournée.
L´auteur a reçu une quantité invraisemblable de lettre le traitant de cruauté envers les animaux, qu´il était cruel, qu´il irait en enfer, etc.
Sa réponse: Le chien n´existe pas + le but de la séquence était d´imprimer dans la tête du lecteur que le méchant était un salopard.
Conclusion: La séquence ayant magistralement remplie sa fonction, elle ne sera (naturellement) pas changée.
Les réponses du lectorat sont un excellent moyen de savoir si on atteint son but.
Et éventuellement de changer un passage si celui-ci n´atteint pas son but.
Si les gens avaient ri à en pleurer en voyant le tabasser le chien, et bien une réécriture se serait imposée.

Il faut savoir aussi que selon les scénaristes, le but n'est pas seulement de faire plaisir au lecteur, mais aussi de faire réagir le public. C'est comme faire du buzz... Un buzz peut se faire à partir de quelque chose d'impressionnant et d'admirable, mais ça peut aussi se faire par rapport à quelque chose d'affreux et inhumain.
Le but de faire réagir le public? A quoi ça sert?
L'objectif premier à atteindre, c'est de faire en sorte que le public soit à fond dans votre histoire, c'est-à-dire qu'il rentre complètement dans l'univers de votre histoire. Et donc, lorsque c'est réussi, le public serait capable d'être aussi heureux qu'un personnage ou de ressentir du dégoût, de la peur, etc.

Mimiyavi a écrit :

Je vais citer un exemple: Darachan qui a écrit "appt 44". Ce mec fait partie des précurseurs du fanzinat, ça fait plus de 10 ans qu'il dessine et son niveau est excellent(et en a inspiré plus d'un, dont Aurore démilie, celle qui fait les affiches de japan expo). Il a lutté pour sortir un titre chez un éditeur. J'en attendais beaucoup; mais la déception a été très grande.
S'il est un illustrateur hors paire, il est en revanche très moyen en narration. Ce qui est souvent le cas. Illustrateur et scénariste sont deux boulots très différents.
Résultat, il ne se passe RIEN dans un tome de plus de 150 pages! la narration est molle et on s'ennuie. Il est donc évident que Dara a été mal orienté quand il a proposé ce titre. Résultat: ça va faire un flop alors que l'auteur, de base a du talent.
Mais ça, les lecteurs ne le savent pas, ce qu'ils vont voir, c'est un énième manga français raté. Encore une fois.

J'ai rencontré Dara l'an dernier, à Tokyo et j'avais pas mal discuté avec lui. Je n'approuve pas du tout sa façon de penser quant au monde professionnel du manga, mais c'est son choix. Ce qu'il faut savoir, c'est qu'il n'est pas que mangaka mais il était avant cela graphiste/designer pour une boîte de jeux vidéos. Il n'apprécie pas toujours les travaux qu'on lui donne à faire en illustration, et donc il voit le manga comme un exutoire. Il fait donc du manga à mi-temps (aidé par d'autres artistes), il ne souhaite en aucun cas écouter les critiques envers son manga et cherche juste à écouter ses fans et faire plaisir à ses fans. Il ne voit pas le côté mangaka comme son métier principal mais plus comme un loisir édité professionnellement.
Cela dit, c'est une personne très sympathique!

Bon, sinon je voulais rajouter quelque chose de personnel:
Moi si je dessine, c'est pour un public et je le fais pour leur faire plaisir. Quand le public est content, moi je suis très content. Et si ça peut me faire gagner beaucoup de sous, ça n'en sera que mieux. C'est aussi simple que ça.

