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#1 01 Jul, 2016 07:05:33

Etoile Sombre

Résumé: Ici, ce qui est normal est anormal et ce qui est anormal est normal. Nous vivons dans l'ignorance et par cela, nous sommes contrôlés. Nous vivons dans la crainte et la peur. Personne ne pleur, personne ne rit: non, c'est interdit. Il y a beaucoup de chose qui sont interdites. Mais la méchanceté ne l'est pas. Bien au contraire, elle est mise en avant, elle vous fera monter dans le classement. Ici, de mon avis, à partir de 16 ans, on meurt. Oui car on doit passé des épreuves qui résument tout ce que sera notre vie: celle de tuer, celle d'avoir le cœur du diable. Personne n'est et ne sera épargné... Même moi j'ai tué. Nous sommes tous inhumains.


Préface


Du sang coule sur ses joues. Je suis coupable. Je me déteste.

Elle ne pleure pas, elle résiste. Elle ne peut pas bouger. On l'a attaché à cette chaise où des cordes la retiennent.

Je prends le fouet, je le lève pour le faire tortiller sur cette femme. A nouveau, du sang coule sur ses joues. Ce n'est pas elle la victime. C'est moi. Mon cœur a été enlevé. Je suis morte. Elle, elle est vivante. Son cœur bat rapidement mais il bat. Son esprit est toujours en elle. Je ne suis plus moi.

Je reste immobile devant elle. Puis mes mains s'ouvrent et le fouet tombe dans le sens de la gravitation. Je n'en peux plus. Suis-je humaine ? Je baisse la tête. Je tombe à genou. Je m'affale à ses pieds.

Elle ne peut rien faire contre moi. Mais elle n'est pas attachée. Moi si. On m'a emmené dans ma propre prison. Je ne suis pas libre. Je me tords et un gais de colère se propulse dans mes veines. Que m'a-t-on fait ?

Je retiens mes larmes. Elles ne mouilleront pas ce sol impur. Ma colère est remontée dans ma gorge. Elle est coincée puis elle se libère.

J'essaye de retenir ma respiration pour la bloqué. Impossible. Je saisis brusquement la chaise et par la force de cette rage, je la renverse et la personne avec.

Cette fois-ci la femme pleure en silence alors qu'elle résistait juste avant. Je ne suis qu'une minable sans pitié. Je ne suis pas humaine. Je ne suis plus humaine. Je me suis levée. Je me tiens devant elle. On me dirait dans un combat. Pourtant, mon ennemi n'est pas elle. Non, mon ennemi, c'est moi.

Quelles questions devais-je lui demander déjà ? Je m'en fous ! Je dois me défouler. Il faut que je casse et que je blesse. Je suis un chien enragé qui a cassé sa chaine. Je reviens vers la chaise et la remet sur pieds. La femme a une bosse à gauche sur son front plissé de douleur.

Je la fixe et elle veut détourner son regard du mien. Elle ne le détournera pas. Je ne le veux pas. Elle doit me regarder. Je veux la lire. Avec mes mains, je lui prends brusquement la tête pour croiser son regard. J'y lis de la tristesse. J'y vois des larmes prêtent à partir de ses yeux gris. Je tremble. De colère ou de peur ? Je ne sais pas. Ne me le demandez pas.

Je le sais, elle me déteste maintenant. Mais elle ne peut pas me comprendre personne ne peut me comprendre. Tout ce sang qui imprègne son visage. Je lui fous une gifle. Du sang imprègne ma main droite. Je baisse la tête. Je suis folle. Je suis pire que folle. En fait, je n'existe plus. Je suis morte même si ce cœur bat toujours.

Doucement, je retourne ma main. Elle est rouge. Un rouge semblable à celui des roses pourpres qu'arrosait ma mère dans le jardin. Suis-je humaine ? Peut-être qu'au fond de moi, il m'en reste un bout. Un seul petit bout.

Mais tout ce que j'ai fait, tout ce que je viens de faire... Même moi, je ne pourrais me le pardonner. Je suis seule. Personne ne m'aime. Même ceux qui me commandent tous ces crimes ne m'aiment pas. Je suis seule. Tout le monde est seul. Personne ne se soutient. Comme moi, leur cœur est arraché. On est tous mort.

Nous ne pouvons pas le renier. On meurt tous un par un pendant que le sablier s'écoule. Cette femme humaine ne sera bientôt plus de ce monde de mort à moins qu'elle rejoigne nos rangs. Je ne veux pas. Je veux la tuer. Je ne veux pas qu'elle devienne comme moi.

Les murs sont blancs. Et pourquoi pas rouge? J'ai toujours la tête baissé avec cette main que je regarde. Ma main gauche est sale. Ma main droite est propre. Je l'ai purifié par son sang. Ma main gauche se lève. La femme a un mouvement de recul.

Mes lèvres sont crispées. J'aurais pourtant voulu lui sourire. Depuis combien de temps je ne souris plus ? Que les coins de mes lèvres sont tournés vers le bas ? Ma main gauche caresse avec délicatesse sa joue droite, froide. Ma main est comme l'autre main.

Je recule et alors l'un des murs blanc me touche mon dos. Ce mur est froid comme la mort. Je me retourne et pose mes mains sur celui-ci pour les faire glisser. Mes doigts ont laissé ces traces rouges.

Je veux lever mon index. Mais il reste bloqué. Je tourne ma tête pour voir la femme. « Quel est votre nom ? » Ma voix à un goût amer et acide. Je la regarde. J'attends. Elle chuchotte. Je ne veux pas reparler.

Je me tourne vers le mur et j'écris. J'écris pour ne pas parler. J'écris pour ce que j'ai écrits puisse être vu. J'écris pour mourir en humaine et pour de bon. Je ne veux plus battre ses gens innocents. J'écris... Quelle est votre nom ? Le mot « Nom » n'est presque plus visible. Je n'ai plus de sang sur l'index. Je tremble. De peur ou de froid ? Et de ma main gauche, j'écris maladroitement. J'écris pour qu'on sache. J'écris pour qu'on n'oublie pas ce mot. J'écris : Humain

Je suis devant cette femme. « Quel âge j'ai ? » Elle me regarde, la bouche ouverte d'étonnement. Elle a vu ce que j'ai écrit. Elle ne comprend pas. Je me retiens de saisir le fouet qui traîne à mes pieds sur le sol blanc. Tout est blanc dans cette pièce. Il n'y a pas de fenêtre.

« Quel âge j'ai ?» J'attends qu'une réponse sorte de sa bouche. Ses yeux gris scintillent. Elle ne me répond pas. Ses lèvres ne remuent pas. Mais je vois qu'aucunes larmes ne s'apprêtent à sortir pour lécher ses joues.

Serait-elle rassurée ? Je m'impatiente. Je veux cette réponse. « Je répète : quel âge j'ai ? » Je perçois une hésitation. Ces cheveux châtains sont complètement décoiffés. « Tu dois avoir 16-17 ans... » Sa voix est calme. Cela me rassure. Elle l'a deviné. J'ai presque 17 ans. Je suis détruite. 17 ans... N'est-ce pas jeune ? Si.

Je n'aurais pas été humaine longtemps. Je presse la poche de mon pantalon. Je sens cette lame fine. Je sens le manche en bois. Je suis toujours en face de la femme. Je saisis le couteau. Les yeux de la femme reflètent alors la peur. « Je suis désolée pour vous... » Mais avant tout, je veux faire quelque chose.

Son regard suit mes gestes. Je fouille du mien autour de moi. Il n'y a pas de caméras. Elles ne sont pas mises dans ces sortes de salles. Mes mains tremblent. Je me coupe et du sang, mon sang commence à se mélanger avec le sang de la femme sur ma main. Je fais de même avec l'autre. Elle me regarde toujours.

Alors, avec mes mains. Je lui caresse ses joues. Son visage est rouge... de sang. Je recule et lève le couteau. Elle me regarde effrayer. C'est pour ton bien. Je ne veux pas que tu souffres plus. Je ne veux pas que tu deviennes comme moi. Je veux que tu meures en paix. Que tu ne vois plus ce qu'il se passe. Que tu ne souffres plus. Notre sang est mélangé. Je conserve de toi. Je veux que tu survives par moi. Je ne veux plus que tu souffres. Elle pleure. Je le vois. Elle pleure. Je suis guidées vers mon passé. Là où mon cœur battait vraiment. La lame du couteau est toujours au-dessus d'elle.



Chapitre 1: Interdit

Je voyais à travers les murs transparents d'une matière nommé « Verranium », les goutes d'eau au ralentie tomber sur le sol du dehors. Je voyais en particulier la tristesse du ciel qui en accompagnait une autre.

Je pausai la tête contre ce mur si performant, nous protégeant du froid de l'hiver, dirigeant tous ces fils invisibles vers leur point de destination. La nuit était aussi noire que mes cheveux.

Ce sont ces nuages nous accompagnant dans nos sentiments qui cachent la lumière de cette lune, d'une lumière pâle la nuit précédente.

Je regardais la pointe de mes pieds, écoutant chaque goutte qui s'écrasait sur le sol à la même vitesse que les battements de mon cœur. Je sentais le monde tourner autour de moi même si ce n'était pas le cas. Que devais-je faire ?

Je me retournais et je pus retenir mes pas me guider vers ma mère. Elle n'avait pas le droit de pleurer. Elle ne pouvait pas se le permettre. Pourtant, moi-même en avais l'envie. Je me sentais vide à être ainsi, sans sentiments. Comment vivre sans?

Il fallait que je la dénonce. C'était la loi. Nous n'avions pas le choix. Non? Vraiment? Je l'aimais. Je devais seulement la consoler et ne rien faire d'autre. Pourtant, depuis que j'étais dans notre salon, elle ne m'avait pas accordé un regard... Ses bras mouillés par ce liquide salé étaient croisés sur la table, sa tête enfuis à l'intérieur.

Je me rapprochais à petit pas d'elle. J'étais humaine. Je la consolerais.

Mais comment empêcher de faire revenir cette image de ma petite enfance? Empêcher l'image d'une petite fille trébucher sur un minuscule caillou et s'étaler sur le sol rugueux? La douleur avait traversé tout son petit être dans une microseconde. Et elle avait gémie, tenant son genou égratigné. Un adulte passant dans la rue s'était approché d'elle. Elle n'avait pas relevé la tête mais l'apercevait entre ces cils. Au mieux, elle continua à pleurnicher de plus belle.

Cette adulte, que je ne reverrais plus jamais à cause du sommeil éternel qui l'avait emmené, lui avait gentiment demandé l'endroit où elle sentait le plus profondément la douleur. Dans des paroles incompréhensibles, elle lui avait indiqué la blessure et il avait sorti un canif de sa veste.

Il la fixait sans détacher son regard de ses yeux et elle ne pouvait pas se tirer de ce regard. Un cri lui sortit de la bouche, un cri presque animal : il avait enfoncé une lame aussi fine qu'un cheveu à l'endroit même de la blessure.

« A partir de ce moment, je t'interdis de pleurer. Tout le monde te surveillera du coin de l'œil. Alors tu ne t'imagineras pas ce qu'il t'attendra. » Son ton était très sérieux.

Il n'y avait pas d'humour la dedans. Elle savait qu'il ne rigolait pas et que c'était valable pour tout le monde et non qu'à elle seulement, malgré sa petite tête. Sa menace lui faisait une horrible boule dans le ventre quand elle y repensait.

Cette petite fille, elle était bien moi.

Et là, c'était terrible, terrifiant ! J'avais peur pour ma mère. Elle ne pouvait pas faire ça !

Je lui avais malgré tout enroulé un bras autour du cou. Cela n'avait l'air de ne lui faire aucun effet, à mon grand désarroi et regret. Aucune parole ne sut sortir de ma bouche, mon palais étant aussi sec qu'une rivière asséchée.

Elle s'était soudainement levée, tel un ressort, en faisant tomber sa chaise dans un grand bruit. Je m'étais reculée, suivant l'instinct qu'on a tous. Elle m'avait saisi les bras et je sentais tous ses tremblements s'imprégner en moi. Elle était d'une nervosité peu commune d'elle.  Elle serrait mes bras à m'en faire mal.

« Pars ! » Elle m'avait parlé avec le rugissement du lion dans la gorge. Je la regardais inquiète et perplexe. Je resterais plantée là. Je pourrais même devenir un arbre et mes pieds deviendraient des racines. On ne pourrait pas me donner d'ordre.

Je regardais ses yeux embrumés de tristesse. Elle me relâcha, la tête basse. Comme elle tremblait... Il devait y avoir eu un séisme qui l'avait traversé pour qu'elle soit ainsi. Que lui arrivait-il au juste?

Sans m'y attendre, une gifle fit rougir ma joue gauche. Exactement comme je viens de le faire il y a quelques minutes... Je ne bougerais pas. Je tiendrais.

Je tiendrais ! Pourquoi je ne tiens plus ? Pourquoi ma vie s'est-elle échappée si facilement de moi ?

Ma mère. Je la dépassais de quelques centimètres pourtant, je me sentais moins forte qu'elle. Des minutes s'écoulèrent vides d'action entre nos deux êtres.

Je clignai des yeux pour sortir d'un cauchemar sans en être sorti. Alors, ses mains tremblantes se rapprochèrent à nouveau vers moi. Ses larmes avaient disparu.

Je sentis ses mains délicatement effleurer mes joues.

Sa tête était inclinée légèrement sur sa droite. Une lueur agréable et chaleureuse me contemplait. Ma bouche restait légèrement entrouverte. Je ne savais pas vraiment ce que je ressentais mais je voulais pouvoir savourer cette instant tout une vie. Je n'osais pas parler, de peur de briser ce moment si agréable. Peut-être étais-je égoïste? Sotte de ne pas me méfier?

Je voyais tout au ralentie : Son visage se détendre, cette main me caresser le visage. Je me rendis compte que cela faisait depuis un certain temps que les nuages s'étaient écartés de la lune se reflétant dans un miroir fixé au mur, par un crochet.

Le silence, pour cette fois, pouvait se montrer rassurant. Un silence bravé par le Tic Tac silencieux d'une horloge. Une horloge indiquant avec précision 2h37 du matin. Mes yeux commençaient à piquer et je me retenais de les frotter.

« Je ne suis pas ta mère ma fille... Mais je t'aime. »

Mon cœur fit un saut. Je ne pouvais savoir quelles expressions me teintaient le visage, seulement, elles ne devaient être guère joyeuses. Pourquoi me dire cela en ce si agréable instant ? Ce n'était pas réel. Cela ne me semblait pas réel.

« Je te dis la vérité. Je t'ai vu à ta naissance. Je connais ta mère. Je connais ton père. Tu ressembles à tes parents. Tu ne nous ressembles pas. Me comprends-tu ? » Sa voix se brisa dans cette dernière phrase. Ces paroles étant dites avec une rapidité déconcertante. Son visage était désolé, comme si cette vérité lui faisait mal. Elle ne put retenir une goutte salée s'échapper du coin de son œil.

Elle me caressait les cheveux pendant que mes yeux farfouillaient les moindres détails de son physique. Elle avait raison. Elle ne me ressemblait pas. Elle était de petite taille et menue. Une mèche blonde était coincée derrière son oreille. Ses cheveux si blonds...

Je me jetai dans ses bras. Elle resterait ma mère même si elle le reniait. C'était avec elle que j'avais passé mon enfance. C'était-elle qui m'avait habillé le matin jusqu'à mes six ans. C'était elle qui m'avait aidé pour mes cours et les devoirs, qu'on envoyait chaque semaine à la Direction Général. C'était avec elle que je prenais mes petits déjeuners chaque matin.

« Tu as 16 ans. Nous allons nous quitter demain. Ton père t'emmènera au point de rendez-vous. »

Sa voix était le vent doux qui caresse notre peau au printemps. Elle était le miel qui coulait entre mes doigts devenant collants. Elle était en elle-même un rayon de miel. Maman ! Je la serrais toujours plus forts contre moi, ma tête cherchant à se cacher dans son parfum propre à elle. J'avais fermé les yeux. Je crois bien que je m'étais endormi sur elle.

Je suis encore un bébé. On me berce chaleureusement entre des bras. Je grandis et me retrouve à mon âge actuel. Je cours. Je sens l'air autour de moi. Je sens l'herbe chatouiller mes pieds. Je cours sans savoir vers où et je serre ma mère. Le jour fit place à la nuit. De magnifiques étoiles montrèrent leurs éclats. « Je suis ta mère » Je sursaute et je regarde qui est la personne qui vient de me parler. Malgré cette voix féminine, ce n'est pas celle de ma mère. Horreur ! Ce n'est plus elle qui est collé contre moi. Cette personne en est une autre. Je m'écarte et elle se met à pleurer. Elle me ressemble en plus âgé. Seulement, elle n'a pas mes yeux ni ma bouche. « Je suis ta mère » Elle veut m'attirer vers elle mais j'essaye de m'éloigner. Une autre personne apparaît. Une personne que je n'avais pas vue. C'est un homme brun avec des yeux incroyablement noirs. Ce sont la réplique des miens. Sans aucun doute, c'est mon père. Ma mère avait raison, ce n'est pas ma mère.

Je me réveillais. J'étais dans mon lit. Je me sentais fatigué. Aujourd'hui, c'était le jour des épreuves. J'avais fait un rêve mais une moitié de celui-ci s'était envolée. Seule la sûreté que la mère qui m'accueillerait en bas n'était pas la mienne et le père que je verrais n'est pas mon père.

Je descendais mollement les escaliers, marche par marche. Je crois que je n'étais pas  tout à fait réveillée. Le petit dèj' était prêt. Ma mère y avait mis tout ce que j'aimais pour me rappeler que ce jour n'était pas pareil aux autres. Je me posais lourdement sur la chaise et pris ma tasse chaude entre les mains de chocolate-mousse. De la mousse au chocolat presque liquéfiée. Celui-ci n'avait pas un goût comme les autres. Maman avait du y rajouter quelque chose. « J'y est mis du Slox. C'est à base de Vitamine D et C. Je m'attendais à te voir fatiguée vu ce qu'il s'est passé cette nuit. Cela te rendra ton énergie. On part à 13 heures. Tu pourras te recoucher » Je lui souris. Je termine une tranche de Dissoulex. De la brioche dure qui se ramollie au contact de la salive. Puis je me levais  de ma chaise.  « Je vais me recoucher dans ce cas. »

Chapitre 2: Le grand moment

« C'est le moment... » Ce chuchotement avait suffi pour me tirer de mes rêves. Je clignai des yeux et le visage de ma mère était apparue devant moi. Ses trais fin me rassurait et je me sentais déjà forte, prête à tout affronter. J'avais grandement besoin de ce courage.

Ce jour était plus que particulier. Ce jour était le jour où les épreuves commençaient.

Je m'assis sur mon lit, tenant mes jambes contre moi. Je sentais déjà l'adrénaline affluer et mon cœur s'accélérer quand j'y pensais.

