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Marlène : Peux-tu te présenter ? D’où te vient ce pseudo par exemple ?
Mariko : Bonjour, je dessine des bd depuis que j'ai dix ans et j'espère m'être améliorée depuis ! Mariko n'est pas mon premier pseudo en tant que dessinatrice. J'ai d'abord dessiné sous mon vrai prénom, puis sous celui de Lady Raymond en terminale (grosse influence de Lady Oscar). Puis à la fac, j'ai changé, mais je suis restée dans l'univers de Riyoko Ikeda puisque j'ai pris le prénom d'un personnage d'un autre de ses manga, Rei Asaka de Très Cher Frère. Puis j'ai fait un forum sur cette série, et mon pseudo était Mariko Shinobu, un autre personnage du même manga. Et ayant plus de similarités physiques et autres avec ce personnage, frangée, trés râleuse et possessive en amitié, c'est sous ce pseudo que j'ai lancé mon blog bd en 2008. Et je crois que du coup, ça ne changera plus.
M : Quel est ton parcours dans le dessin ?
Mariko : Parler de parcours c'est peut-être exagéré, je n'ai jamais fait d'études de dessin, je me suis juste contentée de toujours dessiner, et plus particulièrement de la bd depuis la sixième. Mon parcours tourne plus autour des « séries » que j'ai créé depuis cette époque, en partant des aventures de « Katia à travers les âges », « Christine », « Chroniques collègiennes » (une bd réalisée pour le journal de mon collège), « MAGICs » (sur un appel à création du magazine WITCH mag), le tout entremaillotés de projets morts dans l'oeuf ou presque, jusqu'aux bds que je fais aujourd'hui.
M : Avec quoi dessines-tu ? Où vont tes préférences (tradi, numérique, bd, illu ) ?
Mariko : Je dessine sur papier mais je colorise sur ordinateur. Généralement, un critérium, le dos d'un polycopié (mais ces derniers temps je suis « obligée » d'acheter des feuilles puisque je ne suis plus l'élève de personne) et un stylo encre noir me suffisent pour le line, et je passe sur Photoshop pour la couleur. J'ai tellement l'habitude de ce logiciel que c'est très laborieux pour moi d'en essayer d'autres. J'ai été assez longtemps fâchée avec la couleur traditionnelle, puisqu'adolescente je n'avais droit qu'à des feutres Conté très rarement renouvelés et usés aussi vite, qui forcément donnaient un rendu digne d'un élève de maternelle. Mais depuis quelques années je me suis mise aux Promarkers et à l'aquarelle, et récemment je fais de nouveaux essais avec des crayons de couleur. Par contre je préfère garder le traditionnel pour les illustrations et les fanarts et le numérique pour la bd.
M : Quelles sont tes ambitions concernant le dessin ? Tes projets d’avenir ? Ton actualité ?
Mariko : Bon je pense que comme beaucoup de dessineux, j'aimerais pouvoir vivre du dessin (surtout que je suis au chômage depuis quelques mois). Et pour pouvoir frimer, j'aimerai voir une de mes bd publiée un jour. Je crois bien que ça fait quinze ans que j'en rêve.
J'essaie du coup de produire des bd qui pourraient avoir cette prétention, surtout que nombreuses ont été les blogueuses à sortir des livres ces dernières années, alors j'essaie de surfer sur la vague avant qu'elle ne retombe.
Sinon, j'ai décidé de me lancer en tant que dessinatrice free lance (sous le regard perplexe et atterré de la conseillère mobilité carrière du rectorat d'Orléans qui doit encore être en train de se demander si j'ai le sens des réalités). J'ai été contactée par le magazine suisse Babybook pour illustrer les articles du prochain numéro qui devrait sortir bientôt, et normalement cette collaboration devrait se poursuivre. Sinon, je fais aussi des faire-parts et autres commandes, et j'aimerais bien un jour faire des illustrations dans les manuels scolaires !
Et sinon, pour mon actualité sur Amilova, je devrai bientôt passer en auteur premium.
M : Quelle est ta culture concernant le dessin ? Tes références ? Comment les utilises-tu ?