#27 27 Nov, 2011 22:52:45

Byabya~~♥
Moderator

J'ai lu d'une traite ce que tu as écrit raynart, c'était franchement très intéressant et très juste d'ailleurs (même s'il ne faut pas oublier que si un auteur vise un public, tu dois aussi comprendre le droit légitime qu'à le public non visé de s'en plaindre wink ).
D'ailleurs, tu as des réponses pour ton concours ? Raynart édité au WSJ ça serait énorme et ça me ferait vraiment plaisir pour toi ! smile


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#28 28 Nov, 2011 07:23:41

Raynart

Merci beaucoup!
Bien sûr, le public visé et non-visé a toujours le droit de se plaindre, de s'exprimer pour dire son avis dessus, mais c'est juste qu'en tant qu'amateurs désirant devenir professionnels il faut savoir prendre du recul et comprendre ce qu'on aime et ce qu'on n'aime pas, mais aussi pourquoi.

Après, quand une série a énormément de succès, quand on la suivait au début (pensant que c'est bien de connaître une telle série, quand c'était beaucoup moins populaire, surtout auprès des jeunes) on se dit qu'on aime bien cette série pour ce qu'elle est, mais aussi pour son impopularité. Quand ça prend de l'ampleur est qu'on voit beaucoup de gens autour de nous en parler, surtout des jeunes, notre avis a tendance à changer très rapidement et on cherche des prétextes pour ne plus apprécier.
Enormément de personnes en France détestent Pokemon ou Naruto alors qu'ils n'ont jamais vu ne serait-ce qu'un épisode ou lu un chapitre...
ce n'est pas systématique bien sûr et on peut tout à faut ne pas aimer le déroulement de l'histoire à partir d'un moment.

Mais du coup, ça me fait penser à une réflection:
La plupart d'entre vous ici déteste l'idée que le public ait un contrôle sur votre histoire, n'est-ce pas? Pourtant Naruto a été dans les premiers exemples donnés avec le combat "Naruto-Pain". Alors est-ce que vous n'aimez plus la série parce que vous avez entendu dire que le public a eu un impact sur cette histoire, ou juste parce que ça ne vous a pas plus simplement? Quelque soit le cas, vous vous êtes écartés de la série, quitte à ne plus continuer à la regarder pour certains.
Mais vous aviez le désir que ça se soit passé d'une autre façon, ce qui veut bien dire que vous vouliez un certain contrôle aussi. C'est juste que l'auteur a écouté l'avis d'autres personnes que vous, non?

Leur(s) créateur(s) (de Naruto, Pokemon, etc.) ont visé un public et ils ont touché dans le mile. On n'aime pas forcément ce qu'ils font, mais ils ont eu le mérite d'avoir réussi leur à la sueur de leur front.


Byabya~~♥> Pour mon concours? En fait je n'ai pas gagné le concours dont la deadline était fin-juillet, et je n'ai pas pu envoyer ma participation pour le concours d'après (deadline fin-octobre) parce que j'ai perdu énormément de temps depuis mon retour en France sur de la paperasse administrative. La prochaine deadline, ce sera fin-janvier et normalement je ne devrais pas le rater! Pour les résultats, je m'attends en fait à y participer un certain nombre de fois avant de pouvoir gagner! Les éditeurs m'ont prévenu: on ne gagne quasiment jamais du premier coup, on doit faire preuve de persévérance et on montrer qu'on n'abandonne pas suite à une ou plusieurs défaite.

Ce n'est pas non plus une excuse pour le concours que je n'ai pas gagné bien sûr: les éditeurs m'ont dit que le oneshot manquait de potentiel au niveau de la suite (pour mon oneshot nommé "Alter Twins". Ce qui est vrai puisque j'ai fait une histoire qui répond aux codes scénaristiques demandés, mais j'ai fait un peu plus simple que ce que j'ai fait d'habitude au niveau de l'histoire, et ça faisait aussi trop "oneshot" dans le sens premier du terme plutôt que "oneshot" pour les concours de manga.
La différence, c'est qu'un oneshot est censé être une histoire qui se suffit à elle-même, mais dans le cadre d'un concours de manga au Japon, c'est censé être un chapitre pilot, dont une histoire contenant une intrigue générale, une intrigue à court terme et son dénouement. Et ça finit par une ouverture assez suggestive.