« Tiens. Mets ces vêtements. » Elle me tendait un sweet, savant avec précision mes goûts, celui-ci n'était pas n'importe lequel : il y avait dans le dos un lion rugissant, le même que celui de la Douve.

Je me rappelle comme il était impressionnant même s'il faisait sa sieste à cet instant. Sa forte carrure, sa crinière qui me rappelle le Soleil et puis ses crocs qu'il dévoilait alors qu'il bayait. Cette bête était cependant bien maigre, ses côtes se dévoilant.

A présent, je comprends mieux son utilité dans la Douve, y marchant tel un soldat faisant sa ronde.

Deux lionnes le suivaient en gardant leur distance. Elles portaient des blessures infectés et elles-même étaient dans un triste état. Le lion avait du les attaquer, la faim le dévorant.

Hop ! J'enfilais le vêtement. J'y rajoutai dessus un gilet puis mettait un pantalon noir. J'avoue n'avoir jamais aimé ce qui est de couleur et je déteste en particulier celles qui flashent comme le rose, jaune vert et ce qui est fluo.  Le sombre me convenait parfaitement. Il ne te mettait pas en avant. Il cachait des partie secrètent de toi. « Merci maman. » Elle m'adressa un clin d'œil. Elle resterait toujours inscrite dans mon cœur.

Je dis un bref adieu à ma chambre. Une chambre plutôt sobre mais que j'appréciais. Elle allait me manquer. Sur chacun des murs avait été placé des miroirs se qui lui donnait un aspect lumineux.

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Je me concentrais sur chacun de mes pas en regardant droit devant moi. Mon père était à ma droite.

John. C'est son prénom et Émilie, celui de ma mère. Il me dépassait de cinq centimètre au moins. Sa chevelure en broussaille était spéciale : des mèches blondes et rousses étaient entremêlées.

Il ne parlait pas comme à son habitude. La dernière fois que c'était le cas, cela devait remonter il y a un an. Quand je dis parler, c'est échanger avec une autre personne. Étonnant non ? Ce ne l'était pas ici.

Ici, ce qui est anormal est normal.

Je me demandais s'il était attaché à moi. Je ne pense pas.  Il ne m'avait jamais encouragée, il n'avait jamais montré un acte d'amour envers moi.

A notre droite, à notre gauche, que des maisons identiques de verre. Cette rue sillonnant entre elle, je la prenais généralement dans l'autre sens pour rejoindre les champs. Elle était une droite tracée à la règle sur une feuille. Sa surface était lisse sans être particulièrement glissante. Cela permettait aux engins agricoles de circulé rapidement et efficacement.

Avec la pluie d'hier, la rue était propre. Personne ne travaillait aujourd'hui. Aucun véhicule ne pouvait circulé.

Les champs... Je me rappelle quand on jouait à s'y cacher entre les gerbes de blé ou de maïs dont les feuilles nous coupaient parfois la peau. Une fois tout rasé par les moissonneuses, on se roulait sur le sol en dévalant une pente.

Les champs, ils étaient derrière moi à présent.

J'avais une meilleure amie, Lyze. Elle venait de nous rejoindre, seul. Ses parents ne l'accompagnaient pas.

Mon père ne fit pas attention à elle et continuait son chemin tandis que moi, je m'étais arrêté pour lui faire la bise. « -Tu vas bien ? M'avait-elle demandé

  -Je te renvoie la même question lui dis-je d'un ton taquin. »

Pendant ses retrouvailles, mon père s'était obliger à s'arrêter.  Au bout de quelques minutes, je crois qu'il s'est impatienté. « C'est pour quand ? Vous aurez tout votre temps plus tard... » Sa voix n'était pas très agréable et on le rejoignit sans tarder.

Plus un mot. Une tension électrique commençait à s'installer. Je ne pus bien longtemps me retenir : «- Où va-t-on ? lui ai-je demander                                                                                                                                          -Aux Dolmens»

On n'allait jamais aux Dolmens. C'était et c'est toujours un lieu un sacré qu'on n'avait pas le droit d'approcher. Une règle de respect.

En ce jour, je comprenais pourquoi on n'y s'approchait guère, pourquoi ce lieu était "sacré", pourquoi cette règle de respect.

Tout simplement, il était l'endroit où on se rejoignait pour les épreuves allant surement être l'une des plus  grandes étapes de notre vie. Mais je ne savais pas ce que le futur me réservait et si je le savais, je crois que... je n'en serais pas là.

Dosse et Silka nous avaient rejoints. Toujours dans ce silence pesant.

Je ne sais pas comment décrire ce que je ressentais à cet instant. Mon cœur battait la chamade et je ne pouvais l'en empêcher.

Je me rappelle des moindres détails de cet endroit même si je n'y suis venue qu'une seule fois.

J'ignorais le vent glacial qui balayait notre visage.

Plusieurs autres camarades dont certains que je ne connaissais pas étaient regroupés au centre d'un cercle de plusieurs pierres dressées debout.

Sur chacune d'elles, une sorte de rocher plat était posé en équilibre. En passant dessous, j'eus bêtement peur que l'une d'elle s'écrase sur moi comme on écrase un fourmi. L'ensemble formait un dolmen.

Lorsque je me suis trouvée au milieu de ce cercle de pierres, je crus que ma pompe vitale allait céder d'un moment à l'autre.

Je ne savais pas ce qui allait se dérouler. Des épreuves ici ? N'y pensons guère! Qu'est-ce qui nous attendait ?

Un léger coup d'œil à ma gauche me permit de voir que tous ceux réunis ici étaient dans un état semblable. Non, Dosse semblait faire exception à la règle. Je craignais qu'il ne cache quelque chose.

Espérons que ces épreuves nous tireraient de cet état ridicule.

J'observais tout. Le ciel était blanc, comme si de la neige allait tomber ce qui n'était qu'impossible : nous étions en automne. On ne voyait pas un rayon de soleil. De la mousse s'installait en toute tranquillité sur la roche. Je m'approchai pour observer quelques cloportes se nichant en dessous. Et là, je remarquai des entailles dans celle-ci. Des mots d'une écriture illisible y étaient inscrits. Si ma mère avait été présente, je lui aurais demandé leur signification. Mon père lui s'en était déjà en aller sans un au revoir.

J'en avais la certitude : ce père n'est pas mon père. Il n'a aucun amour envers moi et je ne peux vous mentir : j'en ai souffert.

« Leïl ! Tu nous rejoins! » Je sursautai. Je me retourne et souries. Je vus Lyze camper sur l'un des dolmens avec Dosse, Linne et Silka.

Je me suis dirigé vers eux et ils m'aidèrent à monter. Ingrate, je ne les ai pas remercier. J'aime me débrouiller seul.

Il s'avouerait que ces efforts ne furent inutiles. Un homme costaud ayant la trentaine se dirigeait vers notre groupe de jeune.

Ses oreilles collées au crâne lui donnaient une apparence elfique. Il était habillé de vêtements bleu sombre avec une corde en guise de ceinture. Ses cheveux blonds comportaient quelques mèches noires. Ses yeux ronds nous plongeaient dans les herbes d'une prairie. Mais son regard était dure et on pouvait facilement le transformer en un monstre. Il se gratta la gorge et pris la parole :

« Bonjour à tous,

Dès cette minute, vous commencez vos épreuves. Pour commencer, le plus simple est de me présenter : Merle. Mon vrai prénom vous ai caché car il s'agit du passé et je ne reviendrais pas la dessus. Vous êtes maintenant considéré comme mature. Ne perdons pas plus de temps. »

Je pensais son discourt plus long mais non. Dans un sens, tant mieux.

Je n'aime pas attendre. Il fit un pas et se baissa. On découvrit alors une dalle que personne n'avait remarquée. Il la déplaça avec puissance et on put croire qu'il n'avait fait aucun effort. On était tous étonné. On tremblait, même Dosse. Il se glissa dans le trou avec souplesse et personne ne bougea. Il avait disparue. Mon hésitation avait disparue remplacée par une sorte d'excitation. Je le suivis à mon tour.

J'eus plus de difficulté à descendre. Je devais sauté hors il faisait noir en dessous de moi et je ne pouvais pas mesurer la distance à sauter. Mais on me poussa. J'avais reconnu la poigne de Dosse.

J'atterris lourdement sur le sol. Après quelques pas, je reculai. Dosse arrivait à son tour d'un regard sombre. Ses cheveux blonds sont fins et quelques un se baladaient sur son visage. Un sourire en coin semblait montrer sa satisfaction. Sa beauté m'énervait tout en tant plus.

Je me détournai pour reprendre ma marche. Merle semblait nous observer. Des lumières bleues sur le sol commençaient à s'allumer sur notre passage. Dommage... J'aurais voulu marcher dans le noir pour en profiter à faire un croche-patte à... Dosse. Je n'en aurais pas l'occasion.

On marchait sur de la terre battu et les parois du souterrains s'effritaient quand on y passait la main. On prit un coude à droite et on descendit en pente.

On sentit alors l'humidité qui remontait du sol. Et j'entendis un splach et encore un autre splach. Merle marchait dans de l'eau sans aucun doute. Puis vient mon tour. Le souterrain était inondé. Je sentis m'enfoncer dans de la boue, l'eau rentrer dans mes chaussures.

Je ne supportais plus chaque pas était un supplice alors je m'arrêtai. « Tu abandonnes nunuche ? »me glissait Dosse dans l'oreille. Il aurait été trop content si c'était le cas.Je ne le lui aurais jamais laissé se plaisir.

Non, je m'étais arrêté pour enlever mes chaussures. Je sentis de la terre se mettre entre mes ongles, l'eau boueuse passé sur mon pied. Ce n'était pas si désagréable que ça et au moins,je n'avais pas à soulever péniblement mes pieds à chaque pas.

En attendant, il m'avait doublé. Et bien, je le doublerais à mon tour !

Je soulevai pleins de vague du bain de cochon qui n'épargna pas son pantalon et je me retrouvais de nouveau en tête de la file, derrière Merle.

Enfin, le sol retrouve sa dureté. Les lumières s'allumaient. Finalement, celui-ci et les parois des souterrains étaient de la roche et non plus de la terre.

On ne descendait plus et on entendait des coups sourds à plusieurs reprises. « Qu'est-ce ? » Dosse avait posé la question à ma place.

On avait au moins un point commun :la curiosité. Mais Merle n'était pas d'avis à étancher notre soif : « Laisse le future te le dire » J'aurais pourtant voulu le savoir dès maintenant.

On prit un nouveau coude à gauche et là, on était face à six chemins différents. On prit le quatrième.Puis, on croisait d'autre passage si et là.

Je mémorisais chaque endroit enfermant les yeux. Je regrettais alors mes chaussures car le sol devenait de plus en plus désagréable si on peut le dire comme ça.

Puis, une odeur extrêmement désagréable nous infecta les narines. Une odeur qu'on ne sentait que dans les égouts. En fait,  n'y avait aucun doute : les égouts passaient juste au-dessus de nous. Certain manqua pas de se plaindre. Je crus voir Merle tout noté sur un carnet. Je me méfiais et à ce moment, je me remémorais ses paroles déformées par ma mémoire : « L'épreuve commence dès maintenant. » Ce chemin faisait surement partit de l'épreuve. Peut-être une heure et demie c'était écoulé. Je regrettais vraiment l'instant où nous étions assis sur le dolmen.

Chapitre 3 Vertige

Nous étions arrivés. Devant-nous s'ouvrait une énorme pièce dont le plafond était si haut qu'il était difficile de le distingué. En levant la tête, j'avais été tout simplement impressionné. De plus qu'en continuant mon observation, j'y aperçus la présence de plusieurs portes.

Quel était leur rôle? Pourquoi les placées si haut? Comment y accéder?

« Eh ! Leïl ! Retourne-toi et regarde combien nous sommes. » Malgré les paroles silencieuses de Lyze, mon cœur fit un bon.

J'avais écouté sa consigne sans y apprêté d'importance : nous n'étions plus que six. Où était Linne? J'avais beau la cherché parmi nous, je ne la trouvais pas.

Mon cœur fut pincer par sa disparition. Que lui était-il arrivé ? Allait-elle se perdre dans le dédale des souterrains ? Qu'allait-on lui faire si on l'a retrouvait ? Allait-on la revoir ? Je craignais que non.

Je regardai Lyze : elle, elle était là. Heureusement. « -Linne n'est pas resté près de toi ? lui ai-je demandé sans cacher mon inquiétude

-Si mais... Elle ne pouvait plus tenir. Elle n'est pas habitué à marcher autant et, elle s'est arrêter. Je lui ai proposé de l'aidé. Elle n'a pas voulu»

Sa voix s'était muée en murmure. Moi aussi j'aurais pu l'aider mais je n'étais pas là... Qu'allait-il lui arrivé ? Maintenant, je le sais.

« Silence ! Je vous présente Vipère, Envole et Buse. Comme moi, ils ont guidé leur groupe jusqu'ici. Cette marche vous a-t-elle plu ? Je l'espère bien... Vous avez le droit à deux heures de repos. Envole vous guidera vers votre dortoir. Vous serez tous dans la même pièce. Merci d'éviter dorénavant de poser des questions. Nous n'aimons pas la curiosité. »

Merle avait terminé de parler et nous tourna le dos. Buse le suivie ainsi que Vipère.

Leurs noms m'étonnaient à l'époque mais je trouvais qui leur donnait de la noblesse et rien qu'en avoir un me donnait envie.

Mais Vipère comme nom ? Cela ne me paraissait pas très attirant. Envole nous regarda tous un par un puis nous fît signe de la main.

On prit un couloir et la lumière du jour m'éblouie. Un grand trou au-dessus de nous surpassé d'une grille laissait rentrer la lumière du jour. Après quelque mètres, nous renvenimes dans la lumière artificielle des lampes.

« Voici où vous dormirez. Les filles et les garçons dorment dans la même pièce. Ici, il n'y aura aucune différence. » La voix d'Envole était calme et posé. Mais son visage sans émotion m'effrayait.

Il y avait quelque chose de triste là-dedans. Elle était belle avec une mèche brune retombant sur ses yeux, son visage sans rides et une tresse du côté gauche. Elle était malheureusement trop pâle et on n'y y trouvait aucun sourire.

Je me demande si on ne l'a prend pas pour une morte quand elle dort. Dosse rentra en premier dans la salle n'ayant que pour lits comme meuble.

Les lits étaient superposés pour gagner de la place.

On le suivit et je choisis un lit en hauteur. Je n'aime pas être plus bas que les autres. Je me sens rabaissé.

Envole était resté planté devant l'entrée. Il n'y avait pas de porte, pas même un rideau. On n'avait aucune intimité.

Maintenant que j'y pensais, nous n'avions aucune affaire. Assis sur mon matelas, je regardais les autres s'affairer autour de moi.

Un petit groupe de cinq discutait à voix basse. Je descendis à leur rencontre. J'étais un peu timide mais j'aimais me mettre au défis

« Bonjour leur dis-je » Chacun me regardais comme une intruse. Je me demandais qui ils étaient, d'où ils venaient et eux devait poser les même questions sur nous.

« - Qui es-tu pour venir nous voir ? dit un blond.

- C'est sûr, on ne te connait pas et je ne te pense pas que tu vas t'introduire comme ça parmi nous. Parla d'on peu engageant un garçon brun

- Laisse Krunk ! Je suis curieuse de savoir plus de détails sur celle-ci. Dis cette fois ci une fille assez mate

- Bonjour. Je m'appelle Leïze. Et bien moi aussi justement je suis curieuse de vous connaître.

- Et bien Leïze... Je vais te présentez aux autres : voici Krunk, Larrie, Kmara, Sian... avait parlé la fille mate.

- C'est bon. C'est bon Nimis. Tu vas pas tous nous présenté et de toute façon, ce n'est pas nécessaire. On se connaîtra comme le temps le voudra. Maintenant, veux-tu bien nous laissé L'aile ? »

Je ne lui répondis pas et gagna mon lit. Lyze m'y rejoins bien tôt sans un mot. « Pourquoi es-tu allé les voir ? »

Je l'ignorai car je n'avais pas envie de lui répondre. De toute façon, que lui répondre ?

Je m'allongeai en retombant sur le dos tel un plume et mes yeux se fermèrent.

Mes pensées vagabondaient comme à leur habitude. J'aime bien le terme « vagabonder », peut-être synonyme de liberté.

« C'est le moment. Suivez-moi » Je clignai des yeux. Je m'étais assise en entendant tous bruits cesser.

Ce n'était pas Envole qui était venu nous chercher. Non mais Vipère. Ses sourcils dégageaient de l'ombre sur son regard noir. Il avait des cheveux longs retombant sur son visage de drap blanc.

Des yeux merveilleusement verts donnaient un brin de vie sur celui-ci. Bizarrement, il parlait avec particulièrement de douceur.

On se serait attendu à une voix dure car toute sa physionomie le guidait vers cet apriori.

Lyze, toujours fidèle, m'attendais et je ne mis pas beaucoup de temps à la rejoindre. « Désolé d'être restée égoïste en ne t'attendant pas tout à l'heure lui chuchotai-je à l'oreille»

Et on se retrouve de nouveau dans cette sale au plafond si haut car j'y étais revenue. Déjà, j'avais mémorisé ce chemin entre notre dortoir et ce lieu bien original. Merle était en son centre. «Nous allons vous appelez par groupe de deux. Voyez les portes en haut ? A quelques mètres du toit ? Et bien c'est derrière que vous allez passer votre épreuve. J'en appelle à Larrie et Lyze pour commencer l'épreuve ! »

Comme un signal, une échelle de corde tomba de la première porte. Je vis ma meilleure amie trembler à côté de moi.

Je me rappelais alors quand celle-ci, âgé de 8 ans était tombé d'une meule de foin. On l'avait emmené à l'hôpital et j'avais eu la boule au ventre pour elle. Je ne comprenais pas ce qui s'était déroulé.

Depuis, elle n'était plus jamais monté en hauteur. Elle avait le vertige et je la comprenais en ce moment parce qu'elle devra monter cette échelle pendant dans le vide et monté... à une hauteur que je n'avais moi-même jamais monté.

Je lui pris la main et la serra en signe de soutien.

« Montez ! » Merle ne montrerait aucune pitié en vers elle, ni même à Larrie qui n'avait pas bougé d'un millimètre, la bouche grande ouverte.

Tous les regardaient. « Alors ? Vous attendez que les poules mangent les renards pour y aller ! » Je serai les poings : Dosse. Il n'y avait que lui pour dire pareille chose à pareille moment.

Larrie avait commencé à escalader l'échelle. Je suivais chacun de ses pas incertains. Mais bientôt, ce dispositif qu'est l'échelle de corde tourna sur lui-même.

Pourvu qu'elle y arrive. Pourvu qu'elle y arrive. Un de ses pieds dérapa.