Mariko : Je lis énormément de bds et de manga et un peu de comics, les valeurs sûres of course, comme Tintin, Astérix, Lucky Luke, Yoko Tsuno, Spirou, Gaston Lagaffe, comme des trucs plus récents comme Walking Dead, Zombillenium, Valentine, Black Butler, Switch Girl et Kurosagi. Après pour les références qui m'ont vraiment influencé et qui se sont retrouvées dans mon style ou mes scénarii aujourd 'hui ou par le passé, ce sera plus Roger Leloup, Alessandro Barbucci, Riyoko Ikeda, Kouta Hirano, Wataru Yoshizumi et un peu de Disney. Maintenant je pense avoir tellement digéré toutes ces références qu'elles ne se voient pas du tout dans mon trait.
M : Quelle est ton expérience de la BD numérique et des sites d’hébergement de BD ?
Mariko : Mon expérience de la BD numérique date de la création de mon blog bd en 2008. J'avais une amie à la fac qui m'a fait découvrir quelques webcomics comme Maliki et Boulet, et qui m'a exhorté pour que je fasse de même. J'ai quand même beaucoup pris mon temps pour vraiment me lancer, je ne m'imaginais pas du tout raconter ma vie, me mettre en scène. Et puis pendant mon année erasmus, je m'ennuyais, alors j'ai commencé le blog. Avant je mettais des fanarts en ligne sur Deviantart ou sur des forums. Au début j'étais lu par ma meilleure amie et quelques personnes, je m'étais inscrite sur quelques annuaires de référencement, sans plus. Puis trois mois après, j'ai découvert que j'étais référencée sur Blogsbd.fr, ce qui a boosté incroyablement les visites. Dès lors j'ai commecné à avoir des lecteurs fidèles, qui m'ont gardée dans leurs favoris et qui me suivent depuis, même si Blogsbd.fr n'a pas continué de me référencer longtemps (tri oblige face à un nombre croissant de blogs bd).
Pour les sites d'hébergement de blog, je n'ai jamais connu que Canalblog qui me convient toujours. Par contre, je poste aussi sur Webcomics.fr, et j'ai aussi publié sur Manolosanctis avant que la plateforme ne disparaisse.
M : Comment as-tu découvert Amilova ?
Mariko : Troyb m'avait laissé un message sur Deviantart pour me parler du concours de l'an dernier. Du coup j'ai participé avec Hellshling, puis aussi avec Réflexions Affligeantes, qui a fini quinzième.
M : Pourquoi cette plate-forme plus qu’une autre ?
Mariko : Parce qu'il y a une vraie communauté ici pour partager et avoir beaucoup de feedback. En plus le forum permet de parler un peu plus de ses bd en dehors des pages. Et bien sûr, je suis beaucoup de bds ici aussi parce qu'il y a une production de qualité !
M : Qu’attends-tu d’une exposition sur le net (blog, réseaux sociaux, Amilova, etc.) ?
Mariko : De pouvoir montrer mon travail (parce qu'au final, je n'ai aucun diplôme dans ce domaine, mon CV « dessin », c'est mon blog bd) et peut-être intéresser des éditeurs de bds. J'ai déjà eu des contacts pour de brèves collaborations, la plupart non rémunérées, comme chroniqueuse pour un site web sur Apple, ou pour faire des illustrations ponctuelles ou animer des ateliers bd.
M : Ton blog rencontre un succès certain. Penses-tu être cependant suffisamment relayée et mise en avant sur le net via les diverses structures en place ?
Mariko : Je ne peux pas trop me plaindre, je suis très bien référencée sur Google, et j'ai beaucoup de lecteurs. On me retrouve également sur presque tous les annuaires de webcomics (Blogsbd.fr mis à part). Pour ce qui est d'être mise en avant, j'ai eu droit à quelques interviews ponctuelles comme aujourd'hui, et j'ai même fait un numéro de BD Mag (mais ça remonte)! ^^
Après, je ne suis peut-être pas la mieux placée pour en juger, mais je ne pense pas vraiment que mon blog soit en général plus mis en avant que d'autres. Je pense même me fondre trop bien dans la masse des blogs bd. Avoir un blog bd qui marche est un plus, mais pour moi rien n'est acquis et j'essaie de me diversifier, d'être plus originale, pour continuer à garder mon lectorat et peut-être à l'étendre.