Voili voilou! ;-)

#29 28 Nov, 2011 08:01:11

Oddeyes

Pourtant Naruto a été dans les premiers exemples donnés avec le combat "Naruto-Pain". Alors est-ce que vous n'aimez plus la série parce que vous avez entendu dire que le public a eu un impact sur cette histoire, ou juste parce que ça ne vous a pas plus simplement? Quelque soit le cas, vous vous êtes écartés de la série, quitte à ne plus continuer à la regarder pour certains.
Mais vous aviez le désir que ça se soit passé d'une autre façon, ce qui veut bien dire que vous vouliez un certain contrôle aussi. C'est juste que l'auteur a écouté l'avis d'autres personnes que vous, non?

Pour ma part j'aime bien me faire ma propre opinion.

Tu as l'air de faire passer ça pour un caprice de gamin qui n'aurait pas eu son jouet. Ce n'est pas le cas. Le souci c'est que souvent ces modifications entraînent une incohérence scénaristique ou un chapitre absolument pas crédible.

Ma question c'est aussi de savoir ce qu'ici les auteurs amateurs ou pros seraient prêts à accepter comme modifications et changements dans leurs histoires.

Autre question. Que pensez-vous du choix de ces trois titres : "La communauté de l'anneau", "Les deux tours", "Le retour du roi" ?


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Dernière modification par Oddeyes (28 Nov, 2011 08:04:01)

#30 28 Nov, 2011 08:47:11

ch3w
Moderator

ce ne sont pas des titres, le titre étant "Lord of the Ring" ou "Le Seigneur des anneaux" comme tu veux.

Ce sont les nom des volumes, dans la BD tu retrouve également cela par exemple pour Blacksad :
Tome 1 : Quelque part entre les ombres
Tome 2 : Artic-Nation
Tome 3 : Âme Rouge
Tome 4 : L'enfer, le silence

Dans les mangas et dans certaines autres BD les différents Tomes ne portent pas de nom.

Par contre je comprend absolument pas ce que tu veux qu'on dise sur le seigneur des anneaux, ni où tu veux en venir avec cette question ???

Dernière modification par ch3w (28 Nov, 2011 08:48:21)

#31 28 Nov, 2011 09:08:09

Oddeyes

Dis moi ce que tu en penses sans chercher à savoir où je veux en venir et je te dirai le pourquoi de cette question.


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#32 28 Nov, 2011 09:13:03

ch3w
Moderator

ils permettent en un instant de différencier de quel tome on parle, si je prend One piece je te dis tome 55 ou 17 franchement le contenu j'en ai pas la moindre idée. Par contre dans le cas présent j'arrive à déterminer le début et la fin donc les évènements qui le constitue.

les noms sont donc efficaces.

#33 28 Nov, 2011 10:17:18

Raynart
Oddeyes a écrit :

Tu as l'air de faire passer ça pour un caprice de gamin qui n'aurait pas eu son jouet. Ce n'est pas le cas.

C'est le cas pour beaucoup de personnes malheureusement. Enfin je veux dire que ça ne l'est pas pour forcément tout le monde, comme tu le dis.

Oddeyes a écrit :

Le souci c'est que souvent ces modifications entraînent une incohérence scénaristique ou un chapitre absolument pas crédible.
Ma question c'est aussi de savoir ce qu'ici les auteurs amateurs ou pros seraient prêts à accepter comme modifications et changements dans leurs histoires.

Si la conséquence d'une modification est une incohérence ou de l'incrédibilité, je dirais que ça serait la faute de son auteur.
C'est vrai que j'ai parlé de respect envers un auteur à succès, mais bien sûr ça ne l'exempte pas de l'imperfection. De même que même si vous êtes sous contrat auprès d'une maison d'édition, rien ne vous empêche de négocier avec votre éditeur concernant le déroulement de l'histoire.
Le problème, c'est que beaucoup de gens ont peur de ne pas suivre ce qui de faire leur éditeur, la conséquence n'est pas forcément bonne si l'auteur s'est mal débrouillé.