Je coupai ma respiration et poussai un soupir de soulagement quand elle se rattrapa. Elle ne peut pas tomber. Elle ne peut pas.

Voici ce que je me disais pour me cacher une éventuelle vérité : une consolation ?

Merle poussa Lyze vers l'échelle. Elle devait monter. Non ! Pas elle ! J'aurais voulu m'élancer pour l'aider mais c'était impossible. Elle devra y aller seul, sans moi.

La pauvre, elle tremblait de toute part. Je croyais même entendre les battements de son cœur. Croyais car il se révélait que se fut le mien. Lyze.

Elle me jeta un coup d'œil en arrière et je ne pus que l'encourager d'un signe de tête : elle ne pouvait pas s'en arrêter là.

Alors, elle saisit le premier échelon et je vus un sourire cruel s'imprimer sur le visage de Merle et Dosse. Dosse. Je voulais lui arracher les cheveux, lui sauter au cou, le couper en mille morceau...

Je regardais avec encore plus d'attention Lyze que Larrie. Elle serait toujours plus les cordes. Quel fut mon soulagement quand elle atteint la porte qui s'ouvrit sur le visage souriant de Larrie.

L'échelle fut remontée et la porte se referma. Je découvris alors le silence pesant qui régnait autour de nous. Un silence à en devenir dangereux.

Merle leva la main. « Et bien. Passons à notre second groupe : Krunk et Sian. » Et une échelle descendit d'une seconde porte. Les groupes passèrent et je regardais et si et là autour de moi.

Comme cela, j'oubliais mes sentiments et cette question que je me posais : Que devient Lyze ?

Chapitre 4 Combattre

« Dosse et Leïl ! A vous l'honneur... » Hein ? Moi ? Il se moquait de moi ! Il l'avait fait exprès ! Je ne voulais en aucun cas me retrouver avec lui !

Je tournai le dos. « Leïl... »

Il m'avait mis avec lui pour me défier. J'en étais quasiment certaine. Il fallait pourtant y aller.  Dosse allait saisir l'échelle. C'est moi qui monterais la première !

Je le poussai sur le côté et il essaya de me repousser mais j'étais plus coquine et monta le début de l'échelle à l'envers.

Merle et les autres nous regardaient et je sentais qu'ils voulaient pouffer de rire devant nos gamineries. Personne ne faisait rien pour nous arrêter.

J'étais hors de moi à ce moment-là. Je détestais Dosse.

A la moitié de l'échelle, je la montais toujours à l'envers. Il fallait que j'aille de l'autre côté : Dosse m'en empêchait. Et il fit pire, il saisit mes jambes pour me faire tomber. Je cédai à la panique : je ne voulais pas mourir !

Je battis l'aire de mes jambes et Dosse souriait. Alors, d'un violant élan, je remis mes pieds sur les barreaux de corde. « Tu n'as pas qu'à me provoquer. Me glissa-t-il entre les dents»

J'en avais marre de lui. J'en avais marre de lui. Je secouai l'échelle de rage. « Arrête ça ! » Je ne m'arrêtais pas et on ne montait plus. Il était à un échelon au-dessus de moi et je continuais.

Je ne pouvais plus m'arrêté. En bas, je voyais des petits visages nous regarder. Merle, si c'était bien lui, siffla.

La porte s'ouvrit au-dessus de nous sur une femme à deux piercings sur sa lèvre.

Elle tira l'échelle vers elle et on monta sans efforts. J'étais sans sourire et Dosse était dans le même cas.

On était devant elle sans bouger. « Hem... Je vois que je ne suis pas devant n'importe qui » Et elle se retourna pour chercher deux gobelets transparents contenant un liquide entre le vert et le bleu.

Ces dires étaient-ce un compliment ? La dispute entre Dosse et moi en était-elle la cause ?

Qu'importe. Le but est que je réussisse ces épreuves coûte que coûte. Si je n'y arrivais pas, je savais qu'il allait m'arriver quelque chose de pas très agréable, peut-être même d'affreux. Elle nous tendit à chacun un gobelet. « Buvez. »

Je n'avais pas très envie de boire ce truc sans savoir ce que c'était. Je le reniflai mais il n'avait aucune odeur. « Qu'est-ce ? » La femme ne répondit pas. Dosse avait déjà bu le tout.

« C'est pour votre bien. » Je la regardais avec curiosité. Sa voix était encore plus douce que celle de Vipère. Vous, vous y comprenez quelque chose?  Était-ce un piège ?

Dosse m'observait. Sûr, il me mettait au défis. Je bus donc le liquide en une seule gorgée.

«Bien. » La femme se retourna de nouveau pour se diriger vers une penderie. Elle choisit de tenue et revint vers nous. « Pour commencer cette épreuve, il vous faut une tenue adapté. Désolé mais vous allez redevoir changé de vêtement. Changer vous dans ses isoloirs. Je vous attendrais ».

Je saisie la tenue qui m'était appropriée et je me changeai dans l'isoloir de droite et Dosse dans celui de gauche. Les vêtements donnés étaient d'un blanc de mouton. Parmi eux, une sorte de kimono qu'on trouve dans les livres de contes avec une ceinture autour de la taille.

Nous étions tous deux près. On se demandait chacun de son côté ce qu'on ferait dans cette sale aux murs de pierre.

« Bien. Comme vous avez dû le remarquer vous portez tous deux un kimono. Oui, s'en est bien un mais nous n'allons pas faire d'art martial aujourd'hui bien que vous pourriez en prendre les méthodes. Non. Pour cette épreuve, vous devrez vous battre oui mais jusqu'à ce que l'un de vous deux meurt. Vous n'aurez que votre corps pour vous défendre. A vous d'apprendre à le manier. Enlevez vos chaussures »

Je me doutais bien que ce qu'on allait nous demander n'était pas quelque chose pour se divertir. Dosse lui tendit ses godasses. Mes pieds étaient toujours nus.

La femme les lui prit et se retourna puis ouvrit une petite porte au fond de la sale, que je n'avais pas remarqué. « Bonne chance. Avait-elle dit avant de disparaître.»

Comment battre Dosse ? Je ne m'étais jamais battue. Je n'avais jamais vu des personnes se battre. En quoi, je me trouvais dans un drôle de pétrin. Le plafond de la pièce était transparent mais on ne pouvait pas voir ce qu'il y avait au-dessus.

Dosse se jeta sur moi avec la férocité d'un animal qui a la rage. Je vis sur son visage qu'il n'y avait que colère en lui.

Je ne savais pas pourquoi je ne ressentais rien, aucuns sentiments sur mon pauvre cœur. Peut-être seulement de la pitié envers ce garçon qui me voulait du mal.

Pourquoi était-il devenu comme cela ? Quel était son passé ? Je le regardais toujours, immobile alors qu'il me frappait au ventre. J'aurais dû avoir mal. Pourquoi n'ai-je pas mal?

Mais il fallait me défendre sinon, il me tuerait et ça s'en serait fini de ma vie. Peut-être aurait-il mieux fallu finalement. Et je commençai à esquiver ses coups tel mon instinct de survie me l'indiquait.

Je n'essayais pas de l'attaquer. J'avais peur de me jeter imprudemment dans la gueule du loup. Puis il s'arrêta.

J'imaginais malgré moi de la vapeur sortir de ses narines telles que nous le voyons avec un taureau. « Viens si tu es une femme ! »

Malgré moi, je ris.

Mais pas un rire parce que c'était drôle. Non, c'était de la moquerie. Et là, je m'élançai sur lui.

Peut-être ne le tuerais-je pas mais je ne me laisserais pas vaincre si facilement. A ça non !

Il était bien plus fort que moi. Il me jeta à terre. Je lui saisis ses jambes pour le déséquilibrer. Impossible : il était scotché au sol. Je l'empêchais au moins de me donner des coups de pieds.

C'est là qu'il se laissa tomber sur moi et nous roulâmes par terre jusqu'au mur. Il me bloqua sur la pierre grise qui recouvrait toute la sale.

Je ne pouvais plus me défendre. Il me donna un coup dans la mâchoire et du sang coula de mes lèvres.

Je n'avais pas mal. Pourquoi ? Je cherchais pendant qu'il me frappait.

  « Sais-tu ? Je n'ai pas mal. Et sais-tu la raison ? » Il s'arrêta un instant. « Ta gueule ! » et il me frappa de nouveau sur ma mâchoire.

« Et bien moi, je le sais. Le produit qu'on a donné à boire empêche la douleur. » Dosse me regarde perplexe. « Cela ne changera rien à mon but : te tuer. Je ne veux pas de concurrent sur mon chemin. »

Et il prend mon cou entre ses longs doigts et commence à m'étouffer. Je sentais de plus en plus mes poumons brûlé. J'avais du mal de plus en plus à respirer. J'étais faite. J'étais morte.

J'écoutais des violents battements qui tambourinait à une porte ou un mur ou... Non. Ce n'était pas cela. Non. C'était seulement mon cœur qui aspirait à la vie, qui battait les côtes de ma cage thoracique.

Alors, Dosse relâcha mon cou. Je reprenais mon souffle. Il souriait : « J'ai mieux que mes mains. » et il tira sa ceinture. Je fermai les yeux.

Pas la peine de vous dire ce qu'il fit avec. Ce fut en effet pire que ses mains.

Je tournai la tête sur le côté et rouvrit les yeux. Je ne voulais pas mourir avec son image en tête. Et là je vis ce qui était impossible : un couteau était posé à côté de moi. Dosse ne semblait pas l'avoir remarqué.

Je libérai une main et le saisi. Sans regarder, j'enfonçai celui-ci de ma main gauche dans son épaule. Il poussa un cri. Je vis de la frayeur sur son visage. J'enlevai le couteau de sa plaie et du sang pourpre y sortit de plus bel.

On se releva dans un même élan. Il recula puis se jeta sur moi pour saisir l'arme. Trop tard. Je la rabaissai et l'enfonçai dans son ventre. Il s'écroula en avant, à mes pieds. J'eus honte. J'oubliai tout ce qu'il m'avait fait. Je n'avais plus qu'un objectif. Sauver sa vie. Je me mis à genoux devant lui et le retourna sur le sol. Je courus vers mes vêtements restés dans l'isoloir puis je fis tout pour arrêter l'hémorragie...

_____________

Un médecin avait pris en charge Dosse. Il vivait toujours et apparemment, je n'avais pas enfoncé profondément la lame du couteau. J'étais à moitié soulager.

« Tu as réussie l'épreuve. Dosse aussi »

Explication d'un petit détail Il y a une petit détail qui a du vous gêner: d'où vient le couteau? C'est un conte de fée? Alors, je vais vous expliquer tout cela: la femme aux piercings sur la lèvre savait bien que Dosse tuerait Leïze si elle n'agissais pas. Et rappelez-vous qu'au tout début, elle dit:  « Hem... Je vois que je ne suis pas devant n'importe qui ». Croyez-vous vraiment qu'elle va faire mourir l'un d'entre eux? *Compliqué. Comprends rien. Dosse est blessé gravement.* Et bien dans le produit donné auparavant, elle a rajouté un petit supplément qui protège et durci les organes vitaux. Elle l'a fait à cause du sifflement de Merle indiquant un message codé. Je vous laisse à votre réflexion. 

Chapitre 5: Rencontre

J'ai toujours eu du mal à m'endormir et ce soir là n'était pas une exception.

Je me retournais et me retournais sans cesse. Impossible de fermer l'œil et surtout impossible d'enlever de ma tête l'image de Dosse grimaçant de douleur. Je me sentais coupable. Je me sentais sur tout plus horrible que lui.

Juste avant, ils nous avaient passé un questionnaire compliqué d'une heure sur des notions de maths et physique chimie. C'était bien loin d'être facile. Moi, ça allait.

Enfin presque : je suis un escargot pour ses genres de chose. Non pas que je mets une heure à réfléchir.

Non. Juste que je prends tout mon temps car quand je me presse, je fais plein d'erreur partout.

Comme on put s'y attendre, tous penché sur leur copie, il y avait eu un silence de plomb.

Impossible de m'endormir. Je cherchais alors une activité pour faire passé le temps et j'en trouvai bientôt une.

Baissant la tête vers le lit dans dessous, je découvris une tête rousse. Je l'observais et ne me le reprochez pas, je suis une observatrice de grande catégorie.

« Hem. Cela te plaît de contempler les gens pendant qu'il dorme. » J'ai rougis. Ne rigolez pas : je ne suis pas amoureuse. J'ai juste rougi de gène. La tête rousse était un beau jeune homme aux tâches de rousseurs qui se baladent sur son visage.

« Euh... Excuse-moi. Je n'arrive pas à m'endormir. Aurais-tu l'heure par hasard ? »

La bonne excuse ! Enfin, ça m'intéressait moi, de savoir l'heure.

« Coquine ! L'heure de te coucher : tu ne le savais pas ? » Je me retournai alors dans mon lit, le visage face au mur. Je suis comme ça moi, quand j'ai honte, je me retourne.

Non, mais ! A quoi les autres penseraient si on me voyait discuté à un garçon en pleine nuit ? Je cherchais juste à savoir qui dormait sous mon lit. Dans un sens, je n'ai pas été très discrète non plus.

« Hep ! Il est 00h10 ! » Je gardais les yeux ouverts et souris. Malheureusement, j'avais toujours l'image de Dosse dans la tête. Pas possible de s'en débarrassé. Il me fallait parler.

« -Tu t'es battu contre qui ? lui ai-je demander sans le vouloir vraiment.

-Un certain Yehl.

-Euh... C'est qui ? Une fille ?

-Crois-tu sérieusement que je vais me battre avec une fille ? Faut pas rêvé ! me dit-il comme si c'était évident. Non. C'est un mec... Je ne préfère pas en parler... à moins que tu ne souhaites parler de ton combat ?

Je réprimai un frisson à cette idée. Pourquoi parlé de cela. Je cherchais vainement un sujet intéressant.

-En fait, j'aime bien savoir à qui j'ai honneur quand je parle. Malgré la nuit, je cru discerner un sourire flottant sur son visage. N'est qu'illusion ?

-Bah... Je suis Leïl et toi ? lui avais-je répondu.

-Devine. Répondit-il sans la réponse que je voulais.

-Réfléchissons... Coquin 2 ?

-Vraiment ? Tu as trouvé. Comme si on pouvait le croire.

Je blague, moi, c'est Tim. » Ensuite, la discussion à divagué ici et là. Quand on put enfin s'arrêter, je n'eu pas à commander à mes yeux de se fermer.

Lors de mon réveille, ce fut horrible. J'avais des douleurs partout et des bleus étaient apparue sur mes bras, sur mes cuisses : en fait, sur tous les endroits où Dosse m'avait frappé.

J'en eu presque les larmes aux yeux. Ma mâchoire me faisait particulièrement mal même horriblement mal. Je ne pouvais éviter la douleur.

La nature reprenait ses droits sur le produit. Que pouvais-je être idiote qu'après ces coups d'hier, je n'en garderais aucun effet ?

J'aurais voulu mettre de l'eau sur mes plais pour calmer la douleur mais où en trouver ? Dans une sale de bain ? Il n'y en avait pas et si il y en avait une, je ne savais pas où la trouver.

Autour de moi, tout le monde dormait à point : des vrais marmottes pour certains. En écoutant ce paisible ce silence interrompu par quelques ronflements, un petit bruitage attira mon attention. Une sorte de gémissement.

Je tournai la tête pour mieux écouté et savoir si ce n'était autre que mon imagination qui me jouait l'un de ses vilains tours. Aïl! Les marques de doigt rouges que j'imaginais très bien sur mon cou osa me surprendre. Je me laissai prudemment rentrer un peu plus profondément ma tête dans l'oreiller.

Les ténèbres laissèrent place à la lumière. Cette lumière bleue si aveuglante à ce moment précis de la journée. Pourquoi s'allumait-elle ? Pour nous tirer violemment de notre sommeil.

Personne ne fit exception et je craignais que chacun avait eu le sommeil léger cette nuit là.

Mon cœur fit un bon : Linne ! Je l'avais complètement oublié !

Je me redressa tout de suite sur mon lit et la chercha du regard. Dans ma panique, je ne la voyais pas ce qui me faisait paniqué toujours plus.

Me retournant et me retournant, je l'aperçus enfin.

Ouf... Ouf ? Presque. Si Linne était là, Larrie n'était pas là. Elle avait du la... Je n'aime pas se mot, disons plus tôt: mettre terme à sa vie. Elle n'avait pas eu le choix de toute façon : c'était elle ou Larrie. J'eu tout de même des remords. Elle avait l'air sympa cette Larrie. Méritait-elle vraiment de partir si tôt?

Quand même, ces épreuves étaient violentes. Quand j'y pensais, une inquiétude restait bloquer dans mon ventre: Combien de temps ma meilleure amie et moi pourrions-nous rester ensemble dans ses conditions ? Pendant encore deux jours? C'est comme si on jouait au loto.

Mais surtout, qu'elle sera la prochaine épreuve ? Je craignais qu'elle soit tout aussi horrible et peut-être même pire : qui sait ?

Chapitre 6: Douleurs

Je me réveillais un peu plus tôt que mes camarades.

Oui, je suis une lève tôt et le restait même après mettre couché à une heure tardive, même une épreuve comme hier ne changerait rien à mon horaire biologique.

Je m'assis pour retomber lourdement sur mon matelas. Pas d'oreiller ici. Que des draps et une couette pour vous mettre en sandwich.

J'avais mal partout. Partout où Dosse m'avait frappé.

Je passai délicatement ma main sur ma mâchoire. Je regrettais ma sottise d'avoir pu croire que je ne ressentirais aucunes douleurs un moment ou un autre. Le produit avait dut se dissiper pendant la nuit. Et qui sait ? Peut-être était-ce fait exprès. Je crains que oui. Je ne pouvais plus bouger sans réveiller l'effet des bleus et tout ça.

Je souffrais en silence, écoutant les respirations rapides des dormeurs.

J'observais les fissures du plafond de pierre à quelques centimètres de ma tête que j'arrivais à voir malgré le noir.

Tous mes sens étaient en fonction. En particulier, mon ouïe, si on peut dire qu'elle est bonne. En tout cas, assez pour entendre des sortes de gémissement. Je dus faire un terrible effort pour me retenir de tourner la tête en direction de celui-ci. Je n'étais pas sûr d'avoir bien entendu. Bientôt, on me confirma que si.

Je fermais les yeux. Je voyais alors le sang de Dosse tachez ses vêtements. Pas ses images ! Je les rouvris pour m'échapper de ce cauchemar.

« Je ne veux pas parler de ça... à moins que tu veuilles m'en parler ? » Je me répétais mentalement les paroles de Tim.

Lui aussi, tous ici, nous avions commis un crime.

Notre premier. Une fierté ? Ce n'est loin d'être mon cas.