Le truc qui me fait par contre vraiment râler, c'est d'avoir été catégorisée comme blog bd girly. Moi qui ne parle pas de Louboutins ou de macarons, je ne considère pas mon blog bd comme un truc de « filles », choses qui sont limite diabolisées par certains blogueurs mâles. Bon d'accord il m'est arrivée de parler plus souvent qu'à mon tour d'épilation, mais l'essentiel de mon blog est plus tourné autour de geekerie et d'anecdoctes de profs (et très prochainement, retrouver Mariko et ses aventures à Pôle Emploi). C'est presque un peu sexiste comme catégorie.
M : Combien de BD héberges-tu sur Amilova ? Peux-tu les présenter rapidement ?
Mariko : Trop, non ? Et encore, il y en a que je n'ai pas encore mises parce qu'elles sont en plan de puis trop longtemps !
Bon alors, on va essayer de faire dans l'ordre :
Réflexions Affligeantes est la bd de mon blog. J'y pioche les meilleures anecdoctes, les redessine, et en ajoute de nouvelles au fur et à mesure ! D'ailleurs le volume 2 commencera dans quelques semaines.
Hellshling est une parodie du manga Hellsing. C'est mon petit délire personnel, et sans doute la bd sur laquelle je me foule le moins ^^. J'ai décidé que ce serait mon petit défouloir, la bd où je tenterai des trucs pour voir si ça marche ou pas, m'entraîner à faire des décors, des poses plus compliquées, dynamiques, et à maîtriser les trames manga. Peut-être qu'un jour j'arriverais à faire tout ça, mais c'est sûr que pour ça il me faut quelque chose pour m'entraîner, un peu comme toutes ces bd que je faisais quand j'étais ado de façon complètement décomplexée sur des feuilles à carreaux.
Journal d'une Pottergeek est ma dernière bd en date, comme Réflexions Affligeantes elle s'inspire de mon vécu, mais par contre tourne uniquement autour d'Harry Potter.
Red Eye est une bd que j'ai faite à la fac et c'est à ce jour ma seule tentative de bd jeunesse. Je l'ai beaucoup délaissé cette année, mais c'est un projet que j'ai toujours voulu publier, donc un jour je reprendrais ça quand les projets trop chronophages seront terminés (revenez dans vingt ans peut-être ^^).
Mes Phantasmes ont goût de salive était une mini-bd réalisée dans le cadre du concours Phantasmes de Manolosanctis, voilà, elle commence à dater un peu et je sais pas trop quoi en faire. C'est une des premières bd que j'ai faite avec une Mariko réaliste.
Random c'est mon petit portfolio, une bd où je peux mettre des trucs en vrac.
Et la dernière c'est juste une bêtise très portée sur la chose.
M : Comment t’es venue l’idée du Journal d’une Pottergeek ?
Mariko : Eh bien, ça m'a venu un peu comme ça, d'avoir beaucoup d'idées de strips pour mon blog tournant autour d'Harry Potter et j'avais très envie de faire un strip qui parlait de comment j'avais découvert la saga. Et puis je me suis rendue compte que ça ferait très long à raconter en un seul strip... alors j'ai commencé à noter toutes mes idées dans un cahier spécial pour ne pas les perdre, et juger si j'avais assez pour en faire toute une bd. La réponse étant bien sûr oui (et même, je crois que ça va être une très longue bd), j'ai commencé à faire les premières planches de Journal d'une Pottergeek au début des vacances d'été.
M : Le terme « Pottergeek » c’est ton invention ?