Beaucoup l'avaient déjà dit au début du sujet: il faut savoir faire un compromis entre ce qui est exigé et vos idées.

Mais il faut tenir aussi en compte les contraintes qui vous sont imposées par le format:
- durée d'un film/ nombre de pages d'un chapitre.
- cahier des charges de la maison d'édition/ leur ligne éditoriale.
- "cohabitation" avec d'autres séries: dans un magazine de prépublication, les éditeurs évitent de placer tous les points culminants d'une série ou d'un arc d'un série pendant la même période parce qu'il faut assurer de bonnes ventes des magazines régulièrement.

Comme je l'avais déjà dit: un auteur n'est rien sans éditeur, mais l'inverse est aussi valable où l'éditeur a besoin de l'auteur. Vous cherchez à vivre de votre art, et l'éditeur luit exploite cette idée, mais en contre-partie c'est lui qui va vous apporter votre paie, que vous n'auriez pas eu sans lui. Si je parle de ça, c'est parce que l'éditeur essaie aussi de faire en sorte que votre carrière continue. Un auteur doué, c'est un auteur qui est capable de donner suffisamment de confiance à son éditeur quant à ses idées visant le public souhaité. L'éditeur n'est pas une simple machine sans coeur et sans sens artistique, mais c'est aussi un être humain qui pense aussi, qui se place plus comme un lecteur.

La différence d'enjeu entre un auteur et son éditeur:
- si l'auteur échoue avec une histoire qui ne plaît pas, ou plus, sa série s'arrête mais rien ne l'empêche de resigner un contrat avec le même éditeur ou un autre éditeur.
- si l'éditeur coule, la maison dédition met la clé sous la porte, et il doit attendre un certain nombre d'années avant de pouvoir rouvrir une maison d'édition (sauf en passant par un partenaire).

Un éditeur, c'est aussi l'intermédiaire entre l'auteur et le public, et la personne qui va faire en sorte que votre carrière progresse, parce que c'est dans son intérêt aussi.

Je pense que pour la liberté d'un auteur, vous faites tous référence à une période où les artistes semblaient faire tout ce qu'ils voulaient. Les impressionnistes, etc. Pourtant la plupart étaient mandatés et ont réussi à devenir connus grâce à ça (ils travaillaient donc sous contrats et contraintes), mais ceux qui étaient libres sont souvent reconnus après leur mort.

On ne vit plus à cette époque, bien heureusement.

Vous rêvez tous de pouvoir travailler professionnellement comme vous le souhaitez, sans contrainte, etc. Je ne nie pas que ça serait cool, masi ça ne démontre que votre renfermement et ça signifie aussi que vous souhaitez travailler pour vous et non pur un public. La question de l'avenir professionnel ne serait donc plus à se poser dans ce cas-là...

J'ai encore un exemple à vous donner:
Vous connaissez sûrement Tsukasa Hojo et peut-être Tetsuo Hara? Ils sont respectivement connus pour Cat's Eye, City Hunter et Hokuto no Ken. Quand ils avaient dessiné leurs best sellers, ils étaient aidés du public et des éditeurs. Comme ils se connaissaient déjà très bien, en 2000 ils avaient décidé de fonder une maison d'édition ensemble. Sûrs de leurs talents, ils ont voulu se lancer sans contrainte en n'écoutant que leur imagination et leur créativité (en ne voulant pas se faire influencer par une tierce personne). La magazine a survécu quelques années au début grâce à leur renommée et leur talent, mais ça s'était vite estompé. Par orgueil, ils ont continué pendant quelques années avant de se rendre compte qu'il n'était plus possible de continuer à produire le magazine à cause des faibles ventes (même des tomes reliés)... Malgré leur grand nom, ils n'avaient même pas tenu 10 ans...