Si Dosse avait réussis à m'achever, comment ressentirait-il ça ? Je repoussai la question. Je ne voulais pas y penser. J'avais trop peur qu'on mon hypothèse soit vrai.

Il y avait aussi d'autre vérité : il y avait pire que lui ici. Je le sentais. Je le humais. J'humais cette nuée ardente si noir et si sombre avancée droit sur nous, sans obstacles pour l'arrêté.

Impossible de me rendormir, j'étais condamné à parcourir mes sombres pensées dans cette ténébreuse pièce, sans pouvoir bouger.

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Les lumières s'allumèrent et nous tira tous d'un sommeil profond et agité pour la plus part. Ces lumières n'étaient pas bleu cette fois-ci mais d'un vert qui nous piquait les yeux. Après quelques secondes, si, elles devinrent bleues. Heureusement d'ailleurs.

« Bonjour à tous. Ce matin ne commence pas comme les jours dont vous étiez habitué. Habillez-vous en vitesse ! Vous n'avez que cinq minutes à votre disposition ! »

Une voix mécanique sortait d'où je ne savais où. Je cherchais bêtement de qui elle provenait.

« Juste pour te dire, elle vient d'un ordinateur qui la transmet à ce drôle de truc. »

Je cligne des yeux une fille me montrait une sorte de boite collée au mure: un micro.

Je me levai en grimaçant de douleur et me remuant le moins possible. Quand mes yeux rencontrèrent le dos d'un camarade, je m'empêchai tout de suite de déformer mon visage. Hors de question qu'on dise que j'étais une... J'ai le mot sur le bout de la langue ! Bon bah...on s'en passera.

Lyze se rapprochait de moi. Elle ne donnait aucune impression d'avoir mal. Elle me fit un signe tête pour que je la rejoigne. C'est bien ce que je fis.

Maintenant, j'étais tout à fait réveiller. Je veux dire que je n'étais plus un limaçon. Je m'activais et tout le monde fit de même. En mettant le tee-short bleu qu'on nous avait donné, je regrettais le mien. Celui qui me rappelle ma famille donc celui avec le lion.

J'étais en train d'enfiler mon pantalon aussi discrètement que possible pour ne pas qu'on voit ma culotte quand Vipère arriva. « 5 minutes sont écoulées de deux secondes. Suivez-moi. »

Je me dépêchai en vitesse de terminer de m'habiller.

Mon ventre gargouilla. Nous n'avions pas mangé hier soir.

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On prit un autre dédale de couloir puis on franchit le pas d'une porte. Mes yeux étaient grand ouverts. Il y avait plein des carreaux partout qui tapissaient chaque recoin de la pièce. « Attendez. » Vipère appuya sur un bouton et, magie : des tables, des chaises et un bar apparurent.

« C'est ici qu'on mange et s'amuse. Quelqu'un pour s'assoir ? Elle ! » Il indiqua de son doigt Lyze. « Ok »

Elle voulut s'assoir mais tomba sur les fesses grossièrement. Tout le monde se tordait de rire sauf moi. Je n'aime pas qu'on ridiculise mes amis. En particulier, ma meilleure amie qui était rouge de honte.

Vipère avait croisé les bras, un sourire narquois sur le visage. Ses cheveux longs sur ses épaules ne faisaient que mettre en valeur sa noirceur. Son oreille droite était déchiré et pas qu'un peu.

« Assez joué maintenant. Nous nous sommes juste amusé à faire un petit effet optique. » Il double-cliqua sur le bouton et des tables, des vrais cette fois, sortir du sol accompagné de bancs. Le bar était resté en place. Il paraissait réaliste. Vipère s'y dirigea. Chaque meuble avait des formes de pavés droit.

Un peu méfiante, je m'assis à l'une de ces tables accompagné de Lyze. Tim nous rejoins avec un autre.

Lyze me regarda avec étonnement. « -Je te présente Tim. Il dort sous le lit en dessous du mien. me précipitai-je

-Ah. Et l'autre ?

-C'est Hans. Un ami enfin, mon meilleur pote. Répondit à ma place Tim. Hans, je te présente Leïze et...

-Lyze. Complétais-je.

-Ravie de faire votre connaissance. Et Hans nous serra la main. »

Hans était timide avec nous. Il ne dit aucun d'autres mots de plus. Il était blond châtain. Son visage était doux et sa peau n'était pas trop blanche par rapport à la plus part d'entre nous. Il avait posé sa fine main sur la table.

On nous avait servi un petit déjeuner bien garni et on s'était tous régaler. Malheureusement pour moi, je n'en ai mangé que très peu : la pensée de Dosse me coupait l'appétit.

« Terminé ! Venez avec moi ! » Vipère nous fit signe de la main et se retourna, ses cheveux volèrent dans l'air et retombèrent sur son large dos. Il n'avait même pas vérifiez que tout le monde le suivait je me levai.

La plus part des endroits où j'avais eu mal avaient maintenant disparue. Seule ma mâchoire osait encore m'embêter. Elle ne faisait que me remettre en mémoire Dosse.

+++++++++++++++

« J'arrête. J'ai mal partout. J'abandonne. » On marchait depuis un certain temps. Lyze s'était brusquement arrêté. Je ne pouvais pas abandonner Lyze. Elle était le seul lien qui me reliait encore à l'enfance.

Ses cheveux courts et bruns. Cette barrette noir passé dans ses cheveux. Ses lèvres pas fines mais pas moches non plus. Ses yeux gris comme la pierre qui nous entourait. Sa taille petite mais son corps bien fait.

Je ne pouvais pas l'abandonner avec tout ce qu'on avait vécu ensemble.

« Tu viens ! Aucunes épreuves, rien ne pourra nous séparer! Il faudrait seulement la mort intervienne pour que ce soit le cas! » Je la tirai pour qu'elle avance.

Personne ne s'était arrêté pour nous aider. Personne. Personne? Si. Une. Mais, je ne la remarquais pas nous observer.

« Je ne peux plus faire un pas de plus. J'ai mal. » Elle parlait avec pitié. Je la lâchais et baissa mon regard vers ses pieds. Je vus alors les blessures parsemées son corps. Son visage dégradé par la douleur.

« Continue sans moi... » Je ne pouvais pas. On ne pouvait pas me demander cela.

Je réfléchis. « Et bien je te porterai. » Elle ne bougea pas. « Je ne veux pas. » Elle est têtue comme moi. Ce n'était pas possible !

Je la saisis et la mise sur mon dos sans demander son avis. Elle voulue se débattre mais je tenus bon et d'ailleurs, elle était trop faible. Je ne l'abandonnerais pas. Je courus et on rejoignit les autres.

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Nous n'eurent pas longtemps à marcher. On était dans une petite sale au toit peu élever mais assez pour ne pas se cogner. Un autre groupe nous y attendait.

« Leïze... J'ai envie de vomir maintenant. Ce n'est pas normal. Me chuchota mon amie et elle pointa les autres. » Ils n'avaient pas l'aire bien et elle en faisait parti. Moi, non. Je me sentais en pleine forme malgré ma mâchoire.

Vipère esquissa un sourire comme si il en était satisfait. « Je vous laisse. »

Personne ne bougeait. Buse entra.

Elle possédait un corps assez musclé pour une femme. Ses cheveux bruns était joins en une queue de cheval.

« Vous allez faire la connaissance d'un autre groupe de jeune comme vous. Choisissez chacun quelqu'un et par pair, vous découvrirez cette endroit souterrain tout à fait inconnue de vous mis à part le peu de couloir et de sale où vous êtes passé. »

Une fille se plia en deux dans un coin et commença à recracher son petit déjeuner à moitié digérer. J'étais dégoûté et la regardais inquiète. Elle continuait et continuait.

Last edited by Etoile Sombre (01 Jul, 2016 07:29:22)

#2 01 Jul, 2016 07:42:12

Etoile Sombre
Chapitre 7: Malade

« Je te laisse. » Lyze me quitta pour se diriger vers une blonde et moi, je ne sais pas ce que je faisais. Je m'étais soudainement transformer en une statue de marbre blanc. Je regardais dans le vide. Plus aucunes pensées à traverser mes neurones. Je restais figé comme si je venais d'avoir une vision. En quelque sorte oui mais pas une prophétie, seulement les images de Dosse.

Une main se posa sur mon épaule et me tira de ces images qui ne faisait que tourner dans ma tête. Je me retournai : Vipère était là, en face de moi. Il me fit peur. Son regard était rempli de reproche et son visage paressait aussi dure que du diamant.

« Il faut que je te parle. » Qu'avais-je fait ? Un truc de mal ? Étais-je disqualifier des épreuves? Il me traina avec lui dans un coin à l'ombre.

«Te rends-tu compte de ce que tu viens de faire ! Elle était sur le point d'abandonner et tu l'as aidé ! Vois-tu ton erreur ? Les épreuves ne sont pas collectives ! Elles se font sans aide de personne. Celui qui abandonne abandonne. Compris? Tu n'as plus intérêt à recommencer ! Et ne crois surtout pas que tu as fait un acte de quelconque courage. Tu ne sais pas quelles seraient les conséquences si tu osais recommencer et même si elle a survécu jusqu'à maintenant, elle lâchera bientôt et cette fois-ci, tu ne pourras plus lui venir en aide. » Il me projeta sur le mur et me laissa seul, glissant sur le sol.

Maintenant que j'avais avalé ses paroles, je n'arrivais pas à les digéré. Et puis quoi encore! Elle... Il... Je le déteste! On ne m'empêchera pas d'aider ma meilleure amie.

« Heu... Tu es seul ? » Une fille menue m'interpella et je leva les yeux vers les siens qui étaient d'un tendre brun.

« Oui et alors ! Qu'est-ce que ça peut te faire ? » J'étais en rogne et n'avais pas su me contenir. Maintenant que ma colonne vertébrale s'était entrechoqué contre le mur, mon dos se mettait à me faire souffrir.

« -Mais... Voyons. Il faut bien que tu trouves quelqu'un pour...

-Ah oui ! Pardon. Allons-y alors. »

J'avais cru qu'elle essayait de me consoler et comme je n'aime pas paraître faible, j'ai mal réagis. En tout cas, ma journée n'était pas le soleil qui se lève.

Je la suivis dans un silence pesant en dehors de la petite pièce.

Elle s'arrêta et je m'en rendis pas compte. Elle dut m'arrêter.

« -Tu as l'air vraiment bizarre toi. Me dit-elle en souriant. Un faux sourire.

-Désolé mais... je ne sais pas. Tous ses événements me perdent.

-Un conseil, n'en deviens pas folle. Rie-t-elle. Cette fois-ci, de bon cœur.

-Je vais essayer. Où va-t-on ? lui ai-je demandé

-Euh... Au toilette. Me répondit-elle hésitante. Je rie.

-Tu n'es pas sérieuse ! m'exclamai-je

-Tu ne vas pas me dire que depuis hier, tu n'en as aucune envie.

Je rougis.

Allez ! Avoue-le !

-Le pire c'est que tu as raison. »

Je sais, ce n'était pas passionnant d'aller aux VC mais bon, je n'avais aucune envie de faire mes petits besoins sur moi déjà qu'on n'avait pas de salle de bain.

« Où peut-on se laver ? lui questionnais-je avec l'innocence d'un agneau. » Elle reprit un ton sérieux et cette fois-ci pas de faux sourires avec.

« Pendant les épreuves, les salles de bain ne sont pas mise à votre disposition. Tu ne me crois pas ? Il en existe bien puisque mes cheveux sont mouillés. Ils veulent tout faire pour nous rabaisser dans ces épreuves et ils se moquent bien de nous. Toi, je te conseille d'arrêter de te faire remarquer. Voici les toilettes. » Elle m'ouvrit la porte et je découvris le pire état dans lequel on peut mettre des toilettes : du papier cul partout à moitié mouiller. Ca sentait l'urine partout. Enfin bref, je vais m'éviter d'autres détails.

Je rouvris la porte. « -Tu te moques de moi ! Je ne vais pas pisser ici. C'est dégueulasse ! me suis-je exclamé

-Hihi... Ouais. T'as vu ? Fais un petit effort et débrouille-toi ! et j'eu l'impression qu'elle se moquait un peu moi.

-Ouais... je fis la moue ». J'y rentrai de nouveau et fit bien attention de ne pas toucher les bords de la cuvette.

On s'éloigna de cet infâme endroit et je me demandai encore ce qu'on nous réservait.

« -En fait, tu t'appelles comment ? On ne s'est pas présenté. M'a-t-elle dit.

-C'est vrai. Leïl et toi ?

-Sarah.

-On va où ?

-Tu verras. »

Après un peu de marche, un énorme terrain de sport s'offrit à nous. Des marquages étaient aux sols avec des croix et tout ça. Mais j'avoue ne pas m'y connaitre du tout et je n'eu rien à dire. Finalement si.

« -On y pratique quel sport ?

-Plusieurs. Mon préféré est L'escaladium. Je ne te dis pas comment c'est cool. Des formes de toutes sortes sortent du sol et on doit les escalader pour arriver à l'autre bout du stade en premier. J'aurais tant voulu en participer à un. Puis aussi, il y a le Homobat où tu te bas avec un robot qui sait tout tes coups d'avance. C'est marrant à voir mais je n'aimerais pas y être. Ce sont des adultes qui font tous ces sports pour le plaisir. » On s'assit sur les marches du gradin.

« Ah oui ! Et il y a la lubiface. Terrible. Tu es au milieu du stade et tu dois résister à un énorme cobra. Mais ce n'est pas ça le pire : tu as de la lumière verte devant les yeux qui t'aveugle, t'éblouie, t'agresse ! Et comment te défendre quand tu ne vois pas ? Je te rassure le cobra est tué au moment où il est va te tuer. Mais parfois, ça se passe mal. Il y en a encore d'autre dont le foot mais plus trop de monde s'y intéresse. »

Je regardai le stade et m'imaginais les sois disant sports qui s'y déroulaient. Je serais curieuse d'en être spectateur mais peut-être pas folle pour y participer. Peut-être juste l'escaladium.

« Tu ne te sens pas malade. » Sarah me regarda comme si elle cherchait des symptômes d'une maladie.

« -Non. Pourquoi ? lui ai-je répondu d'un ton détaché.

-Tous tes compagnons sont gravement malades. Plusieurs vont mourir. Je ne comprends pas pourquoi tu ne l'es pas.

-Tu plaisantes j'espère ! lui ai-je dit avec des yeux ronds. Cela fait partie des épreuves ?

-Non je ne plaisante pas. Oui, cela fait partie de l'épreuve. »

L'image de la fille qui vomissait dans un coin me revint.

Chapitre 8: Merci Leïl...

Mon regard était perdu dans le vague. Toujours et toujours des images défilaient devant moi.

La fille qui vomissait... Le sang Dosse coulé sans relâche... Lyze... Son visage joyeux, je ne le voyais pas. Je voyais seul celui affichant la douleur. Mon cœur se mit à accélérer sans que je le veuille.

« Lyze ! » Et je m'élançais pour la retrouver. Mais on m'en empêcha au bout de quelques mètres. Qui avait osé ! Sarah.

Je me débâtis pour me libérer mais Sarah était bien plus forte que je ne le pensais.

« Lâche-moi ! Lâche-moi ! » Elle me  plaqua contre le mur pour mieux me contrôlé. Je vis son visage qui n'avait que de la compassion pour moi.

Je la regardai. Arrêtant tous mouvements qui ne servaient à rien de toutes les façons.

  « Laisse-moi... lui ai-je dit d'un ton rempli de pitié » Bien sûr, elle ne relâcha pas prise.

  « -Ce n'est pas le moment de faire la folle. Si elle est malade, tu ne peux pas l'aider. Tu n'es pas médecin je te rappelle. Laisse son corps prendre sa défense. Le système immunitaire, tu connais ?

-Mais elle est déjà faible ! Elle ne survivra jamais ! » Sarah réfléchie.

« -Je peux faire quelque chose pour toi mais à une condition !

-Tu n'es pas médecin.

-Cela ne m'empêche pas de trouver l'antidote.

-Tu vas la sauver !

-A une condition.

-Laquelle ?

-Tu ne vas pas à la recherche de ton amie.

-Ok... ai-je soupiré » Elle me ramena au dortoir et on se quitta.

Je ne pouvais m'empêcher de m'inquiéter. Où est Lyze ? Où sont les autres ? J'étais seul. Je montai l'échelle de mon lit et me glissai sous les couvertures, enfin la couverture.

Je n'avais mal nulle part maintenant.

J'avais une seul envie : manger. Sauf que je risquerais de me faire vomir. Je ne voulais pas avaler une maladie à mon tour. Les minutes passèrent dans le silence. Rien de pire. On entend toutes sortes de bruits inquiétants.

« Leïl » Je me frottais les yeux comme une enfant de trois ans et je me tournai vers la voix. D'ailleurs, je me demandais comment j'avais fait pour m'endormir. C'était un miracle.

Je voyais flou et quand je distinguai enfin nettement ce qui m'entourait, je reconnus Merle. Je clignai des yeux. Il n'y avait que lui. Qu'est-ce qu'il me voulait ?

« Leïl. Veux-tu rendre visite à Dosse ? » Je sursautai. Dosse ? Est-ce que je voulais lui rendre visite ? Je ne savais pas. Je regardai Merle, pris ma décision.