Mariko : Non en fait je l'ai moi-même découvert en faisant la convention Geek Faeries à Orléans qui avait une Magiczone spécialement pour les Pottergeeks, avec des tests, des jeux etc... et je trouve que c'est un terme qui me correspond bien, sachant que j'ai du mal à prétendre à l'appellation Geek tout court vu que je suis toujours en retard d'un train sur les meme et que Star Wars, Battlestar Gallactica et Star Trek c'est pas du tout mon truc. Alors que Pottergeek c'est parfait pour décrire ceux qui comme moi connaissent Harry Potter de fond en comble, le relisent religieusement, collectionnent tout et n'importe quoi autour de la saga, des timbres-poste aux petites culottes en passant par les sacs à galette (je spoile un peu là) et bien sûr connaissent toutes les vidéo buzz et autres memes sur Harry Potter. De leur côté les Anglophones préfèrent s'appeler Potterheads mais ça manque de geekitude à mon avis. Donc après ces longues phrases pleines de virgules qui ne servent pas à grand chose, je vais essayer de conclure : donc si je devais donner un copyright sur le néologisme Pottergeek je pense qu'il faudra pencher du côté du site de la Gazette du Sorcier.
M : Qu’as-tu envie de dire avec cette bd ? Quelles sont tes projets la concernant ?
Mariko : J'ai envie de me faire plaisir pour commencer, parler d'Harry Potter c'est aussi quelque part un petit délire. Après bon j'essaie de faire ça bien, mais ça risque plus d'être un projet « fanart » qu'une bd qui pourra être éditée, elle risque de coûter chère en droits d'auteur puisque Harry Potter est une marque déposée, enfin bon je n'y connais rien et comme je n'aime pas trop réfléchir, j'attend d'abord de l'avoir terminée. Mais si je pouvais la publier je serai extatique !
M : Quel est ton rythme de publication ?
Mariko : Je publie deux pages par semaine, mais ce n'est pas vraiment mon vrai rythme de travail. Il y a des périodes où je dessine 15 pages par semaine et d 'autres où je n'en fais que 3 ou 4. Et bien que j'ai parfois envie de tout publier d'un coup, je me retiens pour garder du stock pour les semaines « sans ».
M : Quel public espères-tu toucher et quel public touches-tu réellement ?
Mariko : Forcément les initiés sont ciblés, parce que du coup ils me comprennent tout de suite. Mais j'essaie de la rendre accessible à tous, puisqu'au final mes lecteurs sont avant tout les gens qui me connaissent de mon blog bd ou qui ont lu mes autres bds donc j'ai pas envie qu'ils se retrouvent largués !
M : Y a t-il moyen pour toi d’exposer davantage ta BD en la postant sur des forums spécialisés ( Forums de fans d’Harry Potter, etc. )
Mariko : Oui et j'ai déjà une lectrice adorable et très impliquée qui fait ma promotion sur Poudlard.org (ce qui commence à faire son petit effet). Bon après je sais que je pourrais m'occuper aussi de m'inscrire sur tous les forums Harry Potter pour parler de ma bd mais je voudrais pas non plus les flooder, et d'ailleurs je suis d'ordinaire pas très active sur les forums, même le mien (Amilova étant l'exception qui confirme la règle, et encore ces derniers avec une moyenne de dix messages par semaines je ne me considère pas très active).
M: Comment se passe la préparation d’une planche ? Rédiges-tu tout à l’avance, est-ce un processus plus spontané ?
Mariko : Comme dit plus haut, je note toutes mes idées dans un cahier, en vrac. Après, comme Journal d'une Pottergeek, contrairement à Réflexions Affligeantes, est divisé en chapitres portant sur des périodes et des thèmes précis, je prépare des storyboards pour voir comment je vais aborder chaque page et comment elles vont s'enchaîner, mais « storyboard » est un bien grand mot pour des gribouillis minuscules que moi seule suis capable de comprendre.
M : Comment as tu construit ta BD en amont ? Penses-tu par exemple tes couleurs à l’avance, ta police, ect.
Mariko : Pour les couleurs, j'ai une palette définie à l'avance pour mon personnage, et qui est toujours la même. Après pour les fonds, j'essaie de varier, je fais des essais avec plusieurs calques avant de me décider. Après pour les polices de caractère, j'utilise celles qui me conviennent le plus. A force d'essais et de tâtonnement j'ai une police pour les titres et une police pour les bulles que j'utilise à la fois sur Journal d'une Pottergeek et Réflexions Affligeantes, et après j'ai une petite réserve de polices pour les onomatopées hors bulle. Sinon j'ai aussi une page modèle avec un calque qui pré-définit le contour des cases, que je peux modifier plus facilement pour agrandir les cases ou les rétrécir, ou bien les fusionner. Je garde aussi les calques des bulles pour pouvoir les réutiliser au besoin. Tout ça me permet d'aller un peu plus vite une fois que la colorisation est faite.