Un autre exemple de situation réelle:
Le manga Metantei Conan/ Détective Conan. Tout le monde se dit que ce manga ne finira jamais et que l'histoire de fond n'avance pas d'un poil depuis le début, mais est-ce que vous savez pourquoi? Au sein du magazine dans lequel est publié l'auteur, son manga est l'un des titres qui fait vivre le magazine et assure à lui tout seul la majeure partie la rentabilité de celui-ci. Gosho Aoyama a déjà tenté plusieurs fois de créer de nouvelles histoires autre que du Metantei Conan via des oneshots ou séries courtes, mais aucun succès. Il est assez riche lui-même, mais il veut continuer son métier par passion et s'il conclut sa série, sa maison d'édition coulera et il n'aura pas la chance de se refaire éditer. Son parcours est connu dans le milieu, ce qui fait que tous les éditeurs savent qu'il n'est connu que pour Metantei Conan. Ce qui a pour conséquence qu'il retrouverait difficilement un nouvel éditeur...

Bon allez, je suis bien lancé, j'ai encore un autre exemple:
Tôru Fujisawa, l'auteur de Great Teacher Onizuka. Son manga Shonan Junai Gumi (renommé Young GTO par Pika editions) avait bien marché au Japon, pendant 6 ans, de par son ambiance. Puis son grand titre a été vraiment GTO, la suite de sa première longue série grâce à son style de dessin qui est beaucoup plus abouti et qui correspond parfaitement à son histoire. Il finit sa série en 25 volumes parce qu'il avait envie de sortir de ce thème. Déjà dans GTO on sentait que l'auteur avait envie de se lancer dans quelque chose de moins humoristique, pour des histoires plus "seinen", plus sérieuses. Il s'est donc lancé... Rose Hip Rose, Tokko, Kamen Teacher, Reverend D, etc. (Chez plusieurs éditeurs différents) Aucun de ces titres ne fait réellement succès et pour continuer sa carrière, il a dû faire une suite à GTO, GTO Shonan 14 Days...

Il faut savoir faire la part des choses entre ce qui est personnel et ce qui est professionnel. Dans le domaine amateur (fanzinat, doujin, etc.), vous pouvez faire ce que vous voulez comme vous le souhaitez parce que les conséquences financières (bonnes ou mauvaises) ne regarderont que vous (et/ou votre banquier). Dans le monde professionnel, vous ne travaillez pas seul.

Beaucoup d'auteurs à qui on leur a laissé carte blanche au niveau de leur histoire se sont vite retrouvés dans la "rue", sans aucun autre contrat d'édition plus tard.

Quand je re-citais l'exemple de George Lucas, Steven Spielberg, etc. je voulais surtout dire qu'il était facile pour eux de dire ce que vous aviez retenu d'eux. Concrètement, encore un exemple: vous êtes au lycée, vous galérez pour les contrôles, vous pleurez pour le temps que vous prenez pour réviser pour le Bac. Vous savez pertinemment que vous en aviez bavé pour l'avoir, mais quelques mois plus tard, la majorité des réactions sont: "Ah ben c'était pas si difficile, il suffisait juste de réviser les bonnes choses!" etc.
Est-ce que vous voyez où je veux en venir?

"Il ne faut pas donner au public ce qu'il veut, il faut leur donner ce dont ils ont besoin."

Quand je disais qu'ils avaient beaucoup travaillé pour arriver là où ils sont, c'est que quand on connaît le public visé, on n'a plus besoin d'avoir leur avis et c'est comme ça qu'on leur donne ce dont le public a besoin. Et donc, ça veut dire qu'ils anticipent la demande du public, tout simplement, mais avec l'avantage de pouvoir les impressionner.

Ce que le topic ici laissait transparaître pour moi au début, c'était (en gros):
"Je ne veux pas qu'on me dicte quoique ce soit dans mes travaux!"
"Le public a le droit de critiquer, de donner son avis, ses opinions, etc. mais n'a pas le droit de modifier mon histoire comme il l'entend"
Et puis le: "Jusqu'où êtes-vous prêt à changer votre histoire?" ne fait que confirmer tout ça.