« Oui » Il me fit signe de le suivre. Quand je sortis de mon lit avec les mêmes vêtements de tout à l'heure, je ne pus m'empêcher de frissonner : il faisait froid.

~~~~~~~~~~~~~~~~~~

Une odeur de médicaments me parvint aux narines : nous étions arrivés. Chaque malade était caché par des rideaux synthétiques blancs.

« C'est le quatrième lit, à droite. » Et il me laissa là. Je devais me résoudre à y aller seul, tremblante comme une feuille dans le vent. Finalement, je ne voulais pas voir Dosse. Je voulais partir. M'enfuir.

Une jeune infirmière de 20 ans m'aborda : « Vous cherchez quelqu'un ? » Je hochais la tête m'empressant de rajouter un seul mot, un nom précisément : « Dosse » Elle me désigna du doigt un lit. Bien évidemment, Merle m'avait indiquer le même.

Je pris mon courage entre mes deux mains et m'y dirigea.

Une chaise avait été installée pour les visiteurs. Une chaise rouge comme si on voulait nous rappeler que le sang coulant dans les veines de notre "ami" n'y circulera peut-être, plus jamais.

Je m'y assis. Et je restais là, devant le rideau. Sans rien faire sans bouger. Peut-être un quart d'heure comme ça. Je crus bêtement que j'avais su contrôlé le temps.

Je regardais autour de moi et remarqua que le plafond formait une illusion optique. Si tu le regardais fixement, il  tournait autour de toi.

On bougea dans le lit, je restais immobile. Je ne voulais pas ouvrir le rideau. Je ne voulais pas.

« De l'eau... » C'était une petite voix, toute faible, que je n'aurais jamais reconnu si on ne m'avait dit que c'était Dosse. « De l'eau... » La voix se répétait.

J'Interpella le premier venue. Ce fut une femme habillé d'une blouse blanche et coiffé d'un truc. Je ne sais, ce n'est pas très précis. La plus part était habillé de la même façon. L'autre partie était habillé de bleu aquatique.

« -Madame. Il demande de l'eau.

-Vous ne voyez pas que je suis occupé ! De plus, vous n'avez pas la tenue réglementaire.»

Je me retournai de nouveau vers le rideau, toujours sans le toucher. Réglementaire? On ne m'en a pas parlé.

« Leïl ? C'est toi ? » Dosse me parlait. Il ne m'avait jamais parlé comme ça sa voix n'était que mépris. Je m'étonnais qu'il eu réussis à me reconnaître.

J'eu pitié je me levai. Le malade bougea. Je pensai aux autres. Et s'ils étaient tous ici ? Comment le savoir ?

« Où puis-je trouvé un verre et de l'eau ? » On m'indiqua une porte au bout de l'énorme sale.

Ici régnait une intense activité. Tous était affairé. Parfois, j'entendais des malades crier. Une vrai folie!

Avec une allure pressée, je me faufilais entre les médecins et les infirmières et j'ouvris la porte.

On s'était moqué de moi. Je trouva juste des blouses blanches comme ceux des autres.

Un petit panneau indiquait "Tenue réglementaire" et en dessous en plus petit "Toute personne côtoyant les malades sont prié de portée cette tenue. Ceux qui ne respecte pas cette règle seront sanctionné"   

J'avais compris. On n'aura pas à me le dire une énième fois. Je m'en habillai donc d'une un peu trop grande pour moi malgré ma taille.

Ressortant de la petite sale. J'essayai d'arrêter une nouvelle personne pour reposer ma question. Raté, elle m'ignora sans même me jeter un regard. Je serrai les dents.

« Où puis-je trouvé un verre et le remplir d'eau ? »

Cette fois-ci, une femme -et oui, ici, je ne voyais pas beaucoup d'homme- me répondit dans un charmant sourire et me désigna un coin de la salle cloisonné par du Verranium fumé. On ne voyait donc pas l'intérieur.

J'y rentra en ouvrant une porte grâce à mon empreinte digital.

J'y trouvai alors toute sorte de verres, de gobelets et surtout, un robinet.

Je me saisis d'un verre et le remplie d'eau. Une femme me rejoignit sans un mot et en quelques secondes, elle avait fait de même en rajoutant une pastille de  médicament dans son gobelet. J'étais vraiment en admiration pour tant de rapidité et d'efficacité.

J'étais de nouveau sur cette chaise, devant le lit de Dosse, le verre entre les mains. J'hésitais à le lui donner. Non pas que je suis méchante mais... pourquoi vous le cacher ? D'ailleurs, que suis-je bête, personne ne m'écoute. Je suis timide dans des moments comme celui-ci. Je n'osais pas le revoir.

Il le fallait. Je ne savais pas pourquoi mais il le fallait. J'ouvris le rideau. Celui-ci était du bleu du ciel de l'intérieur.

Dosse avait les yeux fermés. Je ne savais pas trop s'il dormait. Ses cheveux blonds parsemaient son visage. Il souriait. Je ne l'avais jamais vu sourire ainsi. Son sourire était simple et doux. Il ne révélait aucune moquerie. Rien de méchant et d'antipathique dans celui-ci.

Je ne voyais pas sa blessure celle-ci étant recouverte par une couette et un drap. Je ne savais pas si elle était en voie de guérison même si il y avait grandes chances que si.

Je le regardais muette. Je ne le reconnaissais pas. Je ne l'avais jamais connu dans cet état.

Ses yeux s'ouvrirent. Je tressaillis. Il garda son sourire. Il pivota sa tête vers moi.

« Merci Leïl... »


Chapitre 9: Tous mourant

Je pensais qu'il allait rajouter quelque chose mais non, rien. Seulement son sourire qui continuait à flotter sur son visage. Je ne sais pas ce que j'attendais de toute façon.

Je lui tendis le verre et il me montra une sorte de petit chevalet fixé au lit. Je compris que je devais le poser et c'est bien ce que je fis.

J'aurais cru qu'il le boirait. Était-ce une ruse pour que j'ouvre le rideau? Je me faisais des idées. J'étais une idiote.

« Pars maintenant... » Cela avait-été dit sans brusquerie, sans émotions.

Je ne savais pas ce que j'avais soudainement. Je ne voulais pas partir tout de suite. Je voulais qu'il m'en dise plus de ce qu'il savait des épreuves et puis, ce qu'il ressentait d'être allongé là, sur un lit d'hôpital. Aussi, j'aurais voulu lui poser des questions. Enfin, j'aurais voulu mais je n'en aurais pas été capable.

Peut-être qu'aussi, je ne voulais pas retourné dans le cauchemar.  Dans ce cauchemar où on tu les gens et massacre leur âme.

Je reculai et son visage disparue derrière le rideau que je refermai. Je me retournai et me dirigeai vers la sortie. L'odeur de médicament se dissipa. Me revoici dans cet affreux monde.

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Je me retrouvais dans le dortoir. Cette fois-ci, il n'était pas vide. On était six. J'avais conté.  Vraiment trop peu à mon goût. Je pensai alors qu'on n'était pas tous là. Je l'espérais de tout mon cœur. Avant, nous nous partagions par groupe, aujourd'hui, nous étions unis dans la souffrance.

« Leïl... » Une faible, très faible voix me parvint. « Leïl... » Non, ce n'était pas possible ! Je me précipitai. Je me précipitais vers elle ! Vers Lyze !

Je ne l'avais jamais vu aussi pâle. Elle était allongée entre le drap et sa couverture, la tête tourné vers moi. Je m'agenouillai auprès d'elle.

On aurait dit l'un de ces films où le roi meurt, pleurer par ceux qu'ils l'aiment.

« -Ne parle pas ! C'est déjà un miracle que tu sois encore vivante ! m'éclamais-je

-Mais Leïl. Je dois te le dire.

-Ne parle pas. Je ne veux pas que t'affaiblisse. Lui suppliais-je.

-Grâce à une fille, je vais guérir. Me dit-elle avec calme» Cela me rassura à moitié peut-être mais elle paraissait si faible.

Cette fille, je devinais facilement de qui elle parlait. Ainsi Sarah avait-tenu sa promesse? Comment pourrais-je la remercier. Je ne le saurais le dire. Merci  Ce mot peut-il suffire?

Je restai près d'elle jusqu'à ce que le sommeil vienne la chercher.

Ensuite, je me levais et ils étaient à peu près tous dans le même état.

« Où sont les autres ? » Aucune réponse.  De toute façon, je ne crois pas que j'en attendais une.

Je n'avais pas envie d'aller me coucher. Alors je faisais des allés retours dans l'allée de lit.

« Pourquoi n'es-tu pas malade toi ? » Je me retournai. Une fille blonde. Elle était agressive. Je m'étais faite une nouvelle ennemi. Je ne la détesterais pas. Tant pis. Je n'en assez vu avec Dosse.

« -Je n'ai pas trop mangé ce matin. lui ai-je répondu en gardant  tout mon calme.

-Ah ! Quel extraordinaire hasard ! Pour qui nous prends-tu ? Pour des imbéciles ? On n'est pas des idiots ! Si tu n'as rien mangé, c'est que tu étais au courant !

-Jamais de la vie ! Je ne pus me retenir. C'était sortit tout seul, comme souvent.

-Bien sûr... Nous te croyons. C'est du pur hasard » J'étais déphasé. Si je le savais, j'aurais déjà mis au courant tout le monde! Je ne savais que lui répondre.

« -Alors ? T'a perdue ta langue ? Je fermai les yeux.

-Arrête Sabri' ! Tu t'épuise. Laisse là. Derrière elle c'était assis un garçon d'un brun assez clair et aux prunelles de la même couleur.

-Mouais Sabrar... Je lui aurais bien montré ce que je pense de cette connasse. » Dans ma tête, je remerciais à ce Sabrar d'être intervenue. Même si Sabri' était malade, elle en avait pas l'air.

Pourtant, celle-ci tremblait et une fièvre montait la chaleur de son front. Je voyais bien des gouttes de sueur y perler.

Tim me fit signe de s'asseoir sur son lit. Il était aussi blanc que ses draps. Vraiment cette maladie était plus qu'infâme pour les rendre ainsi.

« -Tu penses survivre ? le questionnai-je

-Arrête. Franchement, je ne sais pas. J'ai l'impression que mon cœur va arrêté son travaille d'un moment à l'autre. Que chaque veine de mon cerveau va exploser. Que mes muscles sans en miette.

-Cela ne te gêne pas de parler ?

-Cela peut aller. Je ne voulais pas que tu sois là pour rien. Je voulais te demander une faveur.

-La quel ?

-S'il te plaît, ta gueule. Hans est mon meilleur ami. Retrouve-le. Fait-tout ce que tu peux pour lui. Je ne veux pas le perdre et si je meurs, je ne veux pas qu'il me rejoigne.

-Mais comment je peux l'aider ? Je ne suis pas médecin ! Il tourna sa tête vers le mur et soupira.

Bon. Ok. Je vais faire ce que je peux mais comment le retrouver?» Il ne me regarda pas. Il restait tourné face au mur. J'allais devoir me débrouiller.

J'aimais bien Tim. Je l'aiderai. Il aimait son amie comme moi j'aime Lize. Je le comprenais. Je l'aiderais.

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Je décidai de me diriger vers le point de départ, la petite pièce. J'hésitais sur chaque bifurcation. J'avais énormément peur de me tromper. Un plan s'était bien dessiné dans ma tête pour me guider. Seulement, s'il y avait des erreurs ?

Je pouvais me rassurer. J'étais habitué de me perdre dans le maïs puis de retrouver mon point de départ. On m'avait toujours dit que j'avais le sens de l'orientation mise à part Dosse disant : « C'est de la chance. C'est de la chance » Il sembla que je pensais la même chose que lui.

Je continuais de douter de moi. Quand je croisai une personne, je saisis l'occasion. Elle me confirma ce que je pensais : il fallait tourner à gauche.

Je la retrouvais. Je retrouvais cette petite pièce morbide depuis que cette fille avait vomis. D'ailleurs, elle était là ! Allongé sur le sol et délirant. Ses yeux tournaient dans leurs orbites. Elle se roulait au sol, comme si elle voulait se tirer de ce mal invisible.

Je courus vers elle pour l'immobiliser. Elle ne devait pas se fatiguer. Elle était secouée de spasmes. Elle crachotait. Cette fois-ci, non du vomi, pire, un liquide rouge. Cela me rappelait cette horrible maladie pulmonaire travaillé en histoire. Comment s'appelait-elle déjà?

Je la pris dans mes bras. Elle n'était pas consciente. Puis sa respiration ralentie, puis la vie la quitta. Déjà, son corps se refroidissait. Son regard s'embruma. Ses muscles se raidissaient. Sa peau perdait la couleur de la vie.

  J'étais terrorisée. Je n'avais pas su la sauver ! Je n'aurais pas pu. Je la pausai délicatement par terre. Triste. Je restais à genoux, au dessus d'elle. Si cela pouvait-être un cauchemar. Si je pouvais me réveiller et la voir remuer. Si j'aurais pu au moins la connaitre. Si j'avais pu lui dire un mot pour la retenir à la vie.

Nous ne sommes pas dans un conte. Cela est réel. Si c'était un rêve, j'aurais pu contrôler ses événements puisque j'y arrive. J'aurais pu sauver des vies et me retrouver héroïne. Là, je suis impuissante.

Comment allais-je retrouver Hans maintenant ? Dans le même état ? Mort ?

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Je tenais le revolver. Ma main tremblait. Ce n'était pas possible. Le délai était trop court. Je ne pouvais pas tuer une deuxième personne en si peu de temps. On se moquait de moi. Et puis, je ne pouvais pas la tuer ! Pas elle !

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Suis-je en train de délirer dans mes souvenir?



Chapitre 10: Rechercher

Je marchais chancelante vers le stade. Il fallait d'abord que j'aille aux endroits que je connaissais.

Plus un regard en arrière. Je ne voulais plus la revoir. J'aurais tellement voulu lui dire au moins un au revoir. J'aurais voulu connaître cette personne que je n'ai vu que dans la souffrance. Et bien je ne la connaîtrais jamais. La vie en avait été faite ainsi même si j'aurais voulu pouvoir la faire autrement.

Dans mes cauchemars, je sais d'avance ce qui va se passer. Je peux modifier alors les événements à venir puis devenir une héroïne. Ce n'est pas possible dans la réalité... On est voué de souffrirà jamais.

Je cours maintenant. Je ne sais pas si c'est pour fuir l'image de cette fille morte ou retrouver l'ami de Tim. D'ailleurs, comment s'appelle-t-il ? Je n'arrivais plus à m'en rappeler.

Je ralentie vers les toilettes mais je ne pouvais pas me dire qu'il y était. C'est le pire endroit à aller pour un malade.

Je me remis à courir, ignorant mes jambes qui allaient bientôt céder, mes poumons s'enflammer.

Le stade. Il était vide. Il faisait noir. Il était sombre. Cette fois-ci, mon cœur battant trop fort contre ma cage thoracique, je laissai peu à peu la fatigue m'étreindre de ses bras. J'étais triste. Je ne trouverais jamais son ami dans un endroit aussi grand, je ne parle pas du stade.

Ma respiration devient saccadé et sifflante. J'allais m'endormir, assise au même endroit qu'avec Sarah. Non ! Ce n'était pas le moment ! Je me relevai. J'allais utiliser le peu d'énergie qui me restait.

Où pouvait-il être ? Je marchai mollement, rebroussant chemin, cherchant en vain une quelconque idée.

Voyons... Il y avait le dortoir, la grande salle circulaire au plafond si haut, le stade, les toilettes, la petite pièce et, et ? Le bar.

Non, ce n'était pas possible. Non, il ne pouvait pas se retrouver là-bas. Non, il n'y avait aucune chance.

Je ne courus pas. Je ne voulais pas me faire d'espoir. Avec tout ce temps écoulé, il était mort.

J'avais la tête basse. Sans aucuns doutes, je ferais des mauvais rêves cette nuit.

###############

Ça y est. Je voyais l'entrée. Cette lumière bleuâtre éclairer pièce ressemblant à un plateau d'échec. J'entendais l'animation qu'il y avait. S'il n'était pas là, j'abandonnerais mes recherches, rentrerais bredouille vers Tim.

Cela était bête ! Pourquoi serait-il avec des gens faisant musette ? Mais l'espoir, le peu qu'il vous reste vous mène à vérifier chaque recoin non fouillé. C'est comme quand on cherche un objet perdu, on le recherche dans tous les endroits, même aux plus improbable.

Je rentrai dans la pièce. Un groupe de musiciens jouaient sur une plateforme avec des écrans tactiles sur le sol. Les tables étaient rangées. Il ne restait plus que les bancs pour s'asseoir et le bar. Un homme musclé empoigna deux ivrognes pour les jeter dehors. Je dus me reculer pour ne pas m'y percuter.

Ils étaient nombreux dans cette salle. Tous avaient plus que 17 ans bien évidemment. Je ne voulais pas rester plus longtemps dans cette joyeuse ambiance. Cela devenait écœurant. Ils se foutaient vraiment de ce qu'il se passait !

Je passai ma main sur mon front. J'étais désespérée, exaspérée. Finalement, peut-être que j'aurais aussi voulu être malade. Au moins, je serais tranquille.

###############

Je m'étais perdue. Je n'avais pas regardé ou j'avais posé mes pieds. Il fallait que ça m'arrive. Et bien tant pis.

Je marchais tout droit. Quand je n'avais pas le choix de tourner, je faisais confiance au hasard. J'étais fatigué. Déjà, mes paupières lourdes se refermaient sans que mon cerveau ne le commande.

Maintenant, on aurait dit une morte vivante qui marchait.

« Besoin d'aide peut-être ? » Cette voix particulièrement aigu me tira de ce « sommeil » artificielle.

Levant la tête, ma vue brouiller, je voyais des cheveux rouges vifs ou le bleu des néons s'y reflétait.

« -Continu dans cette direction puis tourne à gauche. Tu retrouveras Le Centre du Milieu.

-Hein ? C'est quoi ça ?

-Tu verras bien. » Je ne me fatiguai pas à parler plus. Ils m'énervaient tous à nous répondre par énigme. Je suivis ses indications et j'atterrissais à la sale aux portes en hauteur, la salle au plafond si haut.

Mes jambes en compote de pomme, je n'allais pas tenir longtemps. Je voyais trop mal. Je caressai alors les parois de pierre pour me guider.

A quelques mètres de la première issue, je trébuchai et m'étalai lamentablement au sol. Je ne me relevais pas. Je m'endormis, morte de fatigue, les bras devant moi.

En plein milieu de la nuit. Je me réveillai. Il n'y avait plus aucune lumière. Je me demandai où j'étais, pourquoi je n'étais pas dans mon lit.

La pierre froide fit resurgir mes souvenirs. Je me mis à quatre pattes en recherchant mon orientation.

J'eu un mouvement de recul, j'avais touché un truc de mou. Je crus que c'était une bête. Je suis bête, je sais.

Prudemment, je retouchai ce truc. Je découvris enfin qu'il s'agissait d'une personne. Son souffle était à peine perceptible. Était-ce un alcoolique qui cuvait son vin ? Non, mon flair n'est pas très développer mais je sais reconnaître l'odeur d'alcool tout de même.

Il n'y avait qu'une possibilité selon moi, cela devait être l'un de mes camarades. Si c'est le cas, qui donc ? Pourquoi ne sentait-il pas le vomit ?