M : Sais-tu combien de pages va comporter JDP ou bien préfères-tu ne rien t’imposer ?
Mariko : Euh alors si je compte le nombre d'idées notées dans mon cahier, au minimum cinquante, mais c'est un nombre qui augmente de jour en jour, donc c'est à voir.
M : Ta présentation s’écarte souvent de la planche de BD classique. Est-ce une présentation pensée pour le net ou une facilité de narration pour toi ?
Mariko : C'est plus une facilité pour moi. Mélanger des planches en quatre cases ou des gags en une page ça me permet plus de liberté, de souplesse. Déjà parce que Journal d'une Pottergeek est plus une histoire construite en enfilant des gags en une page ou plus, en plus de servir un peu de Guide de la Pottergeek, qu'une vraie aventure de bd de type Tintin où l'histoire est d'un seul tenant. Et ensuite aussi parce qu'ayant un mal fou avec les décors, les perspectives et autres choses de ce genre, ce type de présentation me sert de stratégies d'évitement pour tout ce que je risque de louper. Après est-ce que c'est mieux, je ne sais pas... mais moi ça m'a permis de contourner certains blocages.
M : Tu te sers d’un perso inspiré de « toi-en-vrai » dans plusieurs de tes BD (Réflexions affligeantes, Mes phantasmes ont un goût de salive , Journal d’une Pottergeek). Est-ce un hasard ou un vrai choix réfléchi ?
Mariko : Ce n'est pas du tout un hasard, je ne me verrai pas du tout parler de choses vécues en utilisant un personnage sorti de nulle part. Mariko c'était mon moi-bd quand j'ai commencé à faire mon blog. A la base, c'était vraiment un perso qui me ressemblait physiquement (enfin autant qu'un espèce de pseudo-chibi sans nez et avec des mains-moufles peut ressembler à un être humain). Puis avec le temps, je n'ai plus eu de frange, j'ai changé de couleur de cheveux (et grossi. Beaucoup). J'ai essayé à un moment donné de refaire Réflexions Affligeantes avec une Mariko qui me ressemble à nouveau, mais ce n'est pas du tout passé auprès des lecteurs. Donc elle reste un peu comme elle est née, sauf qu'elle a un nez et des vraies mains maintenant (un choix qui n'a pas plu à tout le monde, mais je pense que si je veux mieux me dessiner, c'est encore mon droit ^^).
Du coup la Mariko qu'on voit dans Journal d'une Pottergeek, qui est une version adolescente de l'original, ne ressemble pas spécialement non plus à ce que j'étais à l'époque (mis à part le raccourcissement de la tignasse).
M : Tu traduis toi-même tes BD. Vers quelles langues le fais-tu et est-ce que cela représente un gros boulot ?
Mariko : Je traduis du Français vers l'Anglais (même si personnellement je n'aime pas trop, parce que ma façon de raconter en Français est spécial et que mes choix de mots sont parfois sacrifiés à la traduction, ou alors préservés au risque que la phrase ne fasse pas très « Anglais authentique »). Bon cela étant dit, ce n'est pas non plus un boulot insurmontable si j'arrive à me forcer à le faire petit à petit, mais toutes les versions anglaises de mes bds sont en retard d'au moins dix pages sur la version française. Sinon, rendons à César ce qui est à César, j'ai aussi des lectrices qui me fournissent les traductions de mes bd en format texte (notamment pour l'Allemand et l'Italien) et je m'occupe de les mettre dans les philactères.
M : Comment peux-tu expliquer cette passion pour Harry Potter et tout son univers ?
Mariko : En fait les pages des Harry Potter sont faites à partir d'un mélange de papier et de drogue, ce qui fait qu'en lisant le livre tu deviens accro au bout des 2 chapitres.