Je suis désolé, mais pour moi c'est juste un acte de caprice, sans aucune conscience mature ni professionnelle ni responsable.

Et je pense que ceux qui pensent ainsi croient être dans la perfection, la raison pour laquelle ça ne doit pas être modifié, dans quel cas ça gâcherait tout. Ça s'apparente aussi aux gens qui acceptent difficilement les critiques, parce que ça revient un peu à dire aux gens qui critiquent vos travaux "Dites ce que vous voulez, de toute façon je sais que ce que je fais est parfait" ou encore "C'est fait exprès" (dans 75% des cas, c'est de la mauvaise foi et un refus de la critique).

Mais ce que j'ai le plus entendu, c'est:
"Si ça ne te plaît pas, va voir ailleurs, je sais qu'il y a des gens qui aiment ce que je fais!" ou quelque chose dans le genre...

En tout cas, ce que je pense vraiment, c'est que ce n'est pas en pensant de cette façon que vous progresserez vite, ça ne fera que de vous ralentir. Tant que le coupable sera toujours l'éditeur ou le méchant, vous aurez toujours du mal à vous remettre en question.


Pourquoi est-ce que vous ne vous posez pas les questions que vous feront plutôt progresser, qui vous aideraient à entrer dans le monde professionnel?
"Pour le public que je vise, qu'est-ce qui leur plaît?"
"Qu'est-ce qui est tendance en terme de scénario en ce moment?"
"Pourquoi est-ce que les gens apprécient tel ou telles histoires que vous n'approuvez pas?"
"Qu'est-ce qui me manque pour progresser?"
"Qu'est-ce que je dois faire pour devenir professionnel?"
"Comment entrer en contact avec des éditeurs?"
"Comment se faire repérer par les éditeurs?"
"Comment faire pour que le public me donne un avis sur mes travaux?"
"Comment je fais mon étude de marché?"
"Qu'est-ce qui me bloque?"
"Pourquoi est-ce que je ne suis toujours pas professionnel?"

Bref.
Je commence à devenir trop bavard...

#34 28 Nov, 2011 13:11:02

ch3w
Moderator

ce que tu dis est vrai, ce remettre en question est une très bonne façon de progresser.

Comprendre le public, c'est aussi faire les choses au bon moment. Si je sort de la BD ou du cinéma et que je prend le cas des technologies : dans les années 90, Sega avait sortie la game gear pour concurrencer la game boy elle était en couleur l'autre non. Pourtant ce fur un échec, niveau technologie au top mais prix + taille écran et durée de vie des piles revenait trop cher.
Sega était visionnaire mais pas en accord avec son temps.

A contrario Apple, avec I-phone, I-pad est visionnaire mais ce n'est pas un echec car c'est sortie au bon moment. ça aurait été 10ans plus tôt l’échec aurait été assuré.

Votre idée peux être bonne, mais si c'est trop en avance sur son temps vous êtes foutu, et si vous êtes en retard vous pouvez également l'être. Les gens et les goûts évoluent et c'est très dur d'être pile poile dans la bonne catégorie au moment où il le faut. Naruto et One pièce se sont lancés dans la bonne période pour du Nekketsu, aujourd'hui c'est beaucoup plus dur de rencontrer du succès sur ce style là (y'en a pas mal et les gens se lasse ils veulent du changement). Je peux prendre plein d'exemple, ce n'est pas forcément mauvais ce qu'ils faisaient mais grande concurrence et ils sont indéniablement comparé à leurs prédécesseurs.

#35 28 Nov, 2011 17:56:34

Raynart

Tout à fait!
Tout est une question de culture contemporaine sur le sujet surtout... Il faut savoir vivre avec son temps et s'adapter.

Pour iPhone/iPad et cie, je dirais qu'ils ont beaucoup misé sur le design et sur la communication. Du commercial quoi. :-|

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