Je le secouais. Aucun mouvement. Une nouvelle fois. Rien. Mais zut alors ! « Hep ! lui ai-je souffler à l'oreille» Toujours rien. Je le fis rouler, trop maladroite, j'étais sous lui maintenant. Quelle position ridicule ! Je ne sais pas comment je m'y étais prise mais vraiment.

Je le repoussai. J'entendis sa tête se cogner. Oups. Il allait forcément se réveiller ce camarade, fille ou garçon.

« Que m'est-il arrivé ? » Je ne bougeai pas. J'entendis un frottement, il devait s'asseoir. Je deviens rouge. Il s'agissais d'un garçon. Heureusement, il faisait noir. Il ne pouvait pas me voir.

« Ah... C'est vrai. Pas de symptômes de maladie. L'homme. Le chloroforme. Ses paroles ? Si personne ne trouve un moyen de te réveiller, tu seras mort demain matin, fusiller par ... Je me suis endormie. »

Je restais figée. Peut-être me transformais-je en granit. Personne n'avait-t-il donc vu que je ne possédais aucuns symptômes moi aussi ? Je ne comprenais pas.

« Qui m'a réveillé ? » Je reculai. Je n'osais pas parler. J'étais muette.

« J'ai entendu vos pas. Je ne répéterais pas ma question. »

Qu'est-ce que je faisais ? Il risquerait de me dire que je ne suis pas malade et que j'avais été privilégié car je n'avais pas eu le même sort que lui.

« -S'il vous plaît. Dites qui vous êtes... Vous m'avez sauvé la vie !

-Vous m'en voudriez si je ne suis pas malade ? dis-je d'une voix assez grave qui n'était pas la mienne.

-Pourquoi vous en vouloir.

-Vous êtes qui ? Dites le moi d'abord et je vous le dirai après.

-Si vous y tenez. ... Je suis Hans.

-Ce n'est pas possible !

-Si pourquoi ?

-Non, rien. Je suis Leïl. Et je repris ma voix normale.»

On ne rentrerait pas au dortoir. Il faisait trop noir.

Il faisait froid. Je tremblais, lui aussi. On se blottit alors l'un contre l'autre pour se réchauffer.

Et il me chuchota : « Que tu le saches tout de suite, je n'aime pas les filles » Tant mieux, je n'aime personne.

#3 01 Jul, 2016 08:00:16

Etoile Sombre
Chapitre 11: Traitre

Le froid parcourait tranquillement mon corps accompagné de son fidèle ami, le frisson. Sortant d'un rêve sans couleur, je repris peu à peu mes esprits, récupérant les souvenirs de la veille. Puis, je me décidai enfin d'ouvrir les yeux pour voir la lumière bleuâtre qui filtrait timidement mes paupières.

Mon visage fut face à celui de Hans. Un fin sourire aux lèvres.

« Lève-toi. Nous devons rentrer au dortoir avant que commence notre prochaine épreuve. »

Cette fois-ci, je voyais nettement. Ma fatigue s'était envolée, ses ailes l'ayant poussé à décoller de mon être.

Il n'avait plus prêté un regard vers moi. Je n'osais pas lui parler. Il me semblait bien mystérieux. Sans hésiter, il tournait ici et là comme il le fallait. Je pris peu à peu mes distances. Il ne ralentit pas. Il ne m'attendit pas.

###############

Voici depuis quelques minutes que je l'avais perdu de vue. Je me demandais alors pourquoi il avait pris la peine de m'attendre à mon réveil. Dans un sens, c'était mon choix de m'être laissée devancer.

Peu après, je rentrais dans notre dortoir. Il faisait encore noir. Chacun avait des respirations plus tôt calme par rapport à hier. Cela me rassura un petit peu. J'étais poussé à aller vers Lize mais ma conscience réussit à me retenir.

Je me dirigeai donc avec prudence, évitant de faire le moindre bruit, vers mon lit. Il faut dire que je n'eus vraiment pas de chance. Voici que la lumière verte s'allumait avant que je n'arrive à mon point de destination. Puis cette voix automatique qui venait de nulle part.

J'avais le choix de rester planter là ou regagner tout de même mon lit. Je choisis la solution deux. Grimpant les échelons menant à mon lieu de couchage, j'observais mes camardes sortir de leur sommeil.

Changement d'avis, demi-tour, je redescendis. Puisque c'est le moment de se réveiller, j'irai voir ma meilleure amie, ma fidèle amie.

Elle avait perdu son teint pâle pour le remplacer par un autre plus rosée. J'avais alors la certitude qu'elle allait mieux.

Elle s'assit sur son lit. « On doit se dépêcher. Un nouveau jour nous attend. D'ailleurs, je suis étonné que tu sois déjà habillé. » J'allais lui répondre. Je n'en eus pas le temps.

« Normal. Elle n'était pas là cette nuit. C'est une traitre quand vous le comprendriez. Ne traine pas avec les traites ! (insistance sur le dernier mot) » Elle aussi, elle allait mieux apparemment.

« -Sabri'. Je ne suis pas une traite. Lui dis-je d'un ton ferme.

-Ne m'appelle plus jamais Sabri', je ne suis pas ta cop' ! Je suis Sabrina.

-Ravis de te connaître. Ne me parle plus maintenant. Je ne parle pas à des gens idiots.

-Tu as surement raison. Je ne parle pas avec les traites.

-Mais voyons Leïl ? Quel est cette histoire ? me questionna Lyze. Ce fut bien évidemment Sabrina qui répondit :

-Laisse-moi t'expliquer. Tout le monde a été malade sauf elle. Simple fruit du hasard ?

-Ne l'écoute pas ! »

Surtout, que Lyze ne commençait pas à penser comme l'autre. Je ne supporterais pas. Sabrina continua tout de même son discourt. Je me bouchais les oreilles. Elle parlait maintenant dans le vide. A moins que les mures se donnaient tout de même la peine de l'écouter.

« Sabrina ! T'ai soulante à la fin ! Tu ne peux pas te taire ! On sort d'une putain de nuit et toi, tu trouves quand même le moyen de nous fatiguer. » Il ne fallait pas s'étonner, ce fut Sabrar qui lui fit la remarque. Peut-être que seul lui était capable de l'arrêter. Il faudrait vérifier cette hypothèse.

« J'espère que vous êtes près. » Buse. Cette femme au corps de taureau. Je remarquais enfin que tous les adultes qui s'occupaient de nous donc, elle, Merle, Vipère, Envole et bien, qu'ils étaient tous habillés de noir.

« Nous partons. » J'interprétai par là qu'on devait maintenant la suivre.

###############

On prenait un chemin plus humide que les autres. Un chemin que la moisissure avait choisis comme empire. En toute évidence, il n'était pas entretenu.

Ce chemin, il descendait toujours et toujours plus bas que j'eus peur qu'il nous mène dans les plus profondes entrailles de la terre, au milieu d'un lac de magma.

Oui. En fait, je me demandais où il nous menait.

Mon ventre gargouilla, il me rappelait la faim qui me démangeait l'intérieur. Je m'imaginais, là, au milieu des champs, où mon ventre faisait de même en plus léger. Alors, je sentais la bonne odeur de poulet grillé refroidi et de sandwichs parfumer l'air.

C'était maman qui arrivait avec le piquenique.

Cette odeur alléchante, je la sentais dans cette endroit, à des mètres sous terre sauf que je ne pouvais pas allé vers elle.

Comment aurais-je pu ? Ah! Mon ancienne vie tranquille me manquait.

###############

Nous voici dans une immense sale. Son font est éloigné. La lumière n'y est plus bleue mais donne l'impression que c'est celle de l'extérieur. Celle-ci est plus agréable, il manque l'air frai qui vient nous désaltérer nos poumons.

« Nous ne sommes que huit. C'est tellement peu. » Lyze. Je ne savais pas comment elle faisait mais elle arrivait toujours à m'interrompre pendant mon observation du nouveau milieu où nous nous trouvons. C'était la deuxième fois.

Mais elle a raison huit, c'est trop peu. Bien trop peu. Les épreuves précédentes nous ont quasiment tous éliminés. Dont Linne...

« Rapprochez-vous. Voyez-vous cette ligne rouge ? Il ne faut pas la dépasser. Elle sera le pas de tir. » J'ai tout de suite compris de quoi il parlait. Avant que je mette les pieds ici, je faisais du tir à l'arc. Un sport compliqué où le point le plus fort que nous devons développer est la concentration.

A partir du moment que nous le comprenons pas, il est impossible de mettre une flèche au centre de la cible mis à part avec de la pure chance. Il faut vraiment avoir beaucoup de chance pour que cela arrive souvent.

Maintenant que j'étais derrière cette ligne de sang comme je l'appelle aujourd'hui, je voyais mieux ce qu'il y avait au fond de cette pièce. Enfin, je dis ça mais ce n'était qu'un long rideau nous cachant peut-être des cibles. Peut-être ? J'en étais quasiment certaine.

Les voici, tous les quatre réunis. Je parles de ceux qui nous font passé ces épreuves que je n'aurais jamais voulu passer. Ils s'étaient mis en ligne, derrière la ligne.

Merle chuchota quelque chose à Envole et Buse, les deux femmes. Puis il fit un pas vers nous.

« A chacun a été assigné un nombre tiré au sort. Vous allez vous placer sur la croix numéroté par votre numéro. Comme vous avez dû le remarquer, vous êtes dans la salle de tire. »

Vipère nous mit en ligne droite. Merle se dirigea vers nous et un par un, il nous donna notre numéro. J'étais le deux. Personne n'était le un. Lyze était le neuf.

Je me plaça à la croix qui m'était assigné. Ma meilleure amie était alors placée à l'opposé de l'endroit où j'étais. Encore une fois, elle ne sera pas à mes côtés pour supporter l'épreuve.

Je me harcelais alors de questions et d'hypothèse. En fait, je me demandais continuellement quelle épreuve nous attendait. Laquelle ?

Buse et Envole se trouvaient aux deux coins du rideau. Tout le monde attendait que quelque chose se produise. Vipère s'était éclipsé.

Merle était allé chercher quelque chose et revient avec coffre. Il l'ouvrit et saisis un revolver à l'intérieur. D'une main que je retenais de trembler, je le pris à mon tour.

Je n'avais jamais touché à cette arme. Ce fut la première fois. Pendant que je l'observais. Il en distribua une à chacun.

La dernière arme fut donc à Lyze.

La large porte s'ouvrit. Oui car cette salle possédait une porte, une porte forgée de fer.

Nos tête se tournèrent vers elle. Dosse. Il avait sans aucun doute échappée à l'épreuve précédente, il n'échapperait pas à celle-là.

Il marchait résolument vers ma direction. Mais il n'allait pas vers moi. Non mais à la croix une, à ma gauche.

Chapitre 12: Entraine-toi!

Merle était là. Une cible. La cible. Sa cible avait été postée devant lui. Une cible pas comme les autres, une cible humaine.

Il voulait nous montrer l'exemple. Nous allions faire la même chose. Voici l'épreuve du jour. L'épreuve qui nous qualifie de criminel pour de bon. Où il n'y aura pas de retour en arrière.

On voyait tous Merle dans ses moindres détails, on voyait tous la femme ficelé à une planche de bois.

Je n'ai jamais aimé les films d'horreur. Et là, j'aurais pu m'y être. Je voulais que ce soit une mauvaise blague, que Merle ne fasse pas ce geste, que ce soit des balles à blanc.

« Regardez-bien comment on fait, vous n'aurez que la matinée pour vous entraîner et tirerez à 15 m de votre cible. Tout d'abord on écarte les jambes pour acquérir une stabilité. On est le plus droit possible et reste détendu. Vous levez l'arme au centre de votre cible devant vous, les bras et les jambes un fléchie pour avoir plus de souplesse. Ensuite, une fois que vous vous sentez près, vous appuyer sur la gâchette. Attention. La première fois, le coup est assez violant et vous avez tendance à vous reculer. »

En même temps que ses paroles, il s'était mis en position. Je m'obligeais à bien regarder. Cela pourrait mettre utile un jour.

Ensuite, il leva son révolver et le pointa sur la femme.

J'entendis son chuchotement : « Je t'avais prévenu. » Il la connaissait donc.

La femme lui répondit entre ses dents : « On ne tue pas plus faible que sois »

Dans ce silence, je pense que nous les avions tous entendu. Je me raidissais. On ne tue pas plus faible que sois.

Le coup parti. La femme ne bougeait pas d'un millimètre et ses yeux restèrent ouverts. La balle était rapide et sifflait silencieusement l'air pour se figer sur elle.

C'était fini. Sa tête retomba sur sa poitrine. Elle ressemblait maintenant à une poupée de tissus.

Merle fit un signe de la main et Vipère la retira de la salle en la trainant derrière lui.

Envole et Buse tirèrent alors le grand rideau. Je fus soulagée quand je m'aperçus que c'était bien des cibles de paille qui furent derrière.

« Maintenant. Entrainez-vous. Ensuite, ça sera à votre tour. » Mouais. Je n'étais pas pressé. Retirez la vie, comme ça, comme si c'était un objet qu'on jetait, vraiment, je ne trouvais pas ça formidable.

J'admirais le courage de cette femme. Je ne la connais pas. Pourtant, j'aurais voulu qu'elle revienne de ses cendres.

Aucune goutte de sang n'avait coulé d'elle. J'eu alors un espoir qui devient réalité. J'avais la certitude que tout ça n'était que du théâtre et qu'elle était simplement endormie. Cette hypothèse me remonta le moral.

Je me disais qu'on ne pouvait pas être aussi horrible tuer ainsi les gens. Je me disais qu'on voulait juste qu'on sache bien tiré et visé. Tester pour voir jusqu'au on était capable d'aller.

Ma conscience me disait pourtant : Et la première épreuve ? La deuxième ? Il y a bien eu des morts ? Je ne voulais pas savoir. On ne pouvait pas être si horrible.

Dosse tira le premier, s'entrainant du bras gauche. Pendant que tous restaient la bouche grande ouverte dont moi, lui ne semblait pas en être troublé. Il faisait comme si de rien ne s'était passé. Je me demandais même si il était vraiment présent à ce moment

J'avais pourtant cru lors de ma visite avoir vu en lui être aussi normal que moi, quelqu'un d'innocent. Non, il ne changerait pas.

Je m'étonnais tout de même que son infirmité le laissait mettre une balle se planter sur le côté de la cible.

Personne ne put faire mieux en un premier tir.

Je me reconcentrai sur moi. Plaçai mes jambes pour requérir une stabilité. Je levai mes bras, tenant mon arme devant moi.

Ça y est. J'appuyai sur la gâchette. Le coup fut tellement brusque que je me reculai et la balle se figeait dans le mur.

Dosse lui, arrivait de plus en plus au centre de la cible et qu'avec sa main gauche. Je ne pus m'empêcher de l'admirer quelques instants. Comment faisait-il ? Il n'avait pas reçu d'explication de plus que les autres.

Justement, je me tournais vers les autres pour vérifier que ce n'était tout simplement pas moi qui étais une naze de première catégorie.

J'avais bien raison, personne n'avait encore touché la cible.

J'aurais bien voulu allez voir Tim pour savoir l'heure. Le temps me paraissait long. Je n'avais pas envie de m'entraîner. J'aurais voulu paresser devant mon petit déjeuner au mieux d'être ici. Ces épreuves étaient-elles vraiment nécessaire ?

Finalement, je me résolu à réessayer et réessayer de toucher la cible

Au bout d'un énième tir je réussis et à la fin, j'atteignais son centre. Ce fut un exploit. Cela me remplissait de joie.

####################

On nous avait emmenés dans une salle essentiellement peint de noir. Elle était énorme et remplit de monde. Des personnes discutaient un peu partout, attablé à de longues tables blanches. Ils mangeaient de différents repas que d'autres leur servaient.

Buse nous désigna une table libre. « Asseyez-vous là. Je vais vous commandez un repas. Bienvenu à la resto-cantine ! »

Je m'assis en face de Lyze. Tim à côté d'elle et encore à côté de lui, Hans. La place libre près de moi fut bientôt prise par Sabrina. Merde. Elle allait me faire chier.

Une petite fille de l'âge de 8 ans portant deux plateaux pesant peut-être plus qu'elle, se dirigea vers nous. Je ne comprenais pas. A son âge, je n'avais jamais mis les pieds ici, encore moins servis des plats à une table d'inconnue. Je n'avais pas été non plus été aussi maigre.

« Ce n'est pas trop lourd ? lui ai-je demandé» Elle avait posé les plateaux et en guise de réponse elle s'enfuit. Je remarquai alors ses petits pieds nus et sales.

« Depuis quand t'intéresses-tu aux autres ? » Sabrina. Toujours avec son ton agressif. Je préférais ne pas lui répondre. Je n'avais pas envie de m'embêter avec elle.

Elle n'allait pas en rester là. Oh que non ! Je me retenus de pousser un cri. Elle me pinçait de plus en plus fort la cuisse de ses ongles longs et vernis. Je n'en eus plus que mare. Je terminais en vitesse mon assiette et partis aussitôt sans un mot. Je ne pouvais plus la supporter

Quelqu'un se leva à ma suite. Je ne fis pas l'effort de regarder qui il était.

« Stop. » On me retenu et m'empêcha par la suite de faire un pas de plus. Je me retournai et découvrit Sabrar.

« -Comment ça stop ! Retourne avec ton amie chérie et fous moi la paix !

-Viens.

-Non. Je n'ai pas à te suivre !» Je me dégageais de ses mains et courut vers le dortoir.

Que voulait-il me dire ? Je n'en avais rien à faire. Si c'était pour qu'excusez cette peste de Sabrina, ça ne servait strictement à rien !

Je rejoignis donc mon dortoir, vide. Assis sur mon lit. Je soupirai. Si j'avais mangé ce petit dèj' hier, je n'aurais pas eu de problème avec Sabrina. Je sentais que bientôt, Dosse se rajouterait à ses brimades et d'autre encore. Peut-être que je prends male les choses, que ce n'est rien mais pour moi, c'était déjà trop.

J'ai toujours voulu vivre heureuse. Est-ce impossible ?

####################

« J'étais sûr de te retrouver là. C'est l'heure de commencer la troisième épreuve principale. » Merle. Est-ce un criminel ?

Chapitre 13: La dernière épreuve

Me revoici dans cette salle. Mon cœur tambourinait dans sa cage. J'avais de nouveau ce révolver entre mes mains.

Pitié. Pitié. Qu'on ai une cible normale ! Il me restait un peu d'espoir. Et si c'était réellement une personne sur qui on devrait tirer ? On ne pouvait pas nous faire ça.

J'ai bien vu qu'il n'y avait pas eu de sang quand Merle avait tiré sur la femme. Il l'a juste endormie. Je me raccrochais de toutes mes forces à cette pensée sans penser à rien d'autre.

On était tous prêts. Un petit coup d'œil vers Lyze. Elle semblait calme. Un petit coup d'œil à ma gauche. Dosse souriait. Il ne devrait pas. Mais il est comme ça. Pratiquer le culte du mal est un plaisir pour lui.