Non je plaisante. La vraie raison c'est d'une parce que JK Rowling est une auteure avec un talent si monstrueux qu'elle est la seule à pouvoir prétendre avoir ramené une génération entière vers la lecture. Après la raison plus personnelle est un peu moins marrante, j'ai toujours énormément lu au collège parce que je n'avais pas d'amis et qu'on adorait me tourmenter, et que la lecture (ainsi que le dessin et la bd) m'offrait une échappatoire à la vraie vie. Alors forcément quand déjà à la base on a l'habitude de se plonger dans un livre de façon presque « autistique », autant dire qu'on se fait vite happer par un Harry Potter.
M : Comment utilises-tu Harry Potter (livres, films) pour nourrir ta BD (références à des persos ch1 p14 par ex) ?
Mariko : Pour le moment, j'ai surtout utilisé des références aux costumes des films, même si beaucoup de citations et de personnages vont aussi arriver par la suite. Il va sûrement venir un moment où ça risque d'être un peu private joke réservée aux initiés, mais je veux quand même que ça reste encors accessible à tous, le but est de titiller la curiosité aussi des gens qui n'y connaissent rien (ça existe oui, et les nouvelles générations sont limite désespérantes quand on voit à quel point elles sont ignorantes à ce sujet), en évitant les spoilers.
M : Parler d’Harry Potter est-ce une façon pour toi de revoir ton adolescence et de faire un récit plus universel sur ce thème par ce biais ?
Mariko : Pas vraiment. Comme dit plus haut, mon adolescence n'est pas spécialement une période que j'aime me rappeler. Harry Potter est sûrement la meilleure chose que j'ai connu à cette époque et c'est aussi ce qui m'a parfois permis de tenir bon et au final de me sortir de mon marasme. Si je me réprésente ado, c'est uniquement parce qu'il le faut pour des raisons chronologiques, mais on effleure à peine la surface de ma vie à 14 ans. Si je devrais vraiment partir trop profondément sur tout ce qu'il y avait autour, je crois que ce serait plus une bd très marrante. Et si je devais un jour faire ma psychothérapie en racontant tout via une bd, ça n'aurait rien à voir avec Journal d'une Pottergeek.
M : Dans quelle mesure et de quelle façon échanges-tu avec d’autres fans d’Harry Potter ?
Mariko : J'échange beaucoup en conventions, et via les commentaires de mon blog et facebook, et aussi quand il y a eu des concours comme Harry Potter dans ta ville, et je fais quelques illustrations depuis peu pour le fanzine Obscurus Presse. Après on pourrait penser que je suis du genre à passer mon temps sur des sites de Pottergeeks mais en fait ce n'est pas du tout le cas. C'est peut-être parce que je suis déjà entourée de beaucoup de monde parmi mes amis et ma famille qui sont plus ou moins Pottergeeks aussi que je ne ressens pas spécialement le besoin d'être dans toutes les communautés Harry Potter du net. Mon fil d'actualité sur Facebook, Pottermore, la Gazette du Sorcier et Danradcliffe.com ça me suffit à ce jour. ^^
M : Est-ce que ces échanges nourrissent ta narration et ton imaginaire ?
Mariko : Oui les échanges que j'ai pû avoir il y a des années ou plus récemment ont donné lieu à pas mal de gags parus et à venir.
M : De même, quel rôle jouent les commentaires sur ta BD ? Est-ce que cela te motive ? Est-ce qu’éventuellement, ils peuvent te donner des idées pour de prochaines planches ?
Mariko : J'avoue tout à fait éhontément que le feedback est à la limite du vital pour moi (se penche pour éviter les jets de tomates). Honnêtement ça fait toujours plaisir de se dire qu'on provoque une réaction chez les gens. Ce n'est pas que je veux qu'on m'envoie des roses, mais quand je dessine, j'espère juste que la situation ou le sujet peut lancer une discussion, même si c'est uniquement pour délirer. En l'occurrence avec Journal d'une Pottergeek, j'espère que les gens vont évoquer leur propre expérience par rapport à Harry Potter, est-ce qu'ils ont ressenti la même chose, connu la même chose... bref partager aussi sur des trucs qu'on n'aborderait pas forcément dans une conversation de base.
M : As-tu été déçue par les films ?
Mariko : A partir du cinquième, oui ! Les trois premiers sont mes préférés même si je ne suis pas toujours d'accord avec ce qui est enlevé des livres. Le plus raté pour moi est le sixième. Heureusement qu'il y a Daniel Radcliffe dedans.
M : Pourquoi cette haine de Twilight (mise à part le fait que ce soit une grosse daube mais ça n’engage que moi ) ?
Mariko : Il paraît que ce n'est pas bien de dire qu'on déteste quelque chose, mais bon. Twilight est une saga à laquelle j'ai voulu donner sa chance parce que ça parlait de vampires, un de mes sujets de prédilection en (vraie) littérature en plus d'Harry Potter, de Bram Stocker à Anne Rice et Fred Saberhagen. On m'avait emmené voir le premier sans vraiment que j'ai eu mon mot à dire. J'ai toujours pensé que l'adaptation filmique était moins bonne que les romans, et que après tout ça se tentait. Sans casser trois pattes à un canard, on va dire que le premier tome se laisse lire, comme ça peut arriver qu'on lise de la chick lit' pour se détendre. Mais alors le deuxième on était dans le trou noir scénaristique, et là je ne trouvais plus d'excuse pour cautionner ce massacre de l'image sacrée du vampire, et surtout que c'est en plus devenu une mode insipide qu'on nous distille sous tous les formats. Dracula doit s'en retourner dans sa tombe, s'il n'en est pas déjà sorti pour aller châtier Stephenie Meyer.
M : Daniel Radcliffe ? Ton genre d’homme ?
Mariko : J'ai une préférence pour les bruns aux yeux bleus, oui ! Et Daniel est carrément violable. Bon il est mieux sans les lunettes rondes, c'est vrai... Mais sinon je cracherais pas non plus sur Keanu Reeves ou Matt Bellamy.
M : Alors ? Il est bien le dernier livre de J. K. Rowling ?
Mariko : C'est complètement différent d'Harry Potter, mais il est super. Bon bien sûr moi j'aime Inspecteur Barnaby, alors forcément les histoires d'embrouilles de petits villages Anglais ça me parle. Mais franchement, rien que pour les échanges entre élèves et professeurs, je le conseille à tous ceux qui ont été prof comme moi, ça sent le vécu (même si c'est toujours bizarre de se dire que c'est JK Rowling qui écrit des choses comme « Sur la putain d'vie d'ma mère »). J'ai même bien envie de mettre certains passages en images pour m'amuser !
En clair, laissez les rageux cracher dans la soupe, JK Rowling pourrait se permettre de vivre sur ses royalties les doigts de pied en éventail jusqu'à la fin de sa vie, et pourtant elle continue quand même à nous donner des livres.
M : Une chose que tu aurais envie de dire et à laquelle je n’aurais pas pensé ?
Mariko : Hum, je crois que j'ai tellement digressé que j'ai réussi à dire tout ce que je voulais en répondant aux autres questions. Mais voilà un gros merci à toi pour cette interview, un gros merci à mes lecteurs qui sont ma motivation et qui m'ont donné envie de continuer à faire de la bd numérique et de persévérer.
Merci beaucoup à Mariko pour cette ITW.
Son blog : http://zeblogbddemariko.canalblog.com/
La page du Journal d'une Pottergeek : https://www.facebook.com/JournalDunePot … ts&fref=ts
Et pour suivre Réflexions affligeantes sur Amilova : http://www.amilova.com/fr/BD-manga/109/ … antes.html
Last edited by Marlène (15 Oct, 2012 09:25:39)
Ouah, mais cette interview est fantastique, merci !
C'est vrai que je n'avais pas pensé à l'histoire des droits d'auteur pour l'utilisation du monde de Harry Potter, mais il y a tellement de livres de gens qui n'ont rien à voir avec la franchise qui parlent de Harry, j'espère franchement que ça ne serait pas un problème !
Je lis, je like, je partage
wouaaaaa ton interview ma permis de découvrir tes dessins, tu dessines vachement bien ! dès que j'ai le temps je lis ta bd ! en ce moment chuis surcharger c'est dommage.... (j'ai même acheter des bd il y a plus d'un mois et je les ai toujours pas lu) la semaine prochaine chuis en congé donc je passerai par ta bd, promis
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