Je commençais à trembler de nervosité. Je me sentais soudainement étouffé. Je n'allais plus tenir longtemps. J'allais bientôt lâcher ma consolation: Je ne vais tuer personne. Je ne vais faire qu'endormir une personne. Ce n'est pas la même chose

Tel dans un spectacle, le rideau s'ouvrit. J'étais dans le mauvais rôle et il n'y avait pas que moi. Dosse le jouait particulièrement bien.

Comme dans toutes les histoires, il y a les "gentils" et les "méchants". Je vous laisse deviner dans quel côté j'étais.

Dans cette pièce de théâtre, tous les acteurs étaient du même âge, mis à part les quatre dont je ne répéterais pas leurs noms.

D'ailleurs, je me trompe. Nous n'étions pas dans une pièce de théâtre, ni encore dans un filme.

Il faut le voir, cela s'est réellement passé tout comme la deuxième guerre mondiale qu'on essaye en vain, de m'inculper que les nazis faisaient une bonne œuvre.

D'ailleurs, son œuvre, nous l'avons terminer puisque je n'ai jamais connu de juif.

« Voici vos cibles. N'est-ce pas un honneur d'en avoir de comme ça ? De toute fraîche en plus ! »

Qu'est-ce que c'était marrant! Haha! Non, ce n'était loin d'être marrant.

Je n'avais pas n'importe qui devant moi. C'était elle. Elle. Celle qui avait sauvé la vie à Lyze. Elle qui m'avait présenté toute souriante le stade. Je ne pouvais pas la tuer. Mon arme est chargée à blanc. Elle ne va pas mourir. C'est un test. Dosse n'est pas mort.

Elle n'avait pas été attaché comme la victime de Merle. Non. Elle avait été cloué à une planche. Cela me rappelait les romains. Ils clouaient les criminelles à une croix. Mais elle, ce n'était pas une criminel!

« Qu'attendez-vous donc ? Vous avez 3 balles à votre disposition. N'est-ce pas assez ? » Envole, je ne t'aurais jamais cru ainsi. Je pensais que tu étais quelqu'un de sensible, qui ne nous embêterais pas avec des paroles insultante et cruel. Je croyais que tu ne disais rien car, intérieurement, tu étais contre ce fonctionnement.

Envole. Tu ne mérites pas ton nom. Tu n'es pas synonyme de liberté mais de son contraire.

Comment puis-je être si sotte? Me faire facilement prendre par les apparences? Je ne faisais pas attention à elle à cause de son air doux et ses paroles, qui n'avaient jamais été jusque-là provocatrices.

Si je tire, elle ne mourra pas. Ces balles ne fait qu'endormir la personne. C'est un test.

Je levai la pointe de mon révolver vers elle. Je croisai son regard. Il n'y avait aucune peur, aucun sentiment. On aurait qu'elle ne me reconnaissait même pas. Pourtant, elle m'avait aidé, elle m'avait même trouvé bizarre. Elle doit bien se souvenir de moi!

Ses yeux s'écarquillent. « Les autres ont déjà commencé à tirer. Je te conseille de pas tarder à tirer à ton tour. Sinon, tu risquerais de descendre dans le classement.  Elle serait très déçue. Ne la déçois pas. »

Je reconnus la voix de Merle. De qui parlait-il donc ? Surement pas de Sarah. De toute façon, je ne suis pas là pour lui plaire qui qu'elle soit.

De nouveau, je me centralisai sur Sarah. Elle était redevenue sans émotions. Elle me faisait peur. Voici que j'avais une mort-vivante devant moi. Il ne manquait plus que l'apparence.

Que lui avait-on fait? Rien. Elle n'était pas la seule à être cloué à une planche. Cela, vous l'aviez devinez. Mais je voyais de la peur, des émotions sur eux tandis qu'elle...

Merle avait raison. Je ne pouvais pas rester planté là à la regarder. Je devais me décider.

On l'endort juste. Cela ne fait rien. J'ai juste à tirer. Ce serait dommage de rater les épreuves juste pour  cela. Est-ce que les médecins ont peur d'endormir les patients? Non. En l'endormant, Sarah ne sentira plus les douleurs que cela doit lui faire en sentant ces énormes clous transpercer ses fines mains.

Je fis retomber mes bras là où est leur principale place. A force de les garder devant moi, ils s'étaient mis à trembler énormément. Je les repositionnai devant moi. Cela ne changea strictement rien. J'essayais en vain d'éviter mes tremblements qui se prolongeaient dans mes bras.

Mon cerveau s'étant réchauffé, je pouvais maintenant commencer à me concentrer sur le seul but de viser.

J'étais prête. J'appuyai sur la gâchette. Le coup parti. Mes yeux se fermèrent. J'avais peur du résultat.

Je ne pouvais m'empêcher d'imaginer une énorme plait d'où du sang coulerait abondamment.

Mes pupilles revirent la lumière.

La balle l'avait atteinte à droite de sa poitrine. Sa tête y retomba lourdement. Ses yeux fixant le sol.

Elle respirait faiblement. Elle dormait. Mes lèvres formèrent un sourire sur le visage. J'avais réussi. J'avais raison! Il suffisait juste de l'endormir! Le soulagement m'apaisa et décontracta chacun de mes muscles.

D'un regard demi-circulaire, je regardai autour de moi. Du sang.

Mes yeux revinrent vers Sarah. Elle était maintenant en train d'agoniser ! Elle crachait du sang! Elle tremblait! Elle suait! Ses yeux tournaient dans leurs orbites. Elle criait de douleur. Elle essayait de se débattre contre un mal invisible.

Non! Je n'avais pas pu! C'est bien moi qui avait tiré sur elle. J'étais coupable. Je m'étais menti à moi-même. Je m'étais dit qu'on ne pouvait pas être aussi horrible. Les voilà! Les voilà les effroyables conséquence de mon erreur! Elle coutait la vie d'une personne.

Je voulus détourner les yeux. Je voulus me réveiller de ce cauchemar. Me tirer de cette réalité.

Mes camarades étaient tout aussi secoué que moi. Traumatisé. On pouvait utiliser ce mot. Traumatisé car nous sommes coupables. Traumatisé. Un mot qui correspond tout à fait qui aura un impact sur nos vies.

Où poser les yeux ? Où trouver une petite touche claire du tableau, un petit point de lumière?

Nul part. C'était un tableau sombre et ténébreux. Un tableau qu'aucun peintre n'a encore peint.

J'entendis un objet choir sur le sol. Dosse avait lâché son arme. Il ne souriait plus. Sa tête fit une rotation jusqu'à ce que son visage soit en face du mien.  Un visage à deux faces qui se battaient pour laquelle se montrerait. La dureté et la tristesse. « Regarde. »

Linne. Linne était la victime de dosse.

Linne, notre amie. Je me souviens de son sourire jovial. C'est avec Linne que je faisais du shopping, moi qui n'aime pas en faire.  A mes anniversaires, c'était Linne qui me préparait le gâteau en compagnie de sa mère. Et puis, avec elle, Lyze et Dosse, nous faisions des formidables bêtises.

Mais surtout, tous les bons souvenirs, nous les avions passé avec Linne.

On était monté la première fois sur un cheval avec Linne.

On montait aux arbres avec Linne.

On se perdait dans les prés avec Linne.

On allait dans les champs des vaches avec Linne.

On se roulait dans la boues avec Linne.

Je ne citerais pas plus de souvenirs passé avec elle.

Dosse, comment as-tu pu? Comment as-tu pu!

Je n'avais pas attendu Linne le premier jour, quand nous cheminions vers la grande salle circulaire. Je ne lui avais pas dit au revoir.

Moi aussi, je suis une raté. Je ne l'ai même pas dit au revoir. Elle nous a quitté en me voyant tiré sur une autre.

Voici deux personnes à qui je tenais que je perdais le même jour. Je restais muette. J'étais un grain de sable impuissant dans une vague. Une gerbe de blé battu par le vent.

Je ne comprenais pas comme Linne s'était retrouvé là. C'était incompréhensible.

Linne... Sarah...

Des applaudissements. Les quatre, ils applaudissaient. Ils applaudissaient notre abominable travail. On entendait plus que leurs applaudissement et les cris des mourants.

« Vous pouvez partir maintenant. » Cette parole fut muette à mon oreille. Je m'étais assise. La tête baissée. Une mèche de cheveux cachant mes yeux se chargeant de larmes.

Ainsi c'était ça les épreuves! Perdre les gens qu'on aime en les tuant nous-même! Ainsi c'était ça!

Une vilaine odeur envahit la salle. Celle de la mort. Je la voyais. Je voyais son sourire et sa satisfaction. Ce corbeau posé sur sa fauche. Je sentais son horrible odeur de soufre. Et derrière elle, ceux à qui on avait délibérément enlevé la vie.

Ce fut mon premier crime.

« Si tu en as envie, on peut prendre le corps de ton amie. On l'enterrera ensemble. » Je me levais. Il n'y avait plus personne à part nous deux : moi et Buse.

Pourquoi me proposait-elle cela? N'était-ce pas un piège?

On se dirigea vers le corps sans vie de Linne. Et on l'allongea, elle et la planche. Buse me tendit une pince. Avec dégoût, j'enlevai le premier clou qui fixait la main de mon amie à son support. Sa main ensanglanté dont le sang commençait à sécher. Finalement, Buse termina le travail.

« -Normalement, on jette les corps sur un tas puis on les brûle au bout d'une semaine. Je me disais que tu préfèrerais l'enterrer.

-Et Sarah ?

-On ne peut pas prendre trop de risque non plus. »

Je pris les pieds de Linne et Buse,  la pris sous les aisselles. Dans un seul mouvement on la souleva.

On commença alors notre ascension dans un étroit passage.

#############

Je restai un moment éblouie par la lumière du jour. Nous avions débouché sur un énorme champ. A ma droite, je vus ce tas dont Buse avait parlé. Il était plus grand que moi et les mouches se faisaient un plaisir de tournoyer autour.

Je fus dégoûté. « Ne regarde pas. Me conseilla gentiment Buse»

A l'autre bout du champ, on rejoignit le cimetière. On posa le corps.

«Jone va nous rejoindre avec une bière. Ensuite, on l'enterrera. Nous allons devoir nous dépêcher. Il ne faudrait en aucun cas qu'on ne découvre nos absence. »

Elle avait tout prévue, tout préparer. Pourquoi faisait-elle autant pour moi? Pourquoi?

Chapitre 14 Soutien

On s'était assis, l'une à côté de l'autre et on avait attendu. Rien de plus triste que le silence.

Je me retenais de pleurer, le regard poser sur le corps meurtri d'une amie qui m'était chère.

« -Leïl. Arrête de la regarder. Cela te fera toujours plus souffrir. Pleurs. Je sais que tu en as besoin. C'est un sentiment que tous avons. Et si nous le possédons, c'est qu'on en a besoin. Il sert à nous consoler.

-Buse, pourquoi dis-tu ça ? N'es-tu pas du côté de Merle et les autres ?

Elle me rapprocha contre elle. Je ne pus m'empêcher, mes glandes des larmes lâchèrent.

-Tu peux m'appeler par mon prénom. Noure. Vois-tu ? Il ne s'agit plus de côté. Il faut que tu comprennes une chose Leïl, on est tous passé par ce passage.

-Je ne pense pas qu'on sera tous obligé de suivre les épreuves de nos cadets un jour...

-Si je me suis engagé pour vous suivre pendant les épreuves, c'est parce que j'y ai particulièrement souffert. Je croyais que j'allais pouvoir vous aider. Mais je suis impuissante.

-Tu n'es pas impuissante ! Tu aurais pu éviter d'applaudir par exemple !

-Ce n'est pas ce que tu crois. Il va falloir que je t'explique.

-Expliquez quoi ? Il n'y a rien a expliqué !

-Si. Il faut que tu saches à quoi servent les épreuves. Elles servent à vous détruire de l'intérieur. Comprends-tu ce que cela veut-dire ?

-Non.

-Le seul brin de gentillesse que peut posséder est détruit. Comme cela, personne n'ira contre le gouvernement mis en place. En blessant les gens, on les rend faible et violant. S'ils se rebellent, il suffit de leur rappeler leur crime pour les remettre à leur place. En les rendant violant, on peut utiliser leur violence pour descendre une personne gênante qui n'aurait pas raté l'épreuve.

- ...

-Leïl. Je sais que tu ne voulais pas tuer. Aucun de tes camarades n'a voulu tuer.

-Mais je l'ai tué !

-Oui mais tu ne savais pas ce qu'il se passerait après ton tir. Ce n'est pas toi de ton libre arbitre qui a vraiment décidé de la tuer. Non. Les vrais criminels, ce sont ceux qui t'ont fourni les balles. C'est-à-dire le gouvernement. J'ai un espoir en toi car tu es sa fille. Ne te focalise pas sur ton crime. Les épreuves sont terminées maintenant. Vous serez bien traité. »

Elle s'était arrêtée là.

Je le regrettais. Ma soif d'en savoir plus n'était pas étanchée. Des questions fourmillaient sur ma langue. Je n'avais pas tous saisi. Je savais qu'elle en savait plus. Je ne savais pas si elle en voulait en dire plus. Elle s'était interrompue parce que Jone était arrivé.

Ensemble, on enterra Leïl dans un silence cérémonial.

Chapitre 15: L'opposé

Merle. Je ne voulais plus le regarder. Il nous menait dans des couloirs pour s'arrêter devant une porte.

« Il va falloir enregistrer vos empreintes digitales. Passez votre doigt comme ceci. » En parlant, il passa son doigt devant le capteur d'empreinte et appuya sur différentes touches.

J'enregistrais en dernière les miennes. Il repassa son doigt devant le capteur et la porte s'ouvrit.

« Voici votre nouveau lieu de couchage. »

Ce dortoir différait complètement de l'ancien. Il sentait le propre. Quatre lits à notre droite et à notre gauche étaient collés contre le mur. Des lampes de chevet étaient suspendues au-dessus. Elles pouvaient facilement être déplacées, coulissant sur le mur.

Le plafond possédait un atlas de l'univers en 3 dimensions. J'aimais bien. Cela nous mettais en lien avec le ciel.

Sous nos lits nous pouvions tirer des longs tiroirs. J'ouvris avec curiosité les miens où j'y trouvai des vêtements sentant l'eau de javel.

Des vêtements de fille dans le premier et ceux de garçons dans le deuxième.

Du plancher de bois caressait tendrement nos pieds. Ce changement d'environnement était presque déroutant.

« Leïl ! Viens voir ! M'appela Lyze» ce n'était pas croyable. Voici que je découvrais devant moi une grande aquascine. Mélange de piscine et de douche.

A l'extrémité de celle-ci, je voyais des bulles d'un jacuzzi crépiter. Et sur chaque bord, des fontaines d'eau aux différents jets lumineux. Ceux-ci étaient conçus pour être manipulé comme une poigne de douche.

Puis là, à ma droite, de la mousse de champoing pour ressortir avec une bonne odeur. Il y avait aussi de différent niveau plus ou moins profond.

Accroché au plafond, à quatre mètre de haut, des hamacs se balançaient dans le vide, attendant un dormeur.

Deux mètres plus bas, une planche élastique juste au milieu de la piscine pour permettre à un plongeur de faire un magnifique plongeon.

« Génial ! Fabuleux ! » Mais Lyze avait déjà disparu dans des cabines d'habillage pour se mettre en maillot de bain.

Je voulus aussi y aller, manque de chances, les 3 autres cabines étaient indisponibles, d'autres camarades les utilisant déjà.

Je continuai donc mon observation et je ne tardai pas à remarquer de larges tuyaux monter le long des murs. Par ci et par là, nous voyons son intérieur. Celui comportait toutes les couleurs de l'arc en ciel.

Il faut que je vous le dise, ce n'était autre qu'un giga toboggan aboutissant à un autre coin arrondie de la piscine.

Juste à ma droite se trouvait une timide porte. Je ne pus résister bien longtemps à la tentation de voir ce qu'elle cachait derrière.

Et bien ce fut des toilettes ! Des lavabos de pétrole miroitant mon reflet -le pétrole un matériau très recherché et précieux de nos jours- étaient installés en face de moi, à quelque pas de là.

A droite les toilettes de fille et à gauche, des toilettes de garçon. Ne vous inquiétez pas, elles étaient cloisonnées par des murs.

Alors autant en profiter puisque j'avais une petite envie. Luxueuses toilettes que je découvris.

Une cuvette en pétrole et le reste fait de marbre blanc originalisé par des paillettes d'or. Quand je mis en marche la chasse d'eau, celle-ci fut silencieuse. Tant mieux car je n'aimais pas du tout son bruit habituel.

Je ressortis et repris la direction des cabines. Celles-ci étaient bien sûr libres.

La jalousie pris germe en moi. Les autres étaient déjà tous à l'eau.

Je m'enfermai et fis face à mon reflet. Berk ! Je me trouvais répugnante. Mes cheveux étaient gras. Mes ongles sales. Ma peau pelleuse.

Je ne me regardai pas plus longtemps. Cette fille ne pouvait pas être moi. Je saisis une revue accroché au mur. Désolé, toujours cette curiosité m'imprégnait devant un truc nouveau.

Une revue présentant l'histoire des aquascines. Je l'ouvris et lu le début :

« Dans l'ancien temps, nous utilisions des atomes de clore dans les piscines. Nous avions malheureusement remarqué que celui-ci provoquait des allergies, des démangeaisons et pire encore, des concerts si nous y étions fréquemment exposés. [Trop long, je passais directement à la dernière ligne de l'article] A la place, nous avons choisis une méthode plus simple. Nous renouvelons constamment l'eau. »

Je reposais la revue qui n'était finalement pas si intéressante que ça.

Je me déshabillais en vitesse et c'est là que je fus en opposition avec un nouveau problème : où les autres avaient trouvé un maillot de bain ?

Idiote d'idiote que tu es! Tu n'y penses que maintenant ?

Je réfléchissais où en trouver. Le plus simple aurait été de demander à quelqu'un mais ils étaient tous dans la piscine et j'avais la flemme de me rhabiller.

Bon. Bon. Bon.

Je n'avais pas vu que Lyze avait pris un maillot de bain en me montrant l'aquascine.

Alors, où je ne m'étais pas aperçu qu'elle était partie en chercher un ou elle avait découvert un maillot de bain ici !

Et bien je ne sais pas où j'avais les yeux, je les avais surement oubliées dans la poche de ma veste, mais il y avait derrière le miroir un placard. Et dans le placard ce cachait le vilain maillot de bain caché parmi d'autres !

Hop ! Je l'enfilai et s'était parti pour m'amuser. J'avais donc jeté mes problèmes à la déchetterie et je sautai dans l'eau sans savoir à quel température elle était.

De toute façon, il n'y avait aucuns soucis à cela, elle était bonne.

A la brasse, -parce que malgré tous les rêves que j'ai pu faire, je suis encore plus ridicule au crole- je rejoins Lyze dans le jacuzzi.

Quelle sensation agréable ! « Tu en as mis du temps ! me taquina-t-elle » Ma main ne put se retenire de lui propulser de l'eau au visage.

« Hey ! » Et elle m'en renvoya ma réplique.

Un peu fatigué au bout de quelques minutes, on s'arrêta haletantes, profitant des massages que nous procuraient ces bulles d'air.

« -Dis ? On va au toboggan ? lui demandais-je.

-Un toboggan ? Vite on y va ! »

##################

Je n'avais encore jamais vu ça ! Pour accéder en au haut du toboggan, il fallait s'attacher à un tapis roulant qui nous y montait à la vertical.

« -A toi l'honneur Leïl !

-Moi ? T'es sûr ?

-Je te rappelle que j'ai le vertige ! bonne excuse de Lyze

-Bah... Si tu veux.  cédais-je finalement» Je me plaçais, le ventre contre le tapis roulant. La question, c'était comment s'y attacher ?

« -Euh.... Quelqu'un peut m'aider ? dis-je gainé de me trouver si peu débrouillarde.

-Je m'en occupe !»

Je ne voyais pas qui parlait. Je devinais cependant à la voix grave que cela ne pouvait être qu'un garçon.

Je ne bougeai plus d'un poil. On me passa des sangles sous les aisselles, puis sous la poitrine et pour terminer, par les jambes.

Je le voyais maintenant, je voyais celui qui m'était venue en aide. Un garçon à la peau mate, aux yeux marrons. Il avait un fin nez et une fine bouche. Ses cheveux courts étaient en piques d'hérisson et à la couleur de chocolat au lait.

« -Prête ? sa question.

-Prête. ma réponse »

Il appuya sur un bouton et voilà que j'étais hissé vers les hauteurs. Je montais. Je montais. Je voulus voir Lyze et baissai avec difficulté la tête.

Elle devenait de plus en plus petite et cela me tira un sourire. J'étais maintenant arrivé tout en haut du géant.

Le tapis s'arrêtant de sa propre initiative. Je me retrouvais allongé sur le support du toboggan. Je me détachai de tout ce patatrac et le faisait redescendre en bas.

Puis, je me laissai glisser dans le courant d'eau. Youpi ! La vitesse s'accélérait de plus en plus ! Quel régal ! Quel délice ! Un tournant à droite ! Un vertigineux virage toujours à droite !

Et voilà que dans un talentueux « PLOUF », je descendais dans les profondeurs du bassin.

Puis je pataugeai pour remonter vers l'atmosphère. 1. 2. 3 Grandes inspirations pour ravitailler mes muscles en oxygène. 1. 2. 3. Expiration pour virer le toxique dioxyde de carbone.

Après quelque brassé, je rejoignis le groupe qui m'attendais à la sortie.

« -Alors ? M'adressa une jolie blonde aux cheveux légèrement bouclés et surtout longs.

-Extra ! J'attends Lyze et c'est reparti. m'exclamais-je

-Il faudra que tu restes là. On veut être tous réunis. m'inclina la blonde.

-Pourquoi ? demandais-je intriguée.

-Je ne sais pas. » Les autres autour de moi discutaient et je les écoutais d'une oreille discrète.

Lyze ! La voilà ! Un magnifique plongeon qu'elle nous avait fait ! Les jambes dressée vers le haut, les bras écartés comme si elle accueillait quelqu'un.

Et puis ne pas oublier l'énorme « SPLACH » final.

Peu après sa tête réapparue à la surface et elle ne mit pas beaucoup de temps à nous rejoindre.

« Quel beau plongeon tu nous as fait Lyze ! me moquais-je » Elle se plaça à côté de moi en souriant, toute trempée, tout comme moi.

« -Il reste encore quelqu'un ? demanda Sabrina. Elle était là elle ?

-Oui. » Bien sûr, ce n'est en aucun cas moi qui lui avait répondu.

Chapitre 16: Zut!

Sabrina nous avait tous réuni. Je me rendis compte avec stupéfaction qu'aucun n'avait été disqualifié de la dernière épreuve. Nous restions huit. Chacun avait tiré.

Il y avait là qu'une personne que je ne connaissais pas : la blonde. Elle semblait avoir vite été intégrée par Sabrina.

Un truc clochait pourtant : et celui qui nous avait aidé à monter sur le toboggan ?

Le voici justement qu'il se rapprochait de nous.

« -Vous faites ? » Tous nos regards se tournèrent vers lui d'un seul bloc.

Sabrina pris aisément la parole : « -Nous attendions une personne pour être tous réuni et c'est visiblement toi.

-Et bien... Vous m'attendiez ?

-Mais oui ! Parce que je voudrais parler à tous ceux avec qui j'ai passé les épreuves pour resserrer les liens ! Insista Sabrina énerver.

-Désolé de te décevoir mais tu fais erreur. Je n'ai pas passé les épreuves cette année. J'ai un an de plus que vous. De mon côté, je suis venue vous dire que je suis à votre disposition.

-Comprends plus rien. me chuchota Lyze.

-Alors je vous explique. Chaque année, après les épreuves, la direction générale...

-C'est quoi ? Question que je ne sus maîtriser. Elle était partie tout seule.

-Rah la la... Vous verrez plus tard. Donc je disais que chaque année, la direction générale tenait au tout confort de ceux qui ont passé les épreuves. Je cherchais du travail et je me suis présenté pour être à votre service. Vous pouvez me demandez ce que vous voulez comme... Vous voulez que je vous ramène des pizzas ?

Nous nous regardâmes comme pour nous concerté. Pourquoi hésiter ?

-Je crois qu'on est tous d'accord pour manger des pizzas. Dis-je. Je regrettais déjà d'avoir parlé en pensant à une remarque de Dosse ou de Sabrina. C'est seulement que l'idée d'en manger me donnait faim et que je me pourléchais les babines d'avance.

-C'est donc d'accord. A tout' ! » Il nous quitta sans nous laisser de rajouter un mot de plus. Il n'était pas en maillot de bain et je le plaignais. Il devait avoir chaud. En étant hors de l'eau, nous n'avions pas froid pour la simple raison que l'air autour de nous était chaud. SI on observait bien, nous voyons de l'eau s'évaporer pour former des gouttelettes sur le plafond.

« -Et si on allait dans la jacuzzi ? On serait plus confortablement installé. Nous proposa avec toute simplicité Sabrar.

-Alors on y va ! Approbation de Sabrina. » Elle commençait sérieusement à m'agacer avec cette air de tout vouloir diriger. Je décidais sagement de ne rien dire pour ne pas m'attirer des problèmes dans cette si joyeuse ambiance.

#############

Chère petit jacuzzi,

Je voulais te remercier pour tes massages singuliers et agréables. Te remercier de nous porter tous les huit sur ton dos. Et puis de romaniser cet instant avec ton charme épinglé à ta veste. J'admire ton courage et ta patience. Je félicite ton admirable travail.

Celui de 17 ans, garçon à notre service, avait fait flotter des bouées accompagné de planches autour de nous. Cela ne put m'empêcher de me rappeler mes bains de tous les soirs. Je parle de ceux où j'étais petite et innocente, en train de jouer avec un canard jaune au bec orange, et avec un bateau flottant sur l'eau.

Sabrina profita d'une planche en se la mettant à sa disposition et réussit à s'installer dessus au bout d'un deuxième essai. La planche était méchante avec elle au premier car elle s'enfuyait. Peut-être que celle-ci était faignante.

« -Va droit au but. J'aimerais bien essayer le plongeoir avant de me coucher. Sacré Tim. Lui s'était placé à côté de Lyze étant elle-même assise à mes côtés.

-Alors voilà. On a tous été mis au même niveau aujourd'hui. Vous savez... la dernière épreuve était assez dure.

-Demandez ça en épreuve, c'est vraiment être un sans cœur ! rouspéta la blonde. Mais tout le monde l'approuvait.

-Et je pense que nous allions bientôt nous quitter. Je trouvais dommage de ne pas connaître les noms avec qui j'ai passé les épreuves. Je voulais qu'on se présente et qu'on passe nos derniers moments dans la joie et la bonne entente.

-Bien dit. Approuva Sabrar.

-Et puis à toi Leïl. Je voulais te dire pardon. Je me suis trompé sur ton compte. » Ok. Ok. Qu'elle fasse plus attention la prochaine fois avant de juger les gens ! Surtout que son air de supériorité m'embêtait au plus au point.

« Euh, pourrais-tu partir de ta planche et nous rejoindre alors ? On dirait que tu es le chef d'une bande de je ne sais quoi. lui demandais-je poliment »

Sur ces mots, enfin, avant qu'elle n'ai pu répondre, elle tombait à l'eau. Je me retenu difficilement de glousser. Personne n'avait remarqué Sabrar glisser sous l'eau et il était réapparue pour faire tomber Sabrina de sa place. « C'est fait ! dit-il fièrement »

Il avait un air joyeux et c'était la première fois que je ne le voyais pas grincheux (en même temps, il était grincheux parce qu'il y avait de quoi).

Sabrina nous rejoignis dans le cercle qu'on s'était formé sur le banc à bulles que nous donnait le jacuzzi.

« -Alors commençons les présentations maintenant. Moi, c'est Sabrina. Appelez-moi Sabri' si vous le voulez. Lui, celui qui m'a fait tombé, c'est Sabrar.

-Celui qui est pressé. C'est Tim. Et lui c'est... continua-Tim

-Hans. Son pote. L'interrompit Hans.

-Et elle, c'est... reprit Tim.

-Je peux me débrouiller toute seule pour me présenter euh ! dis-je en récupérant la bâton de la parole. Moi, c'est Leïl.

-Un prénom de... je me tais. Une petite tapette à Lyze de ma part. Je suis Lyze, la meilleure amie à cette... Petit coup de coude de ma part.

-Et toi? Tu t'appelles... dit Tim en désignant la blonde du doigt.

-C'est malpolie de montrer du doigt ! lui fis-je remarquer.

-Tu t'appelle ? Questionna cette fois-ci Sabrina.

-My name is Claire. Lui répondit la blonde.

-Hein ? C'est quoi ça ? Nous dîmes dans le même sac.

-Je m'intéresse beaucoup aux anciennes langues. Celle-ci a été utilisée pendant un bon bout de siècle puis abandonné. Je trouvais ça marrant d'en apprendre quelques mots. Ma tête bouillonnait. Je crois que je n'avais toujours rien pigé.

-Mais si ! Insista-t-elle. Maintenant, on parle le français. Aussi une ancienne langue qui a été morte un moment et que nous avions reprise !

-Du coup, tu t'appelles comment ? demandait Sabrar tout confus, tout comme nous d'ailleurs.

-Claire. »

C'est alors qu'une délicieuse senteur nous éveilla avec douceur les narines. Une odeur de pizza. Voilà le « vieux » qui arrivait avec notre plat.

« -Vous avez l'air de bonne humeur dis-donc ! C'est les pizzas qui vous mettent dans cet état ?

-Non. Non. Claire nous à parler dans une langue inconnue alors : blabla bla bla bla... Lui expliqua Sabrar. Et on a rien pigé!

-Et toi ? Tu t'appelles comment ? Elle, elle va jusqu'au bout Sabrina.

-Szut.

-Quoi zut ? Ta blague est de mauvais goût tu sais ? voilà comment on héritait facilement Sabrina.

-Ah mais zut alors ! Je m'appelle Szut ! s'obstina-t-il

-Tu t'appelle Zut ? Ne te moque pas de moi. C'est pas parce que tu as un an de plus que moi que je ne peux pas te donner une correction ! Sabrina contre lui? Il y avait peu de chance qu'elle arrive à lui en donner une.

-Vraiment ? Ce ne sera pas la peine puisque je ne rigole pas. Mes parents ont eu l'idée de rajouter un « s » devant zut pour créer mon prénom. »

Tout le monde souriait et on ne put se retenir bien longtemps de rire. Qu'est-ce que cela faisait du bien !

Mais pourquoi Dosse lui, ne disait mot?

« Ne vous inquiétez pas, on peut bien faire quelques exceptions aux règles. Nous déclara Szut »

On se partagea les pizza équitablement et on s'en goinfra, heureux.

Chapitre 17: Monsieur Papi

« Réveillez-vous ! Il est midi passé ! » Quel était cette voix sourde venant interrompre mon si agréable sommeil ? Un sommeil si lourd et sans rêves perturbateurs. Un vrai sommeil auquel je n'avais pas goûté depuis plusieurs jours. Le temps pouvait-il me conféré plus de sa nature en me laissant retomber dans ce royaume noir ?

Hein ? Avais-je bien entendu ? Midi passé ! Non, ce n'était pas possible. On se moquait de moi. Monsieur temps me trahit ou alors on ment sur lui ! Midi passé ! La probabilité que je puisse dormir aussi longtemps devait être négative. Jamais je ne me serais attardé dans les bras du sommeil aussi longtemps.

Je fis voler ma couverture, m'asseyant sur mon lit avec précipitation. « -Tu dis n'importe quoi ! Il ne peut pas être midi ! Szut s'arrêta un instant de secouer Tim.

-Et pourquoi ?

-Parce que je ne me suis jamais levé si tard ! M'écriai-je.

-Et si on t'avait donné du chloroforme ?

-Quoi !

-On a pensé à vous alors ne te plains pas.»

Il termina de réveiller les autres après un dur effort. Mais même après cela, ils semblaient encore dormir sur pieds. Je me dirigeais fulminante vers Lyze entament un bâillement.

« C'est par ici que nous allons » Hans me tirait la manche. Ne pouvait-on pas me laisser tranquille ? D'un geste peu délicat, je lui fis lâcher prise.

Cette journée s'annonçait mauvaise pour moi. Voilà le quatrième jour que je n'avais pas vu le ciel et cela, je ne le supportais pas.

Je suis habitué au grand air et non à être enfermé dans une boite à sardines ! J'en avais mare d'être trimbalé comme un sac à main qu'on porte.

Finalement, j'en venais à conclure que Szut allait remplacer Merle.

Il nous fit rentrer dans une large salle aux murs noirs mais n'y entra pas. Six chaises avaient été placées et semblaient nous être attribuées.

Mais six ? « Dosse. Leïl. Vous venez avec moi. » Non ! Pas Merle ! Il m'énervait. Il m'énervait. Rien à n'y faire, je ne le suivrais pas. Je m'installai sur une chaise cubique, la dernière étant libre.

Un complot se tramait contre moi. Enfin, je disais ça vu les chuchotements que j'entendais derrière mon dos.

Une préparation mentale se faisait consentir. Envole s'occupait de faire distraction avec son beau discourt. Claire tapotait de la main le dossier de ma chaise, tellement transparent qu'il en devenait invisible, pour se faire remarquer. Elle voulait sans doute que je lui cède la place.

« Ici, ce n'est pas toi qui décide. Être peureuse comme tu l'es ne changera rien. »

#######################################

Mes pieds trainaient sur le sol dur et fade, toujours coloré de ce gris monotone. J'espérais peut-être par cela ralentir le temps, oublier. Oublier où j'étais, avec qui j'étais et ce qui s'était passé en seulement trois jours.

Malheureusement,  il fallait aussi oublier d'espérer oublier. Cela n'étant pas exécutable et encore moins réalisable dans ma position.

Merle ma poussa pour faire accélérer mes pas contre leurs souhaits et franchir le pas d'une porte, élément d'une pièce inconnue.

La porte se referma automatiquement derrière moi, dans un coulissement silencieux. Non pas derrière Merle qui n'était pas rentré comme on aurait pu s'y attendre.

Je rejoignis rapidement Dosse devant un bureau de verre. Cela est peu commun de voir du verre. Il faut en prendre conscience. Cette matière est moins précieuse que le pétrole mais reste une matière recherchée des riches grâce à sa rareté. Je n'en avais vu que dans des TL-magazine que j'avais l'habitude de feuilleter quand l'ennuie cherchait à me prendre.

On pouvait différencier le verre du verranium facilement, malgré leurs sois-disant ressemblances. Le verranium est étonnement transparent. Il donne l'impression d'être invisible. Non, pas l'impression. Quand il est pure, il est invisible.

Pour qu'on ne se cogne pas contre celui-ci, on a fait en sorte qu'il assombrisse les objets qui se trouvent derrière celui-ci. Évitez donc d'éteindre la lumière si vous avez un mur de verranium. Car vos yeux ne remarqueront pas l'assombrissement qu'il produit.

Si vous êtes obligé d'éteindre la lumière, faites mille fois plus attention si vous ne voulez pas avoir de bosse au crâne.

Contrairement au verranium, le verre est bien transparent mais sa présence est visible. Il rend, de plus, les couleurs belles quand on le colore.

J'ai vu dans le manuel d'histoire la magnificence des vitraux de certains bâtiments. On nous a dit qu'il servait a donner plus de joie quand un proche mourrait, ou encore lors d'un mariage. Je n'ai pas encore compris leurs utilités, mais un jour viendra où les réponses me viendront.

Devant nous, autre que le bureau de verre, un monsieur à l'air joviale se trouvait. Il était confortablement installé dans un fauteuil de cuivre noir. Pour donner au cuivre une nature moelleuse et agréable comme celui-ci, on avait dû rajouter un autre ingrédient étranger à mon savoir, le faisant mousser convenablement, et le gardant dans cet état.

L'homme devait avoir dépassé la quarantaine. Pourtant, je lui en donnerais quatre-vingt. Il semblait bien mou et sa petite moustache noire en bouclette n'y changerait rien. J'affirmais cependant qu'il ne pouvait pas les avoir parce que, par ailleurs, il avait très peu de cheveux blancs.

Il en avait précisément quatre si je n'en avait oublier, aucune dans sa moustache. Malencontreusement, les rides ne l'avaient pas épargné. Je le disais bien, il avait aussi l'aspect d'un vieillard.

« Ne restez pas debout les enfants ! Asseyez-vous donc et mettez-vous à votre aise ! »

Dosse et moi acceptâmes son invitation. Nous n'avions pas de fauteuils de cuivre. Cela aurait été trop de prestige à moins que je ne me trompe.

Nous avions tout de même mieux que nos camarades selon mon propre jugement. Nous étions assis sur une chaise formé d'une plaque de fer tordue de façon à que cela nous forme un siège. Une matière synthétique duveteuse ressemblant aux poils soigneux d'un chat ne nous donnait aucun contact avec le métal.

Le siège donnait l'apparence de flotté en l'air, ce qui m'était amusant. Si vous n'y réfléchissiez-pas, vous vous serez trompé sans aucun doute par cette apparence et vous vous demanderez : comment est-ce possible? Serions-nous en apesanteur par hasard? Suggestion essentiellement bête. Nos sièges ont un pied en verranium, rien de plus simple à comprendre. N'est-ce pas classe ?

Je sentie une main se poser doucement sur la mienne. Après quelques secondes sans réactions, je réalisais que ce n'était autre que celle de Dosse. Impardonnable! Il n'avait pas à me toucher ainsi.

Je retirai aussitôt ma main et l'assassinai du regard (Malheureusement, il n'était pas mort. Il devait posséder un bouclier magique qui le protégeait).

Il m'ignorait. Il ne m'ignorait pas totalement finalement. Son sourire en coin en donnait la preuve certaine. Je ne comprenais strictement rien à ses actions.

Il avait tout de même réussie à me tirer de ma rêverie. « Qu'est-ce qu'on fait là ? » Mon ton venimeux retira un gloussement du grand-père. Je ne voyais pas ce qu'il y avait drôle à cela.

« Euh... J'ai dit quelque chose qui fait rire? »

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